Les vœux de Pierre Girard Président de l’Amitié Judéo Chretienne du Val de Marne

Le 12 septembre 2015

Roch Hachana 5776 à Sucy en Brie,

Merci une fois de plus, à vous tous, (Mr le Rabin, M. le Président) de nous accueillir chez vous dans votre synagogue. Vous nous permettez ainsi de perpétuer ce geste d’Amitié que la première présidente de notre groupe1, Jeanine Devaux avait coutume de faire chaque année à l’occasion de Roch Hachana où vous nous permettez de vous remettre cette affiche fruit du travail de représentants de la communauté catholique et de représentants de la fédération protestante de France. En souhaitant une bonne année à nos amis juifs, comme le psalmiste nous demandons au Seigneur :

« Enseigne-moi Seigneur, ton chemin et conduis-moi dans une voie de droiture ».2

Depuis de nombreuses années notre dialogue à deux voix nous a appris à mieux nous connaître, à mieux connaître l’autre pour apprendre, pour comprendre et pour combattre les préjugés. Après tout ce chemin parcouru, il nous faut encore dépasser les thèmes de « rupture » et de « substitution » pour découvrir comment judaïsme et christianisme se sont construit l’un face à l’autre voir l’un contre l’autre, ceci à partir d’une souche commune. Grace à Dieu nous pouvons maintenant parler non seulement de « fraternité retrouvée » mais aussi de « l’inéluctable fraternité » qui nous unit.

En disant cela je ne fais qu’actualiser ce qu’en 1960, le grand penseur juif Emanuel Levinas écrivait à propos de l’amitié judéo-chrétienne :

« Le but profond de l’amitié judéo-chrétienne doit consister non seulement à reconnaître la personne humaine sous l’identité de juif et de chrétien mais à reconnaître l’importance en l’autre en tant que juif dans la perspective chrétienne  et de l’autre en tant que chrétien dans la perspective juive… Si l’une ou l’autre spiritualité n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer – voilà la vraie formule, fût-elle voltairienne de l’Amitié judéo chrétienne» 3

« Enseigne-moi Seigneur, ton chemin et conduis-moi dans une voie de droiture ».

Telle est notre demande en ce début d’année. Face à la tentation du repli identitaire et communautarisme, écoutons les grands textes de nos traditions qui nous poussent à aller au-delà de nos peurs. A l’heure où les politiques s’affrontent autour de deux grandes questions : la défense de la vie et la défense de la dignité de tout homme, rappelons nous les exigences éthiques que nous enseignent nos deux traditions.

Le dimanche 06 septembre Haïm Korsia,  Grand rabbin de France nous rappelait que « Les migrants sont nos frères en humanité ». Ce dernier poursuivait en disant :

« Dieu demande d’aimer l’étranger. Ce commandement figure dans le Lévitique et le Deutéronome: « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un autochtone du milieu de vous ; tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lév 19.33) « Vous aimerez l’étranger, car vous avez été des étrangers dans le pays d’Égypte. » (Deut 10.19). L’étranger n’est pas et ne peut être exclu de cet amour du prochain qui est l’essence même de la Loi. »4

Ce même dimanche le Pape François lors de l’Angélus  déclarait :

« Face à la tragédie de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la mort, liée à la guerre et à la faim, et sont en chemin vers une espérance de vie, l’Évangile nous appelle à être proche des plus petits et des personnes abandonnées. À leur donner une espérance concrète. Nous ne pouvons pas seulement dire « courage, patience !… » L’espérance est combative, avec la ténacité de celui qui avance vers un but sûr »

Par ses messages le Grand Rabbin et le Pape nous rappelle qu’ « Aujourd’hui, il ne s’agit pas simplement d’une amitié juifs-chrétiens, mais d’une mission commune des Juifs et des Chrétiens, d’une responsabilité commune des Juifs et des Chrétiens à l’égard du sort de l’humanité »5

Que la sonnerie du Chofar nous aide à sortir de notre torpeur pour répondre à l’appel de notre Père commun, le Père d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Jésus.

Que cette année 5776 soit douce comme le miel. Chana tova, pour chacun d’entre vous, pour vos familles, pour vos projets et pour votre communauté.

Que l’Eternel vous bénisse.

Pierre Girard,  président de l’AJC du Val de Marne

Le mot de notre Rabbin Chimon Tapiero

L’heure est venue de célébrer les fêtes de Tichri, et en premier lieu les fêtes de Roch Hachanna. Cependant, nous sommes encore marqués, et quelque part traumatisés, par les évènements tragiques que nous avons vécus au cours de cette année.

Plus encore que la tristesse qui a accompagné ces évènements, c’est surtout le sentiment de vivre une fin de cycle et de voir notre horizon s’assombrir brusquement, qui nous tourmente. L’inquiétude des parents, qui se concentre généralement sur l’avenir de leurs enfants, porte aujourd’hui sur leur propre avenir.

Il existe un point commun à tous les événements qui sont arrivés cette année, qu’ils soient tristes ou joyeux : ils ont tous, sans exception, été décidés à Roch Hachanna. Ils ne sont que l’expression de notre jugement passé.

Dès lors, il ne tient qu’à nous de tout mettre en œuvre pour que le jugement de cette nouvelle année soit plus clément.

Les étapes sont connues de chacun : introspection, aveu, repentir…et elles nous mènent toutes à un des points fondamentaux du judaïsme, qui est la responsabilisation de chacun d’entre nous.

Oui, plutôt que de chercher à fuir, nous préférons prendre sur nous de nous améliorer dans notre pratique des commandements de la Torah, dans notre caractère aussi, afin de faire en sorte qu’Hachem nous inscrive dans le Livre de la vie.

Oui, le travail est long et difficile, mais ne nous inquiétons pas car Roch Hachanna n’est que l’occasion d’amorcer ce processus d’amélioration. Nous n’arriverons peut être pas (surement pas pour être francs) au bout de cette tâche, mais qu’importe, nous nous serons engagés sur la bonne voie.

Il est intéressant de noter que la traduction littérale de Roch Hachanna est « tête » de l’année. Pourquoi ne pas avoir choisi de l’appeler « début d’année » tout simplement ? Peut-être est-ce là une allusion au fait que le jugement de Roch Hachanna dépendra de la direction vers laquelle se tourne notre esprit.

Quelle chance avons-nous ! Malgré nos fautes et nos imperfections, un simple regard – sincère – tourné vers le haut pourra faire pencher la balance en notre faveur.

Je souhaite à toute la communauté ainsi qu’à tout Israël d’être inscrits dans le Livre de la vie, une vie d’abondance matérielle et spirituelle. Qu’Hachem envoie une guérison complète à tous nos malades et que nous puissions dire : «Que termine l’année et ses malédictions, et que commence la nouvelle année et ses bénédictions ».

Chimon Tapiero, Rabbin de Sucy en Brie

Enfin une école juive à Saint-Mandé…

L’établissement ouvrira ses portes à la rentrée avec un premier niveau de maternelle bilingue.

L’aventure continue pour « La Maison de nos enfants ». La naissance de cette association éducative en décembre 2013 avait apporté un vent de fraîcheur dans la ville de Saint-Mandé (94) qui compte une importante communauté juive à l’âge moyen assez jeune. Autant dire que la mise sur pied d’une structure dédiée aux enfants par le rabbin Isaac Altabé, en charge de la synagogue locale Rabbi Chimon Bar Yohaï, et son épouse, Néhama, avait tout pour plaire. « La Maison de nos enfants » proposait jusqu’ici des déjeuners cashers pour les élèves scolarisés en écoles publiques et des activités ludiques pendant les vacances scolaires laïques.

Mardi 21 juillet, l’association est entrée dans une nouvelle ère avec l’autorisation accordée par la mairie de Saint-Mandé en faveur de l’ouverture d’une école juive. Celle-ci sera la première de la commune. « Nous ouvrirons en septembre un premier niveau de maternelle puis nous irons plus loin d’année en année », se félicite le rav Altabé. S’appuyant sur le soutien financier de familles et l’organisation prochaine d’un gala, le couple ne semble pas inquiet de l’imminence de la rentrée scolaire. « Nous avons déjà quelques réservations fermes, autour de cinq élèves » rassure le rabbin. « Mais nous pouvons en accueillir beaucoup plus dans nos locaux ».

Il suffit de passer quelques minutes dans les allées du centre aéré un matin de juillet pour comprendre que le futur établissement devrait trouver son public. D’autant que le projet pédagogique se veut exigeant. « Chaque année, les parents auront la possibilité de choisir la deuxième langue enseignée à leurs enfants tous les matins », explique Néhama Altabé, la responsable pédagogique de l’établissement qui vient de recruter une directrice. « Pour la rentrée prochaine, l’hébreu a été sélectionné ».

(1) Renseignements : 01.48.08.37.73.

Source : Actuj.com / Par Steve Nadjar

Annonce, Recherche Assistante Maternelle dans notre communauté…

Bonjour à toutes et à tous,

Un jeune couple cherche une assistante maternelle appartenant à la communauté de Sucy en Brie pour garder leur bébé qui aura 6 mois à partir de janvier 2016 et ce jusqu’à qu’il soit en âge d’aller en maternelle.

L’important pour ce couple est de bénéficier d’une garde pour leur enfant dans la tradition juive et dans le respect de la cacherout.

Merci de répondre à cette annonce par le biais du site dans la rubrique contact.

Merci d’avance,

Kol touv

 

Cours de Loi Juive, Halakha, tous les mardi soir…

En rappel pour certains et en information pour les autres, chaque mardi soir à 20h45 au Centre Beth-Hillel de Sucy en Brie, notre Rabbin Chimon Tapiero propose une étude de Loi Juive, Halakha, très interessante.

La Halakha (hébreu הלכה « Voie »,  au pluriel halakhot) regroupe l’ensemble des prescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées « Loi juive ».

Essentiellement fondée sur la Bible hébraïque et, dans le judaïsme rabbinique, sur le Talmud, la Halakha guide la vie rituelle ou les croyances de ceux qui la suivent et les nombreux aspects de leur vie quotidienne. Elle est basée sur les acquis des générations précédentes et les discussions et débats portant sur les problèmes de la génération présente.

Actuellement les halakhot abordées porte sur tout ce qui concerne la téfila.

N’hésitez pas à rejoindre, nombreux, ce cours qui est bien entendu gratuit  (!)

Kol Touv.

Réserver son Kiddouch, offrir une Séouda, rien de plus simple, utilisez le site…

Désormais, en à peine quelques clics avec l’aide d’un simple formulaire prévu à cet effet, vous pourrez réserver la date et l’organisation de votre Kiddouch, de votre Séouda. Après avoir choisi dans le menu (bandeau noir) « Réservez votre Kiddouch… », il vous suffira de remplir chaque champ du formulaire et au final de cliquer sur « Réserver », votre évenement sera ainsi enregistré.

Important, n’oubliez pas de préciser dans « Informations Complémentaires » le nombre de plateaux, bouteilles de bouha et (ou) de whisky que vous souhaitez offrir, sans oublier le nom en hébreu de la personne que vous souhaitez honorer. Ensuite, dans un strict respect de la Cacherout, la communauté s’occupe du reste.

Compte rendu de la journée des Maccabiades 11ème édition, dimanche 28 juin à Sucy…

Un soleil de plomb, de la musique israélienne , de la bonne humeur , c’est Tel Aviv avant l’heure ?
Eh non, nous sommes au Parc Omnisports de Sucy en Brie  pour le jour des Maccabiades !!

Les Maccabiades inter communautaires d’Ile-de-France 2015, 11ème édition, ont été une fois de plus une véritable réussite car elles ont attiré, dimanche dernier 28 juin sous un  beau soleil estival, près de 700 participants de tous  âges qui ont vibré au rythme des épreuves et qui se sont succédé aux quatre coins du Parc Omnisports de Sucy en Brie.

A noter qu’une fois de plus ces Maccabiades se sont déroulées dans un fair-play exemplaire.
Les nombreux participants avaient répondu présent à l appel de leur communauté et prenaient place sur les terrains sportifs mis à disposition gracieusement par la ville de Sucy en Brie.
Il y avait une ambiance festive dans tout le stade , un jour de fête en somme !!

La recette est simple : d’abord le succès des 10 précédentes éditions. Ensuite la date qui se glisse judicieusement entre les examens et les départs en vacances.
Enfin l’envie de toutes et tous de se retrouver une fois l’an dans une ambiance unique de chaleur humaine et d amitié.

Sept communautés se sont rencontrées autours de nombreuses épreuves sportives : Alfortville, Créteil, Charenton, Fontenay Sous Bois, La Varenne Sainte Hilaire,  Sucy en Brie et Saint Mandé.

Des liens de sincère amitié et de camaraderie se sont tissés entre  les cadres de chaque  équipe depuis toutes ces années.

Les organisateurs issus de toutes les communautés ont œuvré avec discrétion et humilité  dans une cohésion parfaite, chacun sachant ce qu’il avait à faire.
Lancement de cette 11 ème journée ! Après le tour de piste inaugural, tout le monde s’est retrouvé pour les courses de vitesse, le relais, puis l’endurance mais c’est sans nul doute la course en sac qui a cristallisé l’attention, avec des lauréats qui franchissaient la ligne d’arrivée comme mus par des ressorts, les traits tirés par l’effort.

Voici la liste des épreuves qui ont réuni chacun des participants dans la joie et la bonne humeur :

–        les courses (vitesse, relais, relais famille, course en sac,),
–        le saut en longueur, en hauteur ou lancer le poids, dès l’âge de 5 ans et jusqu’à …77 ans.
–        Avec le foot, les joueurs ont pu exprimer leurs talents à partir de 7 ans, jusqu’aux vétérans.
–        Le volley s’adresserait aux adultes tandis que la balle au prisonnier restait réservée aux enfants de 6 à 10 ans.

De plus, il y avait de nombreuses attractions : manège gonflable pour les plus petits, offert par la famille Tourjman  à la mémoire de leur fille Shana, matchs de  badminton, parties de tennis et séance de Zumba animée par un vrai pro, Jordan Benyaya…

J’ajoute qu’il y avait une excellente buvette Cacher, où chacun a pu se restaurer et se régaler tout au long de la journée.

Juste avant la remise des coupes, nous avons eu droit à plusieurs allocutions dont la plus remarquée était celle de Mme la Maire de Sucy en Brie, Marie-Carole Ciuntu
Madame la Maire a remis en personne la Coupe des Vainqueurs au capitaine et Président de la communauté d’Alfortville, Michel Ouazana.

Grâce à tous, j’ai entendu dire à la fin de la journée que les Maccabiades étaient la plus belle journée de l’année.
Je crois vraiment que c’est une journée que les enfants ne sont pas près d’oublier.
Et ça, on peut en être fiers !
Cette journée a été, de l’avis de tous, une véritable réussite, et c’est vraiment tout ce qui compte.
Alors rendez-vous  l’année prochaine !!

Résultats des Maccabiades 2015

–       1     Alfortville          381 pts
–       2     La Varenne      354 pts
–       3     Charenton        324 pts
–       4     Saint-Mandé    267 pts
–       5     Sucy                150 pts
–       6     Fontenay         141 pts
–       7     Créteil             102 pts

Photos de l’hommage à Phillipe Braham, le dimanche 7 juin 2015…

Réflexions sur la discrimination qui vient…

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Réflexions sur la discrimination qui vient

Par François Heilbronn | L’Arche | 21/06/2015 | 7h44

Le discriminé est celui à qui on refuse un droit pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a fait. Le discriminé reste à la porte après avoir frappé et regarde l’autre entrer.

Il y a un mois, le discriminé a eu le visage d’un ami : Sefy Hendler, Professeur d’Histoire de l’Art à l’université de Tel-Aviv.

Sefy est un spécialiste reconnu de la Renaissance. Sefy a tant de qualités ; intelligent, cultivé, drôle, polyglotte, brillant Docteur de la Sorbonne, amoureux de la France, de l’Italie, de leurs patrimoines, de leurs messages et valeurs universelles. Oui, mais, il y a toujours un mais, Sefy est israélien.

Depuis deux ans, Sefy enseigne à ses étudiants la richesse exceptionnelle des musées français et parisiens. Il partage avec eux sa passion. Il leur montre des photos, des textes. Mais il a un rêve, il veut faire découvrir à ses meilleurs étudiants, la beauté extraordinaire de notre patrimoine. Il me convainc de l’aider avec les amis français de l’université de Tel-Aviv à financer ce voyage de découverte. Grâce à la générosité de nos amis, le voyage se prépare enfin, après deux ans de travail et d’effort.

Nous sommes le 11 mai 2015. Ce jour là, j’accompagne Anne Hidalgo et le Conseil de Paris dans leur visite du campus de l’université de Tel-Aviv. Ils s’émerveillent de cette université pluridisciplinaire, de la vitalité de cette jeunesse ouverte sur le monde et se réjouissent des coopérations nombreuses avec les universités parisiennes. Au même moment, non loin de nous, Sefy dans son bureau de la faculté des Arts, envoie six demandes de réservation pour son groupe de 16 personnes auprès de musées et de monuments nationaux parisiens. A des milliers de kilomètres de là, dans les méandres de systèmes informatiques obscurs ou de planogrammes tenus par des fonctionnaires mal intentionnés, le couperet tombe. Le Louvre répond le jour même par un mail anonyme : « Nous ne pouvons donner suite à votre demande de réservation. Nous n’avons pas de disponibilité pour le créneau demandé ». Sefy aime la France, il y a vécu huit ans comme journaliste et étudiant. Mais il connaît aussi cette France où certains poisons mortifères gagnent depuis le début des années 2000. Intrigué par cette réponse fermée qui ne laisse aucun autre choix et connaissant bien le Louvre, il décide alors de réaliser un « testing ». Le lendemain, il envoie une demande au nom d’un collège « imaginaire » le « Abhu Dabi Art History College », pour les mêmes jours mais à des heures différentes. Cette demande est immédiatement acceptée. Pour s’assurer de la différence de traitement, il réitère sa demande aux mêmes créneaux que Tel-Aviv au nom d’un faux « Instituto Storia del Arte » de Florence. Celle-ci est aussi immédiatement acceptée. Il refait alors une demande pour Tel-Aviv à d’autres créneaux qui elle sera acceptée, non pas immédiatement, mais 35 heures plus tard.

Le 15 mai, après 4 jours, il reçoit enfin la réponse de la Sainte-Chapelle. Cette réponse est négative « Désolé nous n’avons aucune disponibilité pour le jour demandé », celle-ci n’est pas anonyme, elle est signée d’un responsable des visites de groupe. Blessé, Le Docteur Hendler envoie un mail nominatif aux deux responsables des réservations pour leur demander la possibilité de visiter le lundi et non le dimanche, jour qui lui a été refusé. Ce mail restera sans réponse. Il essaie alors, pour le dimanche refusé un nouveau « testing » au nom de Marwan Al-Abdul du faux collège d’Abou Dabi. Cette demande est immédiatement acceptée et signée de la même personne qui avait dit non à l’université de Tel-Aviv. La voici :

« CONFIRMATION DE RESERVATION ART HISTORY COLLEGE / ABU DHABI / EMIRATS ARABES UNIS
Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos monuments. Vous trouverez ci-dessous le détail de votre visite dans l’un ou plusieurs de nos monuments. »

Au même moment à l’université de Tel-Aviv, nous venons avec les amis français de clôturer un colloque de littérature, sur « Ecrire la guerre » avec les grands écrivains français et italiens, Erri de Luca, Ariane Bois et Valérie Zenatti. Nous sommes encore dans « la beauté des choses ». Sefy m’alerte alors de ces incidents.

Le discriminé est celui qui reste à la porte. Mais c’est aussi celui qui regarde incrédule et blessé les autres entrer. J’ai vu dans le regard intelligent et pétillant de mon ami cette blessure. Militant antiraciste depuis près de 40 ans, je me suis toujours battu contre la haine et l’injustice. La discrimination associe violemment les deux.

J’écris alors aux Présidents de ces deux institutions, ainsi qu’à Fleur Pellerin, ministre de la Culture qui avait visité avec François Hollande l’université de Tel-Aviv. Je leur décris les faits douloureux et je leur fournis pour preuve tous les mails reçus par le Professeur Hendler.

Le Président du Louvre réagit immédiatement. Il est choqué et diligente une enquête. Après trois jours, il me fait part des résultats, qui semblent s’orienter vers un défaut des systèmes informatiques automatiques de réponse. Je le remercie pour sa réactivité, et accepte ses explications, à condition toutefois que toute intervention humaine soit impossible.

Du côté de la Sainte-Chapelle qui dépend des Monuments Nationaux, la discrimination est patente. C’est la même personne qui dit froidement non aux Israéliens, ne répond pas au mail poli de relance du Professeur Hendler et s’empresse de répondre positivement à la demande du faux Abou Dabi. Le Président des Monuments Nationaux me contacte le jour de la réception de ma lettre et m’assure que la délégation du Professeur Hendler pourra visiter la Sainte-Chapelle en m’expliquant « qu’un créneau vient de se libérer pour le dimanche initialement demandé », ce à quoi je lui fais remarquer que « c’est évident puisque il s’agit du créneau du faux Abou Dabi ». Je lui demande fermement de diligenter une enquête interne. Je recevrai le résultat de cette enquête, un mois plus tard le 15 juin, le jour de la parution de l’article de Libération qui révèle cette affaire au grand public. Les résultats de son enquête ont conclu à une succession d’erreurs et le Président Bélaval a écrit : « Si le CMN (Centre des Monuments Nationaux) reconnaît l’existence d’un dysfonctionnement dans le traitement de demandes successives effectuées auprès du service de la Sainte Chapelle, rien ne confirme à ce stade qu’il y ait eu une intention de discrimination envers les étudiants de l’université de Tel-Aviv, qui, comme tous les visiteurs israéliens, sont naturellement les bienvenus à la Sainte-Chapelle ainsi que dans l’ensemble des monuments nationaux. »

Peu importe le résultat de ces enquêtes internes, Jean-François Carenco, le Préfet de la Région Ile de France après étude des différents éléments matériels a jugé les faits suffisamment graves pour saisir le Parquet. Car cette affaire relève de la Justice. La discrimination est un délit pénal:

Article 225-1 du Code Pénal : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine…de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Article 225-2 du Code Pénal : «La discrimination définie à l’article 225-1 commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 € d’amende lorsqu’elle consiste :
1° A refuser la fourniture d’un bien ou d’un service,
2° A entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque…

Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d’en interdire l’accès, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75.000 € d’amende ».

Nos principes légaux ont donc été probablement bafoués par des fonctionnaires peu scrupuleux. Si nos amis se sont vus refuser l’entrée de nos plus beaux musées et monuments nationaux au seul titre de leur nationalité israélienne, c’est pour tous les Français une blessure profonde à nos valeurs universelles.

Les Professeurs Hendler, Pinkus et leurs étudiants en histoire de l’Art de l’université de Tel-Aviv vont enfin découvrir dans les prochains jours, les vitraux restaurés de la Sainte-Chapelle et cette lumière d’un bleu si profond. Ils arpenteront cet immense et bouleversant Musée du Louvre. Les amis de l’université de Tel-Aviv les accueilleront avec toute l’amitié et l’affection que nous leur portons.

La France fut le premier pays au monde à ne plus discriminer les Juifs. La France, la première les émancipa et leur donna la nationalité. La France, la première aussi leur permis l’accès à tous les corps de métiers, à toutes les fonctions publiques. La France fut la première en 1848, à avoir un ministre juif, Adolphe Crémieux, presque 100 ans avant les Etats-Unis. La France fut le seul pays à compter dans ses rangs 7 généraux pendant la première guerre mondiale. Dans cet esprit de Lumières, ma Patrie, la France doit accueillir les Israéliens avec tout le respect que nous devons à TOUS les étrangers. Et comme il est écrit dans le Lévitique, le 3ème livre de la Torah: « Si un étranger vient séjourner chez toi, dans ton pays, ne le moleste point. Il sera pour toi comme un de tes compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le Pays d’Egypte, je suis l’Eternel votre Dieu. »

Les pouvoirs publics, les responsables médiatiques et politiques doivent rappeler ou peut-être tout simplement apprendre à TOUS nos concitoyens que la discrimination, qu’elle soit ethnique, nationale, raciale ou religieuse est un délit et une offense à nos valeurs et nos principes les plus sacrés.

Je ne veux plus jamais rencontrer un Israélien au regard blessé me déclarant qu’il a trouvé porte close en France. Plus jamais.

François Heilbronn est Président des Amis de l’Université de Tel Aviv

Sucy en Brie rend hommage à Philippe Braham…

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Dimanche 7 juin, Joël Mergui Président du Consistoire et Haïm Korsia Grand Rabbin de France étaient présents à l’hommage rendu à Philippe Braham par la ville de Sucy en Brie.

Dans les crimes qu’a connus l’Histoire, le peuple juif a toujours cherché à donner à chaque victime un nom et un visage, parce qu’à chaque fois qu’on tue un homme, c’est un univers qui disparaît.

L’hommage rendu par Sucy à Philippe Braham, assassiné parce que Juif, parce que ce vendredi matin du 9 janvier 2015, il faisait ses courses à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes relève de cette philosophie mémorielle.

C’est autour des valeurs de la République et de ceux qui la symbolisent, Marie-Carole Ciuntu, Maire de Sucy, et Michel Mosimann, Sous-Préfet du Val de Marne, que se sont réunies ce dimanche 7 juin 350 personnes de toutes origines, associations laïques, communautés juives, chrétiennes, musulmanes, etc.

Tour à tour se sont succédés Marie-Carole Ciuntu, Maire de Sucy-en-Brie, Valérie Braham (Veuve de Philippe), Yossi Gal, Ambassadeur d’Israël en France, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Joël Mergui, Président du Consistoire, Patrick Braham, Rabbin de la communauté de Pantin, frère de Philippe, Ariel Amar CRIF (Ile de France), Raphy Marciano, Président de Beth Hillel, Michel Mosimann, Sous-Préfet, représentant le Préfet du Val de Marne.

Après la Hachkava, prononcée par Shimon Tapiero, Rabbin de la Communauté Beith Hillel de Sucy, il y eut des moments forts et émouvants, qui montrent l’attachement profond des Juifs de France à la République et à ses symboles : prière pour la République Française, minute de silence pour toutes les victimes, Marseillaise et dévoilement de la plaque à la mémoire de Philippe Braham (Zal).

Plus que toutes les interventions, il est marquant de citer celle de Benjamin Sitbon, 14 ans :  » Pour moi être juif a toujours été associé à la fidélité, à la République Française, au bonheur d’appartenir à une nation qui a donné à l’humanité les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de la révolution française. Le drame terrible de nos frères et soeurs assassinés, victimes d’une haine aveugle, je l’ai connu jusqu’à présent seulement dans les pays des livres d’histoire. Mais il m’a semblé utile que ce monde entende aussi la manière dont les jeunes vivent cette terrible épreuve pour surmonter avec courage nos blessures, pour préparer le monde de demain, pour fortifier notre nation et les valeurs de cette République et enfin dire que la haine ne l’emportera pas, que la nouvelle génération est debout face à l’adversité et c’est notre confiance dans la nation Française qui continue de nous animer et c’est mon éthique juive qui me donne l’espérance en l’humanité.

Tel est le message que Philippe nous a légué avec fierté et nous serons à la hauteur de son exemplarité… »

Discours de Mr Ariel Amar du CRIF en Hommage à Philippe Braham…

Hommage à Philippe Braham, victime de l’attentat à l’Hypercacher de Vincennes

Le dimanche 7 juin, Raphy Marciano, président de la communauté juive de Sucy en Brie a organisé une cérémonie émouvante d’hommage à Philippe Braham qui a réuni plusieurs centaines de personnes autour de la famille Braham.

De nombreuses personnalités ont pris la parole : Marie-Carole Ciuntu Maire de Sucy en Brie, Yossi Gal Ambassadeur d’Israel, Haim Korsia Grand Rabbin de France, Joel Mergui Président des Consistoires, Michel Mosimann représentant le Préfet du Val de Marne, Raphy Marciano président de la communauté juive de Sucy en Brie, Ariel Amar Président de la commission Ile de France représentait le Crif.

La cérémonie s’est clôturée par le dévoilement de la plaque à la mémoire de Philippe Braham, dans la salle d’étude qui portera désormais son nom.

DISCOURS D’ARIEL AMAR :

Chers amis, c’est avec beaucoup d’émotion que je prends ici la parole dans cette cérémonie dédiée à la mémoire de Philippe Isaac ben Aziza Braham

Les mots ne peuvent malheureusement pas grand chose pour atténuer la douleur qui vous taraude depuis ce jour où vous avez appris que votre époux, votre frère, votre parent faisait partie des victimes de la prise d’otages de l’épicerie cachère.

Nous avons tous été en deuil, ce fut un deuil collectif, ça aurait bien pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, il suffisait d’être juif,  n’en déplaise au président des états unis qui prétendait  que le terroriste avait tiré au hasard, non, c’était bien des juifs que l’assassin visait.

Mais au delà de ce deuil collectif il y a en particulier une familles qui souffre. C’est la souffrance de l’irréversible pour une épouse, pour des enfants, pour des frères, pour des amis et pour lesquels les choses ne seront plus jamais les mêmes.

Chère famille Braham ;

J’étais avec vous à Jérusalem aux obsèques de Philippe et des autres victimes dont je voudrais ici rappeler les noms : Yohan Cohen, Yohav Hattab et François Michel Saada et je vous ai observés.

J’ai observé la petite Chirel qui, avec toute son innocence et son amour pour son papa, lui avait préparé des dessins pensant qu’on allait lui rendre visite à l’hôpital, j’ai une fille de cet âge, que puis-je vous dire? Je suis bouleversé, à chaque fois que j’y repense.

Je vous ai observé Mme Braham, dans votre douleur et avec quelle noblesse vous arriviez à garder votre contrôle pour protéger, épargner votre fille.

Je vous ai observé Patrick, Didier, et Michel souffrir avec beaucoup de dignité.

Je n ai pas connu Philippe  Braham mais je me suis renseigné sur lui et chacun m’a dit quel papa adorable il avait été, quel mari exemplaire et attentionné il avait été, quel frère et quel ami attachant et dévoué il était.

Un de mes maitres disait, dans le judaïsme : un  grand homme ce n’est pas celui qui réalise de grandes choses mais celui qui introduit de la grandeur dans chacune de ses actions quotidiennes, j’ai compris que Philippe Braham était ce genre d’homme.

Toute à l’heure une personne m’a posé une question que l’on nous pose tous les jours : y a-t-il  y a un avenir pour les juifs en France ?

Personne ne peut présager de ce que sera l’avenir des juifs en France.

C’est vrai que certains ont décidé de partir en Israël ou ailleurs, d’autres vont rester et lutter pour qu’une présence juive en France continue d’avoir du sens. Ce n’est pas aux institutions juives, dans l’état actuel des choses, de préconiser tel ou tel choix qui ne peut être que personnel.

Ce que je puis vous dire c’est que les pouvoirs publics et au plus haut sommet de l’état, ont de façon forte et répétée, manifesté leur volonté de mener une lutte active contre cet antisémitisme qui tue, à plusieurs reprises, on a assassiné des Juifs ici, dans notre pays, non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils étaient.

La séquence d’attentats des 7,8 et 9 janvier a plongé notre communauté, notre pays, le monde entier dans la stupeur et l’horreur, le monde venait de prendre, un peu plus, conscience que les juifs n’étaient plus les seules cibles des islamistes radicaux.

Il est de notre devoir à chacun d’entre nous, citoyens français, sans exception, de clamer très fort que tous ces assassinats nous n’en voulons pas, que ce soit celui des Juifs, celui des journalistes ou celui de la policière et, au-delà même de nos frontières , celui des otages, des civils, des chrétiens, des Yezidi ou des musulmans considérés comme hérétiques, participent d’une vision du monde monstrueuse que nous devons tous combattre de toutes nos forces, chacun à son niveau, et ça n’est qu’unis et solidaires que nous y parviendront, unis et solidaires à la manière du 11 Janvier mais pas seulement le temps du 11 Janvier, c’est un esprit qui doit nous habiter en permanence.

Mais rien ne doit nous empêcher de continuer à vivre ici librement, dignement, sans avoir à raser les murs, et si nous le désirons, à porter une kippa, à fréquenter les synagogues, les centres  communautaires, les épiceries et les restaurants cacher, à pratiquer notre judaïsme dans le respect exemplaire de la loi de la Cité. Chacun sait que notre règle halakhique est : « dina de malkhouta dina »  la loi de la cité est la loi. Voilà une belle leçon d’intégration.

Soyons fiers de ce que nous sommes, et ne l’oublions pas nous sommes les héritiers d’un peuple vivace et multimillenaire, les dépositaires d’une morale exemplaire.

D’ailleurs que faisons nous ce soir ? Nous inaugurons une salle de Beth Ha-midrash (une salle d’étude) Leelouy Nichmat (à la mémoire de)  Philippe Isaac ben Aziza Braham. Quelle belle réponse  à la haine ! Quelle belle réponse à la barbarie !

Nous ne répondons pas la haine par la haine, nous répondons à la haine par l’espoir, le Hafetz Haïm disait : on ne chasse pas l’obscurité avec des bâtons, il suffit d ‘allumer la lumière, eh bien je formule le vœux que la lumière qui jaillira de cette salle d’étude à la mémoire de Philippe Isaac ben Aziza Braham,  puisse dessiner un meilleur avenir pour nous les juifs de France et pour la France  toute entière.

Sachez madame Braham que le nom de Philippe Braham restera à jamais gravé dans notre cœur comme il le restera dans l’histoire des Juifs de France.

Allocution du Maire de Sucy pour Philippe Braham le 7 juin 2015

Intervention de Marie-Carole Ciuntu, maire de Sucy-en-Brie,

pour la cérémonie hommage à Philippe Braham, le 7 juin 2015 à Sucy

 

Madame Valérie Braham,

Les enfants de Valérie et Philippe,

Les frères de Philippe ici rassemblés,

Monsieur l’Ambassadeur d’Israël en France,

Monsieur le Grand Rabbin de France,

Monsieur le Président des Consistoires,

Monsieur le Représentant du Crif Ile-de-France,

Monsieur le Rabbin de Sucy-en-Brie,

Monsieur le Président de la Communauté juive de Sucy,

Mesdames et Messieurs les Représentants des communautés religieuses de Sucy,

Monsieur le Sous-Préfet,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Il y a un mois presque jour pour jour, le 8 mai 2015, nous commémorions à Sucy comme partout en France,

la capitulation de l’Allemagne hitlérienne,

les 70 ans de la victoire alliée sur la barbarie nazie,

la libération des camps.

Oui, le 8 mai 1945,

l’effroyable guerre qui ravageait l’Europe depuis six ans, prenait fin.

Ainsi s’achevait une tragédie dont les conséquences sont désormais bien connues de tous :

morts par millions, humiliations, déportations, exterminations.

Le 8 mai 1945,

c’était la victoire,

la fin de la peur,

l’avènement de l’espoir,

le jour où dans le monde entier, on a pu se dire d’une seule et même voix : « plus jamais ça ! ».

Et pourtant…

Force est de constater que les leçons du passé n’ont pas été retenues.

A la barbarie d’hier a succédé l’horreur de ce début d’année.

Dans la funeste semaine du 5 janvier 2015, la France a été victime d’une série d’attentats meurtriers, coûtants la vie à 17 de nos concitoyens.

D’autres crimes similaires ont été proférés depuis, au Danemark, en Belgique, plus récemment en Tunisie.

Lors des lâches assassinats perpétrés à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hypercasher de la Porte de Vincennes, notre Ville a été frappée au cœur : notre voisin et ami de l’Haÿ-les-Roses, Philippe Braham, a perdu la vie.

Pour nous à Sucy, les victimes de la barbarie ont donc un visage :

Celui de Philippe Braham.

Et en disant cela, c’est vers sa famille que je regarde aujourd’hui, avec toute mon émotion et ma tendresse :

Valérie, l’épouse de Philippe, et ses quatre enfants, Raphaël, Shirel, Naor et Ela,

Michel, le frère de Philippe, qui est l’un des responsables de la Communauté juive de Sucy.

Patrick et Didier, les deux autres frères de Philippe.

Et tous ceux, présents ici, qui l’ont connu, côtoyé, aimé.

Après cette série de lâches attentats,

tous, nous avons alors eu besoin de partager notre chagrin, notre attachement à notre République et à ses valeurs.

Tous, nous avons également ressenti la nécessité de rappeler notre volonté commune de rester unis, loin des amalgames et des préjugés.

Il est important de le rappeler alors que certains s’emploient à rabaisser ce moment d’unité nationale.

Certes, nous savons bien qu’il ne suffit pas de se rassembler une seule journée pour tout changer. Certes, nous savons que certains sont restés à l’écart.

Mais nous ne dirons jamais assez la force d’un geste, d’un mot, d’un symbole. C’est la puissance des Démocraties. Ce combat que nous livrons est aussi celui des images. Or le monde a pensé : « voyez les Français, ils sont à la hauteur de l’image de la France ».

C’est ainsi qu’entourés de plus de 1.000 Sucyciens, de toutes générations et de toutes croyances, nous étions rassemblés le 14 janvier dernier, ici à Sucy, devant la mairie.

Beaucoup parmi vous étaient présents.

Ils ont encore certainement en mémoire ce moment de recueillement, de ferveur, d’émotion, de dignité.

Oui, tout comme moi, j’imagine que beaucoup parmi vous ont encore en mémoire la minute de silence,

les mains tendues aux voisins,

les allocutions des responsables des différentes Communautés religieuses de Sucy,

les bougies allumées,

les fleurs déposées,

la lecture du poème « Liberté » de Paul Eluard par les enfants du Conseil municipal des Jeunes,

l’hymne national repris par toute l’assemblée tandis que nous procédions à la levée de nos couleurs.

Ce moment où nous avons, face à la douleur et à l’incompréhension, témoigné notre solidarité à la famille de Philippe Braham.

Ce moment où nous avons réaffirmé notre attachement sans faille aux valeurs fraternelles qui caractérisent notre Ville.

Ce grand rassemblement a été, et demeurera, un symbole fort.

Comme est un symbole fort cette plaque commémorative que nous nous apprêtons à dévoiler en hommage et en la mémoire de Philippe Braham.

C’est l’occasion pour moi de vous redire une fois de plus qu’ici, à Sucy, la Municipalité n’acceptera jamais que ses citoyens soient stigmatisés du fait de leur croyance.

L’occasion de vous redire que nous protégeons tous les cultes et que nous sommes très attachés à la liberté religieuse.

A la liberté tout court.

Et c’est un enjeu de taille !

Qui touche chacun de nous.

Qui touche chaque religion.

J’en veux pour preuve, tout dernièrement encore, l’arrestation par les forces de l’ordre d’un terroriste qui préparait des attentats contre une église à Villejuif.

Et je vous rejoins pleinement, Monsieur Joël Mergui, lorsque vous dites :

« En Orient, ce qui a touché les Juifs hier touche aujourd’hui les Chrétiens.

En Europe, ce qui aujourd’hui touche les Juifs risque de toucher demain les Chrétiens. »

Oui, soyons en bien conscient. Le combat que nous devons mener va bien au-delà du simple cadre d’une religion ou même des religions. En vérité, il s’agit du combat éternel entre le monde civilisé et la barbarie.

Mesdames, Messieurs,

nous avons la chance de vivre dans une ville apaisée, ouverte, tolérante,

une ville au sein de laquelle le respect de l’autre et de sa différence ne sont pas de vains mots,

une ville où le dialogue inter-religieux est une réalité concrète, qui se vit au jour le jour.

Et là où les liens sont forts, il y a des initiatives à prendre pour promouvoir les valeurs humanistes qui nous tiennent tant à cœur.

Comme il y a un devoir de mémoire qui doit être constamment exercé.

Un devoir de mémoire et un devoir d’action.

C’est au fond ce que nous devons à Philippe Braham.

Et je nous invite collectivement à réfléchir à cette pensée du résistant Pierre Brossolette, qui depuis quelques jours, repose au Panthéon parmi les grands Hommes et les grandes Dames de notre histoire de France :

« Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot, mais un élan. »

Je vous remercie.

Discours de notre Président Raphy Marciano et du jeune Benjamin le 7 juin 2015…

CEREMONIE A LA MEMOIRE DE PHILIPPE BRAHAM (Zal)

Sucy en Brie,  le dimanche 7 juin 2015

Allocution de notre Président Raphy Marciano,

Les victimes des terrifiants attentats terroristes qui ont ensanglanté la France au mois de janvier dernier, ne sont pas simplement des chiffres anonymes, dans la longue liste. Des hommes et des femmes de tout âge, de toutes conditions et de toutes origines, qui ont perdu la vie, par l’action funeste d’un fanatisme sans limites.

Les victimes avaient toutes un visage, un parcours, une histoire.

Elles avaient toutes des rêves, des aspirations, des idéaux, elles avaient toutes des êtres aimées, des parents, des conjoints, des enfants auxquels elles consacraient leur temps, leur énergie, leur tendresse.

Leur vie s’est arrêtée en une minute, comme conséquence tragique d’une haine féroce, qui n’était pas seulement la haine d’un groupe, d’une classe, d’une religion, mais qui était surtout la haine de la vie.

Si nous sommes réunis aujourd’hui ici à Sucy en Brie, c’est pour dire précisément

Oui à la vie !!

Oui à une vie de respect mutuel de dialogue, d’amitié,

Oui à la vie de volonté de construire ensemble une société meilleure.

C’est aussi pour dire non ! à la barbarie, au sadisme, à la passion intraitable de l’intolérance, à la destructivité gratuite. Non ! à la peur ! car si nous tombons dans le piège de la panique et si nous gardons le silence, les ennemis de la liberté auront gagné.

A travers l’hommage que nous rendons aujourd’hui à Philippe BRAHAM, c’est à toutes les victimes de la haine terroriste que nous pensons, et nous disons à tous les êtres chers du foyer BRAHAM, à sa femme Valérie, à ses enfants : Raphaël, Shirel, Naor et Ela, à ses frères… et à tous ceux qui l’ont connu et aimé que nous pensons avec beaucoup d’émotion, à sa vie joviale et généreuse, qui s’est arrêtée hélas une veille de shabbat, au moment où il faisait les dernières courses pour égayer et illuminer la fête du Shabbat à la maison, et pour sa famille.

Philippe a été fauché en pleine vigueur de la vie…

Aujourd’hui, les citoyens de notre République naviguent sur le même bateau.

A nous tous d’unir nos efforts pour que la tragédie de « Charlie Hebdo », Montrouge, et de la Porte de Vincennes ne détruisent pas notre confiance et notre foi en l’avenir de la France libre, de toute notre reconnaissance aux Pouvoirs Publics, à notre confiance dans cette République que nous aimons.

Merci aux personnalités qui se sont associées à cette émouvante cérémonie et qui ont tenu à être présent, à vous Madame Marie-Carole Ciuntu Maire de Sucy-en-Brie, à vous Monsieur Michel Mosiman Sous Prefet du Val de Marne, à vous Monsieur Yossi Gal Ambassadeur d’Israël en France, à vous Monsieur Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, à vous Monsieur Joël Mergui Président de l’ACIP, à vous Monsieur Ariel Amar Président de l’IDF du CRIF.

Notre gratitude à nos amis chrétiens dans leur soutien, à toute la communauté de Sucy, à tous les habitants de Sucy qui viennent témoigner de leur affection et de leur soutien.

Et bien sûr à Valérie, à Michel, à ses frères, à la famille BRAHAM.

Nous sommes émus par votre courage et votre dignité, vous avez su dans cette douloureuse épreuve éviter les attitudes de vengeance et de haine et donner l’exemple à toute la Société.

Vous continuez ainsi cette ligné de dignité, courageuse qui est celle du judaïsme français, face aux terribles évènements qui l’ont perturbé aux cours de ces dernières années.

Et pour honorer la mémoire de Philippe BRAHAM, c’est ce dernier message qui nous semble incontournable avant de dévoiler la plaque dans une salle d’études dédiée à sa mémoire.

Enfin face à la violence arbitraire et aveugle, nous devons répondre par le rassemblement de tous les citoyens dans la défense de nos libertés, l’avenir de la France est à ce prix.

Raphy Marciano

 

DISCOURS DE BENJAMIN

Je suis né dans cette belle et agréable ville de Sucy en Brie, j’y ai vécu durant 14 ans jusqu’à ce jour. Tout au long de ces années, j’étais profondément lié à la communauté juive de notre ville, une communauté accueillante, ouverte et sensible.

Être juif a toujours été pour moi une source de bonheur et de fierté, car être juif, c’est appartenir à cette ancienne lignée qui a transmis au monde entier, les dix commandements et le devoir de respecter et d’honorer son prochain de toutes origines.

Pour moi être juif a toujours été associé à la fidélité, à la République Française, au bonheur d’appartenir à une nation qui a donné à l’humanité les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité de la révolution française.

Il y a quelques mois, notre vie, la vie de tous les habitants de notre ville, de toutes origines et religions, a été tragiquement troublée, bouleversée par un terrible attentat terroriste qui a coûté la vie à différentes victimes dont

Philippe BRAHAM, notre voisin, l’ami de tous ceux qui sont présents aujourd’hui.

Le drame terrible de nos frères et sœurs assassinés, victimes d’une haine aveugle, je l’ai connu jusqu’à présent seulement dans les pays des livres d’histoire.

Aujourd’hui tout est différent, et je sais maintenant que ce drame peut être celui de nos amis, de nos voisins, de nos camarades de tous.

A la famille endeuillée de Philippe et de Valérie, à la famille BRAHAM, je voudrais dire que nous les jeunes de la communauté, enfants de la République sommes de tout cœur avec vous. En ce moment où un jeune s’adresse à la ville et à ses autorités pour dire son chagrin.

Je sais qu’il n’est pas habituel de voir un jeune prendre la parole dans un monde balisé par les adultes dans une société codifiée par les adultes…

Mais il m’a semblé utile que ce monde entende aussi la manière dont les jeunes vivent cette terrible épreuve pour surmonter avec courage nos blessures, pour préparer le monde de demain, pour fortifier notre nation et les valeurs de cette République et enfin dire que la haine ne l’emportera pas, que la nouvelle génération est debout face à l’adversité et c’est notre confiance dans la nation de la République Française qui continue de nous animer et c’est mon éthique juive qui me donne l’espérance en l’humanité.

Tel est le message que Philippe nous a légué avec fierté et nous serons à la hauteur de son exemplarité.

Que le souvenir de Philippe soit comme nous tous dans la ville de Sucy en Brie une source.

Courage et bénédictions.

Benjamin Sitbon

Dimanche 7 juin 2015 à 18h, Hommage à Philippe Braham…

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Chalom Philippe,

La France est sortie meurtrie et blessée des tragiques évènements de Janvier 2015.

Le Judaïsme français fut à nouveau après l’assassinat de Ilan Halimi, la tragédie de Toulouse, frappé douloureusement avec l’attaque terroriste de l’Hyper Cacher de Vincennes.

 Les barbares islamistes, fanatisés au nom d’une prétendue foi et d’un idéal supposé, ont massacré des Hommes Juifs parce que Juifs.

 Philippe Braham (Zal) fut malheureusement parmi les victimes de ce terrifiant attentat, fauché en pleine vie, victime de l’action funeste d’un fanatisme sans limites. Comme les autres victimes, il avait des rêves, des aspirations, des idéaux, des êtres aimés, une femme, 4 enfants.

 Philippe à l’éternel sourire, au regard lumineux, à la discrétion légendaire, mais combien présent pour se soucier d’autrui, pour servir son prochain, pour s’enquérir d’une famille dans le besoin…Philippe au-delà de sa tragédie personnelle, il perdit lui-même un enfant… c’est toujours avec dignité qu’il demeura d’une extrême attention à l’égard de son épouse et de ses enfants, il sut demeurer un père exemplaire, un mari attentionné, débordant d’une tendresse infinie…et c’est pour préparer un shabbat lumineux pour sa famille comme à l’accoutumé qu’il fut fauché dans l’Hyper Cacher.

 Il a su à travers sa profession comme ingénieur informatique, mettre ses compétences au service de la Communauté.

 Il était aimé et apprécié par toute sa famille, ses amis, sa Communauté…Il incarnait la vie joviale et généreuse.

 Aujourd’hui, on mesure sa grandeur au vide qu’il laisse.

 A Valérie, à ses enfants, à ses frères, à ses amis, Philippe mérite plus que cet hommage…Il restera l’exemplarité d’un Homme de foi, et d’un citoyen engagé.

Chalom Philippe

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Des arômes de viande dans les légumes Bonduelle…!!!

ATTENTION…ATTENTION…ATTENTION…

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Les légumes de la marque Bonduelle contiennent des arômes à base de viande (poulet, bœuf, porc et mouton), sans le mentionner sur les étiquettes. Les végétariens ou consommateurs de confession juive et musulmane s’indignent.

Les scandales sur la viande continuent d’alimenter la chronique. Cette fois-ci, il s’agit de Bonduelle. Le leader des légumes prêts à l’emploi aurait intégrer dans la composition de ses produits en conserve, surgelés et frais sous les marques Bonduelle et Cassegrain, des arômes à base de viande. Environ 0,5 % d’arôme de poule, poulet, bœuf, porc ou mouton entrerait dans la composition de 18 produits Bonduelle et neuf Cassegrain. Si la recette est conforme à la réglementation française, précise la marque, l’absence d’étiquetage a été révélée par le site Vegemag. Ainsi, les végétariens et les consommateurs de confession juive ou musulmane s’insurgent.

Modification des étiquettes sur le web

Immédiatement, Bonduelle a rectifié le tir et a modifié ses fiches produits sur son site Internet avec la mention « Présence d’ingrédients d’origine animale dans la composition d’un arôme de ce produit ». Pour les références vendues en magasins, le travail va être fait dans un délai de 6 mois.