La SNCF séduite par la technologie israélienne…

La SNCF a signé un partenariat stratégique avec Smart Transportation .
Le groupe cherche des solutions face à ses nouveaux concurrents.

La SNCF sera-t-elle la prochaine entreprise tricolore à faire l’acquisition d’une pépite de la Silicon Wadi, la Silicon Valley israélienne ? A l’heure où l’opérateur public ferroviaire français accélère son virage dans le numérique et la mobilité, il prend en tout cas très au sérieux l’innovation technologique made in Israël. Témoin, la signature lundi d’un « partenariat stratégique » avec Smart Transportation, l’accélérateur israélien lancé l’hiver dernier, sous l’égide de l’université de Tel-Aviv, de l’initiative gouvernementale « Fuel Choices » et de la communauté locale des transports intelligents, EcoMotion.

« C’est une véritable opportunité d’accès aux start-up et aux technologies israéliennes les plus prometteuses », explique aux « Echos » Mathias Emmerich, le directeur général délégué performance SNCF mobilités. Avec 18 autres dirigeants du groupe, il a fait le déplacement à Tel-Aviv, à l’occasion du troisième événement annuel d’EcoMotion. Une nouvelle démonstration de la volonté de l’opérateur ferroviaire public de devenir un leader du voyage de « porte à porte » et « de renforcer l’innovation numérique » dans l’ensemble de ses unités.

Parmi les membres de cette « task force » figurent Yves Tyrode, le nouveau « chief digital officer » de la SCNF, ou encore Laurent Kocher, le directeur marketing, innovation et services de Keolis. Car, en matière de transports intelligents, l’Etat hébreu a beaucoup à offrir, comme en témoignent ces success-stories que sont le GPS communautaire Waze, cédé en juin 2013 pour de 1 milliard de dollars à Google, la solution anticollision Mobileye, introduite sur le Nyse l’été dernier, l’app Get Taxi, concurrent d’Uber, ou encore Moovit, le « Waze » des transports en commun dans lequel a investi Keolis en début d’année.

Avec une dotation de 25.000 dollars par projet, Smart Transportation, qui doit incuber 10 jeunes pousses par an, s’est hissé parmi les trois accélérateurs de référence sur le plan mondial, aux côtés de Start-upbootcamp (basé à Berlin) et de Techstars à Detroit.

« C’est la première fois que la SNCF soutient un accélérateur à l’étranger. L’enjeu, c’est de trouver ici des solutions « out of the box » notamment dans l’économie de partage », précise Mathias Emmerich. Et, ajoute-t-il : « C’est plus logique que nous le fassions à Tel-Aviv plutôt qu’en Californie, où personne ne nous attend comme acteur de transport traditionnel. »

S’adapter au défi de l’innovation

Le groupe français n’en est pas à son coup d’essai en Israël. En 2012, il avait pris une participation de 20 % dans DAN North, filiale de l’opérateur de transport urbain par bus DAN, chargé du premier projet de Bus Rapid Transit dans la métropole de Haïfa. L’année suivante, la SNCF avait annoncé un partenariat stratégique pour la modernisation des chemins de fer israéliens, lors du voyage de François Hollande en Israël.

« C’est dans la foulée de ces projets que l’on a eu l’idée d’approcher EcoMotion, une communauté spécialisée sur nos marchés », pointe Julie Reiner, directrice au pôle fusions-acquisitions et, par ailleurs, responsable du groupe en Israël. Selon le banquier-conseil de l’opérateur ferroviaire en Israël, Gilles Darmon, de Lavi Capital, la SNCF est «  un exemple à suivre » pour les grandes entreprises tricolores. Selon lui, « prendre part dans un délai aussi bref à l’écosystème israélien, cela montre que la SNCF a su à s’adapter au défi de l’innovation, et est en train de réussir son pari ».

Source : Nathalie Hamou, Les Echos Correspondante à Tel-Aviv

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