TIENS, TIENS ! QUAND ON EST INTRANSIGEANT, ET QU’ON S’EN OCCUPE, LES ACTES ANTISEMITES RECULENT…

Sur les 7 premiers mois de 2016, « Des actes antisémites en baisse de 64% par rapport à l’an dernier ».

Ils restent hélas encore à un niveau très élevé. Mais avec un Premier Ministre Manuel Valls qui n’a pas peur de déclarer, comme il l’a fait à l’université de Tel-Aviv à mes côtés:

« Cette réception à l’université de Tel-Aviv, restera pour moi un souvenir émouvant, témoignage de cette belle relation entre nos deux pays, et reconnaissance de mon combat personnel, le combat d’une vie contre l’antisémitisme. Quand on s’attaque aux Juifs, on s’attaque à la France et à la civilisation ».

« Le combat d’une vie ». Et il l’a prouvé, en nommant, il y a près de deux ans, à la tête de la DILCRA, un préfet déterminé, sans concessions aucune avec les antisémites de tout bord, le préfet Gilles Clavreul

Lisez cet interview de Gilles Clavreul, dont je salue, le courage, la détermination, la luciidté et les résultats.

Par leur action, Valls et Clavreul démontrent ce que beaucoup de militants contre l’antisémitisme clament depuis 16 ans:

En nommant le crime, en pratiquant la tolérance zéro contre les antisémites, par la répression des actes, la formation des professeurs et l’éducation cela permet de contenir, voire de faire reculer les actes antisémites.

Lisez cet interview de Gilles Clavreul (*ci dessous). Il est lucide, il sait que le combat sera encore long. Il trace le lien entre l’antisémitisme, le racisme comme terreau des terroristes. Mais au moins avec lui et Valls, le combat est engagé et porte ses premiers fruits.

Espérons, qu’après 2017, celui-ci continue et que nous ne retombions pas dans les aveuglements de Chirac et Jospin, comme de l’inaction de Sarkozy malgré ses déclarations.

Francois Heilbronn

  • La DILCRA vient de publier le bilan de la première année de mise en œuvre du plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Des résultats qui, comme l’estime le délégué interministériel, encouragent à poursuivre les différentes actions.

Actualité Juive : Le premier bilan publié par la DILCRA montre des résultats plutôt satisfaisants dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme…
Gilles Clavreul : La décrue est amorcée depuis juin 2015, après la forte hausse observée en 2014 et début 2015. Pour les 7 premiers mois de l’année, on enregistre une baisse des actes antisémites de 64% par rapport à l’an dernier. Si cette tendance se poursuit, nous passerons sous la barre des 400 faits annuels, l’un des meilleurs résultats des quinze dernières années. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne on comptabilise quelque 900 à 1000 faits par an.
Même s’il n’y a pas de corrélation immédiate et totale entre l’ensemble des actions que nous avons engagées et la baisse des actes de violence, celles-ci ont fait leur œuvre. Les mesures de sécurité et de protection mises en place aux abords des synagogues et des écoles juives ont eu un effet dissuasif. Les mesures que nous avons engagées en matière éducative ont sans doute aussi contribué à une prise de conscience collective. Enfin, nous avons assisté à un sursaut citoyen qui dépasse l’action des pouvoirs publics. Au sein de la société française, on se dit qu’il n’est plus possible de laisser progresser la haine, d’où qu’elle vienne et quelles qu’en soient les cibles.

A.J. Les attentats de novembre et d’août dernier ont visé l’ensemble de la société française. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme ne risque-t-elle pas d’être perdue de vue dans ce contexte de menace globale ?
G.C. : Non, bien au contraire car le racisme et l’antisémitisme sont au cœur du sujet. Depuis les premiers attentats, l’approche des facteurs et des modalités de basculement dans la radicalité s’est beaucoup enrichie et affinée. Beaucoup de jeunes qui basculent développent ce que l’on pourrait appeler une tolérance à l’intolérance : l’accoutumance aux images violentes, l’adhésion aux théories complotistes dans lesquelles des êtres malfaisants – juifs ou allégories du juif, la plupart du temps – tirent les ficelles et font le malheur des peuples, tout cela rend possible la rupture.
Si tous les conspirationnistes ne deviennent pas djihadistes, tous les djihadistes ont commencé par adhérer à une vision manichéenne. Lutter contre le racisme, l’antisémitisme et plus généralement contre toutes les formes de haine, c’est se situer au niveau de la prévention primaire. La DILCRA a d’ailleurs été associée aux différentes démarches de lutte contre la radicalisation.

« Education, formation, sensibilisation »

A.J.: La DILCRA soutient plus de 250 associations et institutions qui luttent contre le racisme et l’antisémitisme. Comment les choses s’opèrent-elles concrètement ?
G.C. : Notre axe d’action dominant est celui de l’éducation, la formation, la sensibilisation, le partage de la mémoire et de la connaissance historique. Nous avons ainsi signé des conventions de partenariat avec les grandes institutions mémorielles (mémorial de la Shoah, Camp des Milles…). Ces actions permettent notamment d’accueillir davantage de scolaires et de former plus d’enseignants.
Nous soutenons aussi beaucoup les actions des associations locales à travers nos comités départementaux. Lors du lancement de notre appel à projets, nous avons reçu plus de 350 dossiers, souvent de grande qualité. C’est dire à quel point il y a, sur le terrain, une volonté de mener des actions qu’il nous fallait ranimer et soutenir.
On nous a longtemps expliqué que c’était des questions trop complexes, trop délicates, qu’il ne fallait pas gratter les plaies, etc. J’ai acquis la conviction inverse : le racisme prospère dans le silence et l’évitement. Il faut mettre des mots sur la haine si on veut la combattre.

source : Actuj.com