Selon le tribunal de Cologne, la circoncision serait « contraire à l’intérêt de l’enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse ». Ce qui est assez réjouissant à entendre venant d’un pays où l’enseignement religieux, principalement organisé par les Eglises catholique et protestante, est généralisé dans les écoles.
A ce train-là, on peut se demander si l’instruction religieuse n’est pas un abus de pouvoir de la part des parents allemands. De même que le consentement parental à une opération non vitale, disons, l’ablation des végétations adénoïdes, ou simplement les vaccinations diverses (qui ne sont pas sans risques), les yoyos dans les oreilles (heureusement passés de mode), les appareils dentaires (que les enfants détestent), la rééducation oculaire, la psychothérapie, l’apprentissage de la lecture et du calcul mental. Et pourquoi pas une intervention dans le cas d’un phimosis et d’un paraphimosis (10 hommes sur 1000). Ces actes devraient-ils exiger aussi d’avoir le consentement des chères têtes blondes et brunes ?
Toutefois, la circoncision serait-elle un rituel barbare ? Les ignares comparent souvent la circoncision à l’excision, alors que les deux actes n’ont rien à voir dans la pratique, dans les motivations et dans les effets. Et ces ignares oublient un peu vite que c’est bien la circoncision de Jésus qu’ils fêtent le 1er janvier avec champagne et mirlitons – précisément huit jours après sa naissance, le 25 décembre. Ce sont d’ailleurs les périodes les plus sombres de l’histoire qui ont été marquées par la répression et l’interdiction de cette pratique religieuse. Or, la barbarie n’est pas d’effectuer la circoncision, mais de l’interdire. La circoncision est un baromètre de la liberté religieuse. L’an dernier, en Californie, la lutte contre la circoncision a débouché sur une vague d’antisémitisme parfaitement nauséabond. Comme s’il fallait une confirmation à cette règle ancestrale, celle-ci s’est illustrée par la publication d’une BD totalement abjecte « Foreskin Man ». Extrait ci dessous :
En fait, c’est la lutte contre la circoncision qui est criminelle dans le contexte actuel, sachant que toutes les études effectuées par l’OMS et l’Onusida s’accordent à dire que, associée à l’usage du préservatif, l’ablation du prépuce réduit de 60% les risques de contamination par le VIH et autres MST.
Reste la question ultime, la quintessence du problème, la vraie pomme de discorde : qui, du circoncis ou du non circoncis, ressent le plus de plaisir ? En fait, nul ne peut répondre à cette question tant les témoins ont un point de vue idéologique tranché. Chacun en l’occurrence est juge et partie. Les sondages sur la sexualité sont une vraie leçon d’humilité puisque, finalement, tout le monde ment, simule, exagère. Vue l’abondance – et la complaisance – des témoignages, on peut supposer que les deux groupes arrivent au coude-à-coude. La question n’a pas fini de déchaîner les passions tant elle est liée aux fantasmes sexuels des uns et des autres.
Cet article initialement publié en juillet 2012, est plus que jamais d’actualité, y compris pour les musulmans qui sont visés tout autant, puisque Isaac et Ismaël étaient tous deux fils d’Abraham !!!
Edith Ochs – www.huffingtonpost.fr Souce : Tribune juive.info