Une femme candidate à la tête du Consistoire central…

Pour la première fois, une femme sera candidate à la présidence du Consistoire central, l’instance créée par Napoléon pour administrer la dimension cultuelle du judaïsme en France. Son président sortant, Joël Mergui, 58 ans, sollicitera un troisième mandat d’affilée de quatre ans, le 19 juin. Il sera concurrencé par Evelyne Gougenheim, administratrice du Consistoire de Paris depuis sept ans.

« Il y a des femmes administratrices dans les consistoires régionaux, quelques femmes présidentes de communautés, rien ne s’oppose à ce qu’une femme préside le Consistoire central », fait valoir cette gérante de galerie de 60 ans. Les consistoires gèrent les affaires religieuses (casherout, mariages, divorces, conversions…) et fédèrent quelque quatre cents synagogues, sachant qu’un nombre substantiel de communautés ne leur sont pas rattachées, qu’elles relèvent ou non d’un autre courant du judaïsme (loubavitch, libéral, ultra-orthodoxe, massorti…).

Cette « première » semble avoir provoqué quelques crispations parmi le collège électoral, composé de quelque 350 personnes (dirigeants de consistoires, de communautés, rabbins…), A SUIVRE !!…
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/religions/article/2016/05/25/une-femme-candidate-a-la-tete-du-consistoire-central_4926132_1653130.html#5cy1ivYs43yo0r0c.99

Spécial Lag Baomer

Suivant les sources rabbiniques, le 33e jour de l’Omer (Lag = 33) l’épidémie mortelle qui a tué 24000 élèves de Rabbi Akiva s’est arrêtée.

Depuis, la tradition a fixé que les trente-trois premiers jours de l’Omer seraient des jours de deuil où il est interdit de se marier, de se couper les cheveux, de se raser la barbe, d’écouter de la musique, etc. Le 33e jour du Omer où « l’épidémie s’est arrêtée » est devenu un jour où l’on peut à nouveau se réjouir.

Rabbi Shimon Bar Yohaï

Rabbi Shimon Bar Yohaï est l’un des hommes les plus remarquables qui aient jamais vécu, et il y en a très peu à qui les contemporains aussi bien que la postérité aient accordé autant de considération.

Dans Yérouchalmi on relève que Rabbi Akiva refusa de recevoir Rabbi Shimon parmi ses disciples, et qu’il ne l’a fait qu’après lui avoir fait passer un examen. Son père Yohaï était du coté de Romains pendant l’époque terrible des persécutions d’Adrien. C’est probablement la raison pour laquelle Rabbi Akiva refusa de prendre le jeune Rabbi Shimon parmi ses disciples. Mais celui-ci réussit tout de même à s’imposer, et fut, avec ses compagnons Rabbi José, Rabbi Meïr, Rabbi Yéhouda et Rabbi Néhemya, l’un des piliers de la Torah.

Contrairement à son père, Rabbi Shimon fut poursuivi par les Romains et condamné à mort, si bien qu’il dut se cacher, avec son fils Rabbi Eléazar, dans une caverne pendant treize ans et où il étudia la Torah.

Après la mort de l’empereur romain, les Sages envoyèrent une délégation à Rome et choisirent Rabbi Chimon bar Yo’hai pour la conduire. En arrivant à Rome, ils apprirent que la fille de l’Empereur romain était atteinte d’une grave maladie et que personne ne pouvait la guérir. Après quelques jours de traitement, la princesse fut guérie par Rabbi Chimon bar Yo’hai. L’Empereur désirant se montrer reconnaissant, lui proposa de choisir la chose la plus précieuse du trésor romain. Rabbi Chimon y trouva les décrets relatifs aux persécutions ordonnées contre les Juifs. Il les demanda en récompense de ses services. C’est ainsi qu’il réussit à écarter le danger qui planait sur les Juifs à cette époque.

Rabbi Chimon bar Yo’haï mourut à Mérone, un petit village près de Safed, en Israël. Nombreux sont ceux qui se rendent chaque année à Lag Baomer (le 18 Iyar), anniversaire de sa mort, en pèlerinage sur son tombeau, où ils allument des bougies et récitent des prières.

Une étude pionnière de l’Université de Tel-Aviv fournit des indices pour la datation des textes bibliques…

Selon une étude interdisciplinaire menée sous la direction du Prof. Israel Finkelstein du Département d’archéologie et des anciennes civilisations du Proche Orient de l’Université de Tel-Aviv et du Prof. Eliezer Piasetzky de l’Ecole de physique et d’astronomie, le haut niveau généralisé d’alphabétisation du royaume de Juda au 7e siècle av. JC, avant la destruction du Premier Temple, fournit un contexte plausible pour la compilation de la première version des œuvres bibliques clé, du Deutéronome au deuxième Livre des Rois.

LettresARADL’étude, publiée dans la prestigieuse revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), est basée sur l’analyse informatisée de 16 inscriptions trouvées sur le site du fort de Tel Arad, montrant qu’elles ont été écrites par au moins six auteurs différents.

Les chercheurs ont longtemps débattu de la question de savoir quelle partie de la Bible hébraïque a été composée avant la première destruction de Jérusalem et du royaume de Juda en 586 av. JC. La plupart s’accordent sur le fait qu’ils ont été écrits à partir du 7e siècle avant notre ère, mais la date exacte de leur compilation reste en suspens.

La nouvelle étude de l’Université de Tel-Aviv suggère qu’un niveau généralisé d’alphabétisation était nécessaire pour une entreprise de cette envergure et fournit des preuves empiriques de cette éducation dans les derniers jours du royaume de Juda. « Le moment de la composition de la masse critique des textes bibliques fait l’objet de discussions animées entre les chercheurs » a déclaré le Prof. Finkelstein. « Mais pour répondre à cela, il faut poser une question plus large: quel était le taux d’alphabétisation en Judée à la fin de la période du Premier Temple ? Et plus tard, sous la domination perse? »

Au moins 6 auteurs différents

Pour répondre à cette question, les chercheurs ont examiné 16 des lettres d’Arad, ostraca (morceaux de poterie portant des inscriptions à l’encre) déterrées sur le site de Tel Arad dans les années soixante, à l’aide de nouvelles technologies de pointe de traitement d’image et d’apprentissage automatique.

Finkelstein« Tel Arad était une forteresse militaire située dans une zone périphérique du royaume de Judée, d’une superficie d’environ deux hectares, dans laquelle étaient stationnés 20 à 30 soldats », explique le doctorant Barak Sober.  » Les inscriptions que nous avons étudiées datent d’une brève période de la dernière phase de la vie de la forteresse, à la veille de la destruction du royaume de Juda. Une partie de ces lettres sont adressées à Elyashiv Ben Ishay, intendant du fort. Elles sont de nature logistique et traitent d’instructions pour des mouvements de troupes et de la fourniture de farine, de vin et d’huile aux unités militaires de la région. La thèse d’origine était que les soldats étaient analphabètes, et que les écritures et la correspondance de tous les habitants du fort étaient réalisées par un scribe. Nous avons émis une autre hypothèse, selon laquelle les inscriptions ont été écrites par différents officiers de la citadelle, représentants d’une large population alphabétisée « .

eli piasetsky« Nous avons décidé d’examiner la question de l’alphabétisation empiriquement, à partir de méthode de traitement de l’image et d’apprentissage automatique, domaines qui servent aujourd’hui à l’identification et l’analyse des manuscrits et des lettres autographes. Le grand défi était d’adapter ces technologies modernes à des ostraca âgées de 2600 ans. Après beaucoup d’efforts, nous avons pu créer un algorithme qui sait comparer des caractères et distinguer s’ils ont été écrits par des mains différentes. Puis nous avons mis au point un mécanisme statistique pour évaluer nos résultats. Nous avons déterminé avec un haut taux de certitude statistique que les 16 inscriptions étudiées, les plus longues parmi celles trouvées à Tel Arad ont été écrites par au moins six auteurs différents ».

« Cela signifie que le commandant du fort, le responsable de l’entrepôt et même son adjoint, savaient lire et écrire. Si sur 16 inscriptions trouvées dans un petit avant-poste périphérique de 20 à 30 soldats, on trouve des preuves de six personnes alphabétisées, on peut en tirer des conclusions sur le niveau d’alphabétisation de l’ensemble de la société ».

Un Etat organisé, avec des écoles, des enseignants et un système éducatif développé

« Dans la Judée de la fin du premier Temple, les gens s’écrivaient « , commente le Prof. Piasetzky. « Nous estimons d’après les enquêtes archéologiques que la Judée de l’époque comptait environ 100 000 personnes. Nous savons maintenant qu’un nombre important d’entre elles étaient alphabétisées. Il ne s’agit pas d’une poignée de scribes qui vivaient à Jérusalem et composaient des textes administratifs et religieux à usage limité. Le royaume de Juda à la veille de sa destruction était un Etat organisé, probablement avec des écoles, des enseignants et un système éducatif développé. Le fait est que même dans des avant-postes militaires périphériques comme Arad, Lakish et d’autres, les ordres étaient donnés par écrit. L’alphabétisation existait à tous les niveaux des systèmes administratif, militaire et sacerdotale de Juda. La lecture et l’écriture n’était pas limités à une élite restreinte ».

« Le contenu des lettres nous apprend que l’alphabétisation s’est infiltrée dans les couches inférieures de l’administration militaire du royaume » commente le Prof. Finkelstein. Si l’on projette ces données sur les autres régions de Judée ainsi qu’à l’administration civile et aux prêtres, on obtient un niveau d’alphabétisation évident, qui peut servir de toile de fond à la rédaction des textes bibliques « .

« Après la chute de Juda, il faut attendre jusqu’au deuxième siècle avant JC pour retrouver le même niveau de production d’inscriptions hébraïques et de preuves d’alphabétisation généralisée, ce qui réduit les chances de la compilation d’une littérature biblique importante à Jérusalem entre 586 et 200 BCE.  »

Cette recherche interdisciplinaire dirigée par les Prof. Finkelstein et Piasetsky a été réalisée par les doctorants Shira Faigenbaum-Golovin, Arie Shaus et Barak Sober, sous la supervision des Prof. Eli Turkel et David Levin du Département de mathématiques appliquées de l’Université de Tel-Aviv. Y ont également collaboré les Prof. Nadav Na’aman du Département d’histoire d’Israël et Benjamin Sass du Département d’archéologie et des anciennes cultures du Proche-Orient.

 

Cet article a été publié sur CoolIsrael sous le titre: « Une étude de l’Université de Tel-Aviv fournit des indices sur la datation des textes bibliques« , le 15.4.2016.