Compte rendu de la journée des Maccabiades 11ème édition, dimanche 28 juin à Sucy…

Un soleil de plomb, de la musique israélienne , de la bonne humeur , c’est Tel Aviv avant l’heure ?
Eh non, nous sommes au Parc Omnisports de Sucy en Brie  pour le jour des Maccabiades !!

Les Maccabiades inter communautaires d’Ile-de-France 2015, 11ème édition, ont été une fois de plus une véritable réussite car elles ont attiré, dimanche dernier 28 juin sous un  beau soleil estival, près de 700 participants de tous  âges qui ont vibré au rythme des épreuves et qui se sont succédé aux quatre coins du Parc Omnisports de Sucy en Brie.

A noter qu’une fois de plus ces Maccabiades se sont déroulées dans un fair-play exemplaire.
Les nombreux participants avaient répondu présent à l appel de leur communauté et prenaient place sur les terrains sportifs mis à disposition gracieusement par la ville de Sucy en Brie.
Il y avait une ambiance festive dans tout le stade , un jour de fête en somme !!

La recette est simple : d’abord le succès des 10 précédentes éditions. Ensuite la date qui se glisse judicieusement entre les examens et les départs en vacances.
Enfin l’envie de toutes et tous de se retrouver une fois l’an dans une ambiance unique de chaleur humaine et d amitié.

Sept communautés se sont rencontrées autours de nombreuses épreuves sportives : Alfortville, Créteil, Charenton, Fontenay Sous Bois, La Varenne Sainte Hilaire,  Sucy en Brie et Saint Mandé.

Des liens de sincère amitié et de camaraderie se sont tissés entre  les cadres de chaque  équipe depuis toutes ces années.

Les organisateurs issus de toutes les communautés ont œuvré avec discrétion et humilité  dans une cohésion parfaite, chacun sachant ce qu’il avait à faire.
Lancement de cette 11 ème journée ! Après le tour de piste inaugural, tout le monde s’est retrouvé pour les courses de vitesse, le relais, puis l’endurance mais c’est sans nul doute la course en sac qui a cristallisé l’attention, avec des lauréats qui franchissaient la ligne d’arrivée comme mus par des ressorts, les traits tirés par l’effort.

Voici la liste des épreuves qui ont réuni chacun des participants dans la joie et la bonne humeur :

–        les courses (vitesse, relais, relais famille, course en sac,),
–        le saut en longueur, en hauteur ou lancer le poids, dès l’âge de 5 ans et jusqu’à …77 ans.
–        Avec le foot, les joueurs ont pu exprimer leurs talents à partir de 7 ans, jusqu’aux vétérans.
–        Le volley s’adresserait aux adultes tandis que la balle au prisonnier restait réservée aux enfants de 6 à 10 ans.

De plus, il y avait de nombreuses attractions : manège gonflable pour les plus petits, offert par la famille Tourjman  à la mémoire de leur fille Shana, matchs de  badminton, parties de tennis et séance de Zumba animée par un vrai pro, Jordan Benyaya…

J’ajoute qu’il y avait une excellente buvette Cacher, où chacun a pu se restaurer et se régaler tout au long de la journée.

Juste avant la remise des coupes, nous avons eu droit à plusieurs allocutions dont la plus remarquée était celle de Mme la Maire de Sucy en Brie, Marie-Carole Ciuntu
Madame la Maire a remis en personne la Coupe des Vainqueurs au capitaine et Président de la communauté d’Alfortville, Michel Ouazana.

Grâce à tous, j’ai entendu dire à la fin de la journée que les Maccabiades étaient la plus belle journée de l’année.
Je crois vraiment que c’est une journée que les enfants ne sont pas près d’oublier.
Et ça, on peut en être fiers !
Cette journée a été, de l’avis de tous, une véritable réussite, et c’est vraiment tout ce qui compte.
Alors rendez-vous  l’année prochaine !!

Résultats des Maccabiades 2015

–       1     Alfortville          381 pts
–       2     La Varenne      354 pts
–       3     Charenton        324 pts
–       4     Saint-Mandé    267 pts
–       5     Sucy                150 pts
–       6     Fontenay         141 pts
–       7     Créteil             102 pts

Photos de l’hommage à Phillipe Braham, le dimanche 7 juin 2015…

Réflexions sur la discrimination qui vient…

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Réflexions sur la discrimination qui vient

Par François Heilbronn | L’Arche | 21/06/2015 | 7h44

Le discriminé est celui à qui on refuse un droit pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a fait. Le discriminé reste à la porte après avoir frappé et regarde l’autre entrer.

Il y a un mois, le discriminé a eu le visage d’un ami : Sefy Hendler, Professeur d’Histoire de l’Art à l’université de Tel-Aviv.

Sefy est un spécialiste reconnu de la Renaissance. Sefy a tant de qualités ; intelligent, cultivé, drôle, polyglotte, brillant Docteur de la Sorbonne, amoureux de la France, de l’Italie, de leurs patrimoines, de leurs messages et valeurs universelles. Oui, mais, il y a toujours un mais, Sefy est israélien.

Depuis deux ans, Sefy enseigne à ses étudiants la richesse exceptionnelle des musées français et parisiens. Il partage avec eux sa passion. Il leur montre des photos, des textes. Mais il a un rêve, il veut faire découvrir à ses meilleurs étudiants, la beauté extraordinaire de notre patrimoine. Il me convainc de l’aider avec les amis français de l’université de Tel-Aviv à financer ce voyage de découverte. Grâce à la générosité de nos amis, le voyage se prépare enfin, après deux ans de travail et d’effort.

Nous sommes le 11 mai 2015. Ce jour là, j’accompagne Anne Hidalgo et le Conseil de Paris dans leur visite du campus de l’université de Tel-Aviv. Ils s’émerveillent de cette université pluridisciplinaire, de la vitalité de cette jeunesse ouverte sur le monde et se réjouissent des coopérations nombreuses avec les universités parisiennes. Au même moment, non loin de nous, Sefy dans son bureau de la faculté des Arts, envoie six demandes de réservation pour son groupe de 16 personnes auprès de musées et de monuments nationaux parisiens. A des milliers de kilomètres de là, dans les méandres de systèmes informatiques obscurs ou de planogrammes tenus par des fonctionnaires mal intentionnés, le couperet tombe. Le Louvre répond le jour même par un mail anonyme : « Nous ne pouvons donner suite à votre demande de réservation. Nous n’avons pas de disponibilité pour le créneau demandé ». Sefy aime la France, il y a vécu huit ans comme journaliste et étudiant. Mais il connaît aussi cette France où certains poisons mortifères gagnent depuis le début des années 2000. Intrigué par cette réponse fermée qui ne laisse aucun autre choix et connaissant bien le Louvre, il décide alors de réaliser un « testing ». Le lendemain, il envoie une demande au nom d’un collège « imaginaire » le « Abhu Dabi Art History College », pour les mêmes jours mais à des heures différentes. Cette demande est immédiatement acceptée. Pour s’assurer de la différence de traitement, il réitère sa demande aux mêmes créneaux que Tel-Aviv au nom d’un faux « Instituto Storia del Arte » de Florence. Celle-ci est aussi immédiatement acceptée. Il refait alors une demande pour Tel-Aviv à d’autres créneaux qui elle sera acceptée, non pas immédiatement, mais 35 heures plus tard.

Le 15 mai, après 4 jours, il reçoit enfin la réponse de la Sainte-Chapelle. Cette réponse est négative « Désolé nous n’avons aucune disponibilité pour le jour demandé », celle-ci n’est pas anonyme, elle est signée d’un responsable des visites de groupe. Blessé, Le Docteur Hendler envoie un mail nominatif aux deux responsables des réservations pour leur demander la possibilité de visiter le lundi et non le dimanche, jour qui lui a été refusé. Ce mail restera sans réponse. Il essaie alors, pour le dimanche refusé un nouveau « testing » au nom de Marwan Al-Abdul du faux collège d’Abou Dabi. Cette demande est immédiatement acceptée et signée de la même personne qui avait dit non à l’université de Tel-Aviv. La voici :

« CONFIRMATION DE RESERVATION ART HISTORY COLLEGE / ABU DHABI / EMIRATS ARABES UNIS
Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos monuments. Vous trouverez ci-dessous le détail de votre visite dans l’un ou plusieurs de nos monuments. »

Au même moment à l’université de Tel-Aviv, nous venons avec les amis français de clôturer un colloque de littérature, sur « Ecrire la guerre » avec les grands écrivains français et italiens, Erri de Luca, Ariane Bois et Valérie Zenatti. Nous sommes encore dans « la beauté des choses ». Sefy m’alerte alors de ces incidents.

Le discriminé est celui qui reste à la porte. Mais c’est aussi celui qui regarde incrédule et blessé les autres entrer. J’ai vu dans le regard intelligent et pétillant de mon ami cette blessure. Militant antiraciste depuis près de 40 ans, je me suis toujours battu contre la haine et l’injustice. La discrimination associe violemment les deux.

J’écris alors aux Présidents de ces deux institutions, ainsi qu’à Fleur Pellerin, ministre de la Culture qui avait visité avec François Hollande l’université de Tel-Aviv. Je leur décris les faits douloureux et je leur fournis pour preuve tous les mails reçus par le Professeur Hendler.

Le Président du Louvre réagit immédiatement. Il est choqué et diligente une enquête. Après trois jours, il me fait part des résultats, qui semblent s’orienter vers un défaut des systèmes informatiques automatiques de réponse. Je le remercie pour sa réactivité, et accepte ses explications, à condition toutefois que toute intervention humaine soit impossible.

Du côté de la Sainte-Chapelle qui dépend des Monuments Nationaux, la discrimination est patente. C’est la même personne qui dit froidement non aux Israéliens, ne répond pas au mail poli de relance du Professeur Hendler et s’empresse de répondre positivement à la demande du faux Abou Dabi. Le Président des Monuments Nationaux me contacte le jour de la réception de ma lettre et m’assure que la délégation du Professeur Hendler pourra visiter la Sainte-Chapelle en m’expliquant « qu’un créneau vient de se libérer pour le dimanche initialement demandé », ce à quoi je lui fais remarquer que « c’est évident puisque il s’agit du créneau du faux Abou Dabi ». Je lui demande fermement de diligenter une enquête interne. Je recevrai le résultat de cette enquête, un mois plus tard le 15 juin, le jour de la parution de l’article de Libération qui révèle cette affaire au grand public. Les résultats de son enquête ont conclu à une succession d’erreurs et le Président Bélaval a écrit : « Si le CMN (Centre des Monuments Nationaux) reconnaît l’existence d’un dysfonctionnement dans le traitement de demandes successives effectuées auprès du service de la Sainte Chapelle, rien ne confirme à ce stade qu’il y ait eu une intention de discrimination envers les étudiants de l’université de Tel-Aviv, qui, comme tous les visiteurs israéliens, sont naturellement les bienvenus à la Sainte-Chapelle ainsi que dans l’ensemble des monuments nationaux. »

Peu importe le résultat de ces enquêtes internes, Jean-François Carenco, le Préfet de la Région Ile de France après étude des différents éléments matériels a jugé les faits suffisamment graves pour saisir le Parquet. Car cette affaire relève de la Justice. La discrimination est un délit pénal:

Article 225-1 du Code Pénal : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine…de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Article 225-2 du Code Pénal : «La discrimination définie à l’article 225-1 commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 € d’amende lorsqu’elle consiste :
1° A refuser la fourniture d’un bien ou d’un service,
2° A entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque…

Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d’en interdire l’accès, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75.000 € d’amende ».

Nos principes légaux ont donc été probablement bafoués par des fonctionnaires peu scrupuleux. Si nos amis se sont vus refuser l’entrée de nos plus beaux musées et monuments nationaux au seul titre de leur nationalité israélienne, c’est pour tous les Français une blessure profonde à nos valeurs universelles.

Les Professeurs Hendler, Pinkus et leurs étudiants en histoire de l’Art de l’université de Tel-Aviv vont enfin découvrir dans les prochains jours, les vitraux restaurés de la Sainte-Chapelle et cette lumière d’un bleu si profond. Ils arpenteront cet immense et bouleversant Musée du Louvre. Les amis de l’université de Tel-Aviv les accueilleront avec toute l’amitié et l’affection que nous leur portons.

La France fut le premier pays au monde à ne plus discriminer les Juifs. La France, la première les émancipa et leur donna la nationalité. La France, la première aussi leur permis l’accès à tous les corps de métiers, à toutes les fonctions publiques. La France fut la première en 1848, à avoir un ministre juif, Adolphe Crémieux, presque 100 ans avant les Etats-Unis. La France fut le seul pays à compter dans ses rangs 7 généraux pendant la première guerre mondiale. Dans cet esprit de Lumières, ma Patrie, la France doit accueillir les Israéliens avec tout le respect que nous devons à TOUS les étrangers. Et comme il est écrit dans le Lévitique, le 3ème livre de la Torah: « Si un étranger vient séjourner chez toi, dans ton pays, ne le moleste point. Il sera pour toi comme un de tes compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le Pays d’Egypte, je suis l’Eternel votre Dieu. »

Les pouvoirs publics, les responsables médiatiques et politiques doivent rappeler ou peut-être tout simplement apprendre à TOUS nos concitoyens que la discrimination, qu’elle soit ethnique, nationale, raciale ou religieuse est un délit et une offense à nos valeurs et nos principes les plus sacrés.

Je ne veux plus jamais rencontrer un Israélien au regard blessé me déclarant qu’il a trouvé porte close en France. Plus jamais.

François Heilbronn est Président des Amis de l’Université de Tel Aviv

Discours de Mr Ariel Amar du CRIF en Hommage à Philippe Braham…

Hommage à Philippe Braham, victime de l’attentat à l’Hypercacher de Vincennes

Le dimanche 7 juin, Raphy Marciano, président de la communauté juive de Sucy en Brie a organisé une cérémonie émouvante d’hommage à Philippe Braham qui a réuni plusieurs centaines de personnes autour de la famille Braham.

De nombreuses personnalités ont pris la parole : Marie-Carole Ciuntu Maire de Sucy en Brie, Yossi Gal Ambassadeur d’Israel, Haim Korsia Grand Rabbin de France, Joel Mergui Président des Consistoires, Michel Mosimann représentant le Préfet du Val de Marne, Raphy Marciano président de la communauté juive de Sucy en Brie, Ariel Amar Président de la commission Ile de France représentait le Crif.

La cérémonie s’est clôturée par le dévoilement de la plaque à la mémoire de Philippe Braham, dans la salle d’étude qui portera désormais son nom.

DISCOURS D’ARIEL AMAR :

Chers amis, c’est avec beaucoup d’émotion que je prends ici la parole dans cette cérémonie dédiée à la mémoire de Philippe Isaac ben Aziza Braham

Les mots ne peuvent malheureusement pas grand chose pour atténuer la douleur qui vous taraude depuis ce jour où vous avez appris que votre époux, votre frère, votre parent faisait partie des victimes de la prise d’otages de l’épicerie cachère.

Nous avons tous été en deuil, ce fut un deuil collectif, ça aurait bien pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, il suffisait d’être juif,  n’en déplaise au président des états unis qui prétendait  que le terroriste avait tiré au hasard, non, c’était bien des juifs que l’assassin visait.

Mais au delà de ce deuil collectif il y a en particulier une familles qui souffre. C’est la souffrance de l’irréversible pour une épouse, pour des enfants, pour des frères, pour des amis et pour lesquels les choses ne seront plus jamais les mêmes.

Chère famille Braham ;

J’étais avec vous à Jérusalem aux obsèques de Philippe et des autres victimes dont je voudrais ici rappeler les noms : Yohan Cohen, Yohav Hattab et François Michel Saada et je vous ai observés.

J’ai observé la petite Chirel qui, avec toute son innocence et son amour pour son papa, lui avait préparé des dessins pensant qu’on allait lui rendre visite à l’hôpital, j’ai une fille de cet âge, que puis-je vous dire? Je suis bouleversé, à chaque fois que j’y repense.

Je vous ai observé Mme Braham, dans votre douleur et avec quelle noblesse vous arriviez à garder votre contrôle pour protéger, épargner votre fille.

Je vous ai observé Patrick, Didier, et Michel souffrir avec beaucoup de dignité.

Je n ai pas connu Philippe  Braham mais je me suis renseigné sur lui et chacun m’a dit quel papa adorable il avait été, quel mari exemplaire et attentionné il avait été, quel frère et quel ami attachant et dévoué il était.

Un de mes maitres disait, dans le judaïsme : un  grand homme ce n’est pas celui qui réalise de grandes choses mais celui qui introduit de la grandeur dans chacune de ses actions quotidiennes, j’ai compris que Philippe Braham était ce genre d’homme.

Toute à l’heure une personne m’a posé une question que l’on nous pose tous les jours : y a-t-il  y a un avenir pour les juifs en France ?

Personne ne peut présager de ce que sera l’avenir des juifs en France.

C’est vrai que certains ont décidé de partir en Israël ou ailleurs, d’autres vont rester et lutter pour qu’une présence juive en France continue d’avoir du sens. Ce n’est pas aux institutions juives, dans l’état actuel des choses, de préconiser tel ou tel choix qui ne peut être que personnel.

Ce que je puis vous dire c’est que les pouvoirs publics et au plus haut sommet de l’état, ont de façon forte et répétée, manifesté leur volonté de mener une lutte active contre cet antisémitisme qui tue, à plusieurs reprises, on a assassiné des Juifs ici, dans notre pays, non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils étaient.

La séquence d’attentats des 7,8 et 9 janvier a plongé notre communauté, notre pays, le monde entier dans la stupeur et l’horreur, le monde venait de prendre, un peu plus, conscience que les juifs n’étaient plus les seules cibles des islamistes radicaux.

Il est de notre devoir à chacun d’entre nous, citoyens français, sans exception, de clamer très fort que tous ces assassinats nous n’en voulons pas, que ce soit celui des Juifs, celui des journalistes ou celui de la policière et, au-delà même de nos frontières , celui des otages, des civils, des chrétiens, des Yezidi ou des musulmans considérés comme hérétiques, participent d’une vision du monde monstrueuse que nous devons tous combattre de toutes nos forces, chacun à son niveau, et ça n’est qu’unis et solidaires que nous y parviendront, unis et solidaires à la manière du 11 Janvier mais pas seulement le temps du 11 Janvier, c’est un esprit qui doit nous habiter en permanence.

Mais rien ne doit nous empêcher de continuer à vivre ici librement, dignement, sans avoir à raser les murs, et si nous le désirons, à porter une kippa, à fréquenter les synagogues, les centres  communautaires, les épiceries et les restaurants cacher, à pratiquer notre judaïsme dans le respect exemplaire de la loi de la Cité. Chacun sait que notre règle halakhique est : « dina de malkhouta dina »  la loi de la cité est la loi. Voilà une belle leçon d’intégration.

Soyons fiers de ce que nous sommes, et ne l’oublions pas nous sommes les héritiers d’un peuple vivace et multimillenaire, les dépositaires d’une morale exemplaire.

D’ailleurs que faisons nous ce soir ? Nous inaugurons une salle de Beth Ha-midrash (une salle d’étude) Leelouy Nichmat (à la mémoire de)  Philippe Isaac ben Aziza Braham. Quelle belle réponse  à la haine ! Quelle belle réponse à la barbarie !

Nous ne répondons pas la haine par la haine, nous répondons à la haine par l’espoir, le Hafetz Haïm disait : on ne chasse pas l’obscurité avec des bâtons, il suffit d ‘allumer la lumière, eh bien je formule le vœux que la lumière qui jaillira de cette salle d’étude à la mémoire de Philippe Isaac ben Aziza Braham,  puisse dessiner un meilleur avenir pour nous les juifs de France et pour la France  toute entière.

Sachez madame Braham que le nom de Philippe Braham restera à jamais gravé dans notre cœur comme il le restera dans l’histoire des Juifs de France.