Raphy Marciano : La nouvelle solitude des juifs de France ?

La réflexion de Raphy Marciano, Directeur du Centre universitaire et culturel juif d’Europe.

A plusieurs reprises dans leur longue histoire, les Juifs de France ont connu des moments où le sentiment de faire partie intégrante et    reconnue de la Nation était très fort. Mais aussi des moments où ils ont eu l’impression d’être abandonnés et comme exclus de la conscience nationale. Ces moments de solitude ont été particulièrement douloureux.

Aujourd’hui, ils n’ont pas à regretter, ni l’hostilité, ni l’apathie, des pouvoirs publics, décidés à agir énergiquement contre toute manifestation d’antisémitisme, mais ils ont la sensation que la société civile n’a pas compris la gravité, la souffrance de la situation que les juifs traversent dans notre pays.

Nous sommes confrontés jour après jour à des témoignages irréfutables d’hostilité, de malveillance, et de violence, qui nous rappellent – à tort ou à raison – les années noires et menaçantes qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale.

Les démentis des personnalités politiques, des journalistes, des intellectuels semblent parfois dérisoires face au caractère dramatique de certaines de ces manifestations comme l’enlèvement, la torture et le meurtre d’Ilan Halimi, la tuerie de l’école juive de Toulouse ou l’attentat de l’Hyper cacher de Vincennes.

Tout se passe comme si la société civile, fatiguée et amorphe, était incapable de toute réaction et d’indignation morale !

Les récents événements de janvier 2015 ont changé la donne. La société dans son ensemble apparaît comme beaucoup plus consciente de la gravité de la terreur qui nous menace. Le public semble beaucoup plus déterminé à affirmer son opposition à toutes violences au nom de la foi. Pourtant nombreux sont les esprits au sein de la communauté juive de France qui s’interrogent sur ce sursaut civique -hélas tardif.  Certes, nous devons encourager ce sursaut, cet élan, mais nous pouvons aussi nous interroger sur ses limites et ses ambiguïtés.

Une question douloureuse et amère se pose dans certains cercles des plus modérés : les millions de manifestants qui ont défilé dans toutes les villes de France, condamnant avec énergie le meurtre des journalistes de Charlie Hebdo et  des policiers… pensaient-ils aussi aux quatre victimes de la Porte de Vincennes froidement assassinés pour la seule raison d’être juifs ? On peut s’interroger sur les lacunes et les silences d’une société tournée depuis plusieurs années vers l’indifférence et le « chacun pour soi ». L’égoïsme, l’individualisme, le refus de toute ambition collective, de tout rêve commun, de tout idéal supérieur nous interpellent.

A nous de réfléchir, non seulement à la solitude des juifs de France, à ses raisons profondes, à ses causes ; à nous aussi de parler à la conscience nationale dans un appel au réveil. Quand la terreur s’exerce sur un individu, une famille, une communauté, un peuple, dans le silence et l’indifférence apathique des autres, alors il y a un danger mortel pour notre civilisation, car cela veut dire que les artisans du malheur peuvent agir sans s’inquiéter des conséquences de leurs actes.

Nous vivons dans une société libre et démocratique et c’est là l’ironie. Dans notre société, nous avons le devoir moral d’être solidaires, de toutes les victimes du fanatisme, et de l’intolérance. Nous ne pouvons absolument pas laisser les ennemis de la civilisation accomplir leur triste besogne, dans le silence ou dans la déploration purement verbale de la société.

L’enseignement éthique qu’il convient de tirer de cette tragédie ne concerne pas seulement tel ou tel groupe, telle ou telle religion, telle ou telle composante de la société, mais l’ensemble de la France et des Français. Le pays est en guerre contre la barbarie, il ne gagnera pas cette guerre sans une mobilisation de toutes ses forces vives.  Dans ce combat, personne n’a le droit moral de rester à l’écart.

Les juifs de France prendront toute leur part dans ce combat comme ils l’ont toujours fait au cours des siècles.

Attaques au couteau: le meilleur expert français de krav maga vous explique comment vous défendre…

Richard Douïeb est sans aucun doute un des plus grand maître de Krav Maga en France. Né et formé en Israël auprès de Imi Lichtenfeld, le fondateur de la discipline, il enseigne à Paris les techniques de cet art martial développé par l’armée israélienne. Dans deux vidéos, il explique pourquoi certaines techniques de défense face à une agression au couteau sont périlleuses et propose des moyens de riposte efficaces et réalisables par tous avec un peu d’entraînement. En Israël ou ailleurs, regardez ces vidéos sur You tube ou bien grâce au lien ci-dessous !

Plus d’informations ici

Souce : Par Ben Tal http://www.actuj.com/2015-10/israel/2425-attaques-au-couteau-en-israel-le-meilleur-expert-francais-de-krav-maga-vous-explique-comment-vous-defendre

Communiqué du Consistoire Central UCJF

Communiqué

Le Consistoire solidaire des victimes du terrorisme en Israël

Des terroristes djihadistes exécutent actuellement des Juifs en Israël au seul motif qu’ils sont Juifs.

Devant le risque d’indifférence et de division, le Consistoire Central rappelle à tous nos concitoyens que les Israéliens assassinés sont – au même titre que les victimes de Charlie Hebdo ou de l’Hypercacher-, des victimes de l’islamisme radical qui sévit partout dans le monde.

Il appelle à ne pas faire le jeu des terroristes qui voudraient légitimer la barbarie et l’antisémitisme comme instruments de lutte politique contre Israël et tous les régimes démocratiques.

En hommage à ces jeunes parents, ces étudiants, ces enfants, ces hommes et ces femmes qui, parce que Juifs, ont été sauvagement assassinés en Israël par des terroristes, le Consistoire appelle toutes les communautés juives de France à dédier leurs prières à la guérison des blessés et à la mémoire de celles et ceux trop tôt disparus.

Interview de S.E Aliza Bin Noun, ambassadrice d’Israël en France…

Quelques semaines après son installation rue Rabelais, la nouvelle ambassadrice d’Israël a accordé un entretien exclusif à Actualité Juive. Retour du terrorisme, menace iranienne, relations franco-israéliennes : Aliza Bin Noun défend un Israël prêt à des concessions pour la paix mais soucieux de sa sécurité. Elle se fixe également pour cap de mieux faire connaître la réalité israélienne en France.

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Vous êtes entrée en fonctions cet été. Qu’est-ce qui dans votre parcours vous rattache à la France ?

S.E. Aliza Bin Noun : Rejoindre l’ambassade israélienne en France, c’est un rêve qui se réalise. Lorsque j’étais au lycée, j’ai choisi d’apprendre le français plutôt que l’arabe comme deuxième langue. A l’université, j’ai suivi un MBA en littérature française et j’ai depuis visité le pays à de nombreuses reprises avec ma famille. La France, sa culture, sa langue, tout cela a toujours compté pour moi. En  tant que diplomate, je vois la France comme un acteur central au Moyen-Orient. C’est un Etat très important avec lequel nous souhaitons renforcer nos relations dans tous les domaines.

La semaine dernière, Mahmoud Abbas a annoncé à l’ONU que les Palestiniens n’étaient « plus liés par les Accords d’Oslo ». Estimez-vous qu’il ira au bout de sa démarche en renonçant notamment à la coopération sécuritaire en vigueur avec Jérusalem ?

S.E. A.B.N. : En écoutant précisément ce qui a été dit, on notera qu’Abbas n’a pas déclaré qu’il annulera les accords avec Israël, comme évoqué il y a quelques semaines. Quelques jours avant son intervention, sa position avait déjà un peu évolué. Devant l’ONU, Abbas a mis en cause l’importance de ces accords étant donné, selon lui, l’état de la situation entre Israël et les Palestiniens. Mais il ne s’est pas retiré de ces accords et n’a pas annoncé l’arrêt de la coopération sécuritaire avec Israël. Celle-ci est très importante pour lui car Abbas est menacé par des éléments extrémistes comme le Hamas, qui veulent prendre sa place.

Le discours de Benjamin Netanyahou devant l’Assemblée générale de l’ONU est clair. Il appelle Abbas à reprendre les négociations sans conditions préalables et rappelle qu’Israël est en faveur d’un Etat palestinien démilitarisé, vivant en paix au côté d’Israël. Le seul moyen de trouver un accord est de passer par des négociations directes, et non par l’entremise de la communauté internationale. Israël a montré dans le passé qu’il était prêt à faire des concessions mais pas en subissant des pressions extérieures. Mahmoud Abbas n’a pas encore répondu à l’appel de Benjamin Netanyahou de reprendre des négociations directes et la terreur a encore frappé une famille israélienne la semaine dernière. Un couple, Naama et Eitam Henkin, a été assassiné laissant leurs quatre jeunes enfants orphelins, et deux jours après deux autres Israéliens ont été assassinés à Jérusalem. Abbas n’a pas condamné les attentats meurtriers.

« La communauté internationale a réalisé que le grand problème au Moyen-Orient n’était pas le conflit israélo-palestinien »

Au regard de la dégradation générale de la situation moyen-orientale, considérez-vous que le règlement du contentieux israélo-palestinien constitue toujours une priorité pour la communauté internationale ? Barack Obama n’a pas dit un mot à ce sujet la semaine dernière devant l’Assemblée des Nations unies…

S.E. A.B.N. : La communauté internationale a réalisé que le grand problème au Moyen-Orient n’était pas le conflit israélo-palestinien. Il existe des menaces au Moyen-Orient et dans le monde beaucoup plus graves que ce conflit. L’avancée de Daech, la lutte entre les forces extrêmes et modérées dans la région, la mobilisation de groupes terroristes soutenus par l’Iran, sont un danger pour le monde. Sans parler de la catastrophe en Syrie, le fléau des migrants, les retombées de la situation en Libye ou au Yémen sur les pays européens. Autant d’enjeux qui ne concernent en rien les relations entre Israël et les Palestiniens.

A court terme, Daech pourrait-il remplacer l’Iran comme menace numéro 1 pour les intérêts israéliens ? 

S.E. A.B.N. : L’Iran est le seul pays au monde qui menace l’existence d’Israël. L’Iran est un pays qui a montré qu’il était prêt à tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir l’arme nucléaire. De plus, l’Iran soutient des organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah et contribue à la déstabilisation du Moyen-Orient. Pour les responsables iraniens, Israël ne devrait pas exister. Benjamin Netanyahou lors de son discours à l’ONU a d’ailleurs dénoncé le silence de la communauté internationale face aux menaces de l’Iran. Néanmoins, l’idéologie de Daech et leurs activités notamment en Syrie, à quelques dizaines de kilomètres de notre frontière, pose un danger pour Israël.

Source Actualité Juive par Steve Nadjar : http://www.actuj.com/

Enfin une école juive à Saint-Mandé…

L’établissement ouvrira ses portes à la rentrée avec un premier niveau de maternelle bilingue.

L’aventure continue pour « La Maison de nos enfants ». La naissance de cette association éducative en décembre 2013 avait apporté un vent de fraîcheur dans la ville de Saint-Mandé (94) qui compte une importante communauté juive à l’âge moyen assez jeune. Autant dire que la mise sur pied d’une structure dédiée aux enfants par le rabbin Isaac Altabé, en charge de la synagogue locale Rabbi Chimon Bar Yohaï, et son épouse, Néhama, avait tout pour plaire. « La Maison de nos enfants » proposait jusqu’ici des déjeuners cashers pour les élèves scolarisés en écoles publiques et des activités ludiques pendant les vacances scolaires laïques.

Mardi 21 juillet, l’association est entrée dans une nouvelle ère avec l’autorisation accordée par la mairie de Saint-Mandé en faveur de l’ouverture d’une école juive. Celle-ci sera la première de la commune. « Nous ouvrirons en septembre un premier niveau de maternelle puis nous irons plus loin d’année en année », se félicite le rav Altabé. S’appuyant sur le soutien financier de familles et l’organisation prochaine d’un gala, le couple ne semble pas inquiet de l’imminence de la rentrée scolaire. « Nous avons déjà quelques réservations fermes, autour de cinq élèves » rassure le rabbin. « Mais nous pouvons en accueillir beaucoup plus dans nos locaux ».

Il suffit de passer quelques minutes dans les allées du centre aéré un matin de juillet pour comprendre que le futur établissement devrait trouver son public. D’autant que le projet pédagogique se veut exigeant. « Chaque année, les parents auront la possibilité de choisir la deuxième langue enseignée à leurs enfants tous les matins », explique Néhama Altabé, la responsable pédagogique de l’établissement qui vient de recruter une directrice. « Pour la rentrée prochaine, l’hébreu a été sélectionné ».

(1) Renseignements : 01.48.08.37.73.

Source : Actuj.com / Par Steve Nadjar

Réflexions sur la discrimination qui vient…

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Réflexions sur la discrimination qui vient

Par François Heilbronn | L’Arche | 21/06/2015 | 7h44

Le discriminé est celui à qui on refuse un droit pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a fait. Le discriminé reste à la porte après avoir frappé et regarde l’autre entrer.

Il y a un mois, le discriminé a eu le visage d’un ami : Sefy Hendler, Professeur d’Histoire de l’Art à l’université de Tel-Aviv.

Sefy est un spécialiste reconnu de la Renaissance. Sefy a tant de qualités ; intelligent, cultivé, drôle, polyglotte, brillant Docteur de la Sorbonne, amoureux de la France, de l’Italie, de leurs patrimoines, de leurs messages et valeurs universelles. Oui, mais, il y a toujours un mais, Sefy est israélien.

Depuis deux ans, Sefy enseigne à ses étudiants la richesse exceptionnelle des musées français et parisiens. Il partage avec eux sa passion. Il leur montre des photos, des textes. Mais il a un rêve, il veut faire découvrir à ses meilleurs étudiants, la beauté extraordinaire de notre patrimoine. Il me convainc de l’aider avec les amis français de l’université de Tel-Aviv à financer ce voyage de découverte. Grâce à la générosité de nos amis, le voyage se prépare enfin, après deux ans de travail et d’effort.

Nous sommes le 11 mai 2015. Ce jour là, j’accompagne Anne Hidalgo et le Conseil de Paris dans leur visite du campus de l’université de Tel-Aviv. Ils s’émerveillent de cette université pluridisciplinaire, de la vitalité de cette jeunesse ouverte sur le monde et se réjouissent des coopérations nombreuses avec les universités parisiennes. Au même moment, non loin de nous, Sefy dans son bureau de la faculté des Arts, envoie six demandes de réservation pour son groupe de 16 personnes auprès de musées et de monuments nationaux parisiens. A des milliers de kilomètres de là, dans les méandres de systèmes informatiques obscurs ou de planogrammes tenus par des fonctionnaires mal intentionnés, le couperet tombe. Le Louvre répond le jour même par un mail anonyme : « Nous ne pouvons donner suite à votre demande de réservation. Nous n’avons pas de disponibilité pour le créneau demandé ». Sefy aime la France, il y a vécu huit ans comme journaliste et étudiant. Mais il connaît aussi cette France où certains poisons mortifères gagnent depuis le début des années 2000. Intrigué par cette réponse fermée qui ne laisse aucun autre choix et connaissant bien le Louvre, il décide alors de réaliser un « testing ». Le lendemain, il envoie une demande au nom d’un collège « imaginaire » le « Abhu Dabi Art History College », pour les mêmes jours mais à des heures différentes. Cette demande est immédiatement acceptée. Pour s’assurer de la différence de traitement, il réitère sa demande aux mêmes créneaux que Tel-Aviv au nom d’un faux « Instituto Storia del Arte » de Florence. Celle-ci est aussi immédiatement acceptée. Il refait alors une demande pour Tel-Aviv à d’autres créneaux qui elle sera acceptée, non pas immédiatement, mais 35 heures plus tard.

Le 15 mai, après 4 jours, il reçoit enfin la réponse de la Sainte-Chapelle. Cette réponse est négative « Désolé nous n’avons aucune disponibilité pour le jour demandé », celle-ci n’est pas anonyme, elle est signée d’un responsable des visites de groupe. Blessé, Le Docteur Hendler envoie un mail nominatif aux deux responsables des réservations pour leur demander la possibilité de visiter le lundi et non le dimanche, jour qui lui a été refusé. Ce mail restera sans réponse. Il essaie alors, pour le dimanche refusé un nouveau « testing » au nom de Marwan Al-Abdul du faux collège d’Abou Dabi. Cette demande est immédiatement acceptée et signée de la même personne qui avait dit non à l’université de Tel-Aviv. La voici :

« CONFIRMATION DE RESERVATION ART HISTORY COLLEGE / ABU DHABI / EMIRATS ARABES UNIS
Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos monuments. Vous trouverez ci-dessous le détail de votre visite dans l’un ou plusieurs de nos monuments. »

Au même moment à l’université de Tel-Aviv, nous venons avec les amis français de clôturer un colloque de littérature, sur « Ecrire la guerre » avec les grands écrivains français et italiens, Erri de Luca, Ariane Bois et Valérie Zenatti. Nous sommes encore dans « la beauté des choses ». Sefy m’alerte alors de ces incidents.

Le discriminé est celui qui reste à la porte. Mais c’est aussi celui qui regarde incrédule et blessé les autres entrer. J’ai vu dans le regard intelligent et pétillant de mon ami cette blessure. Militant antiraciste depuis près de 40 ans, je me suis toujours battu contre la haine et l’injustice. La discrimination associe violemment les deux.

J’écris alors aux Présidents de ces deux institutions, ainsi qu’à Fleur Pellerin, ministre de la Culture qui avait visité avec François Hollande l’université de Tel-Aviv. Je leur décris les faits douloureux et je leur fournis pour preuve tous les mails reçus par le Professeur Hendler.

Le Président du Louvre réagit immédiatement. Il est choqué et diligente une enquête. Après trois jours, il me fait part des résultats, qui semblent s’orienter vers un défaut des systèmes informatiques automatiques de réponse. Je le remercie pour sa réactivité, et accepte ses explications, à condition toutefois que toute intervention humaine soit impossible.

Du côté de la Sainte-Chapelle qui dépend des Monuments Nationaux, la discrimination est patente. C’est la même personne qui dit froidement non aux Israéliens, ne répond pas au mail poli de relance du Professeur Hendler et s’empresse de répondre positivement à la demande du faux Abou Dabi. Le Président des Monuments Nationaux me contacte le jour de la réception de ma lettre et m’assure que la délégation du Professeur Hendler pourra visiter la Sainte-Chapelle en m’expliquant « qu’un créneau vient de se libérer pour le dimanche initialement demandé », ce à quoi je lui fais remarquer que « c’est évident puisque il s’agit du créneau du faux Abou Dabi ». Je lui demande fermement de diligenter une enquête interne. Je recevrai le résultat de cette enquête, un mois plus tard le 15 juin, le jour de la parution de l’article de Libération qui révèle cette affaire au grand public. Les résultats de son enquête ont conclu à une succession d’erreurs et le Président Bélaval a écrit : « Si le CMN (Centre des Monuments Nationaux) reconnaît l’existence d’un dysfonctionnement dans le traitement de demandes successives effectuées auprès du service de la Sainte Chapelle, rien ne confirme à ce stade qu’il y ait eu une intention de discrimination envers les étudiants de l’université de Tel-Aviv, qui, comme tous les visiteurs israéliens, sont naturellement les bienvenus à la Sainte-Chapelle ainsi que dans l’ensemble des monuments nationaux. »

Peu importe le résultat de ces enquêtes internes, Jean-François Carenco, le Préfet de la Région Ile de France après étude des différents éléments matériels a jugé les faits suffisamment graves pour saisir le Parquet. Car cette affaire relève de la Justice. La discrimination est un délit pénal:

Article 225-1 du Code Pénal : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine…de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Article 225-2 du Code Pénal : «La discrimination définie à l’article 225-1 commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 € d’amende lorsqu’elle consiste :
1° A refuser la fourniture d’un bien ou d’un service,
2° A entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque…

Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d’en interdire l’accès, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75.000 € d’amende ».

Nos principes légaux ont donc été probablement bafoués par des fonctionnaires peu scrupuleux. Si nos amis se sont vus refuser l’entrée de nos plus beaux musées et monuments nationaux au seul titre de leur nationalité israélienne, c’est pour tous les Français une blessure profonde à nos valeurs universelles.

Les Professeurs Hendler, Pinkus et leurs étudiants en histoire de l’Art de l’université de Tel-Aviv vont enfin découvrir dans les prochains jours, les vitraux restaurés de la Sainte-Chapelle et cette lumière d’un bleu si profond. Ils arpenteront cet immense et bouleversant Musée du Louvre. Les amis de l’université de Tel-Aviv les accueilleront avec toute l’amitié et l’affection que nous leur portons.

La France fut le premier pays au monde à ne plus discriminer les Juifs. La France, la première les émancipa et leur donna la nationalité. La France, la première aussi leur permis l’accès à tous les corps de métiers, à toutes les fonctions publiques. La France fut la première en 1848, à avoir un ministre juif, Adolphe Crémieux, presque 100 ans avant les Etats-Unis. La France fut le seul pays à compter dans ses rangs 7 généraux pendant la première guerre mondiale. Dans cet esprit de Lumières, ma Patrie, la France doit accueillir les Israéliens avec tout le respect que nous devons à TOUS les étrangers. Et comme il est écrit dans le Lévitique, le 3ème livre de la Torah: « Si un étranger vient séjourner chez toi, dans ton pays, ne le moleste point. Il sera pour toi comme un de tes compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le Pays d’Egypte, je suis l’Eternel votre Dieu. »

Les pouvoirs publics, les responsables médiatiques et politiques doivent rappeler ou peut-être tout simplement apprendre à TOUS nos concitoyens que la discrimination, qu’elle soit ethnique, nationale, raciale ou religieuse est un délit et une offense à nos valeurs et nos principes les plus sacrés.

Je ne veux plus jamais rencontrer un Israélien au regard blessé me déclarant qu’il a trouvé porte close en France. Plus jamais.

François Heilbronn est Président des Amis de l’Université de Tel Aviv

Des arômes de viande dans les légumes Bonduelle…!!!

ATTENTION…ATTENTION…ATTENTION…

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Les légumes de la marque Bonduelle contiennent des arômes à base de viande (poulet, bœuf, porc et mouton), sans le mentionner sur les étiquettes. Les végétariens ou consommateurs de confession juive et musulmane s’indignent.

Les scandales sur la viande continuent d’alimenter la chronique. Cette fois-ci, il s’agit de Bonduelle. Le leader des légumes prêts à l’emploi aurait intégrer dans la composition de ses produits en conserve, surgelés et frais sous les marques Bonduelle et Cassegrain, des arômes à base de viande. Environ 0,5 % d’arôme de poule, poulet, bœuf, porc ou mouton entrerait dans la composition de 18 produits Bonduelle et neuf Cassegrain. Si la recette est conforme à la réglementation française, précise la marque, l’absence d’étiquetage a été révélée par le site Vegemag. Ainsi, les végétariens et les consommateurs de confession juive ou musulmane s’insurgent.

Modification des étiquettes sur le web

Immédiatement, Bonduelle a rectifié le tir et a modifié ses fiches produits sur son site Internet avec la mention « Présence d’ingrédients d’origine animale dans la composition d’un arôme de ce produit ». Pour les références vendues en magasins, le travail va être fait dans un délai de 6 mois.

Discours en hommage à Jeanine Devaux

CEREMONIE INTERRELIGIEUSE DU 8 MAI 2015 – SUCY EN BRIE

HOMMAGE A JEANINE DEVAUX

INTRODUCTION

2015 marque, de manière encore plus solennelle, le 70ᵉ anniversaire de la libération de la France et de la victoire sur le nazisme. Il y a 70 ans, que le 7 mai 1945, était signée à Reims la reddition inconditionnelle de toutes les forces allemandes.

Chaque tradition religieuse nous dira en quoi cette libération est porteuse d’espoir et à quoi nous sommes appelés aujourd’hui pour honorer la mémoire de ceux qui ont combattus et pour honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts à cause de l’arbitraire du régime nazi.

2015 est aussi l’année où nous avons perdu une amie, Jeanine Devaux. Nous voulons en ce jour honorer la mémoire de cette grande dame que fut Jeannine.

De cette grande dame qui tous les ans, le 8 mai, se trouvait là au milieu de nous.

De cette grande dame qui a créé le groupe d’Amitié Judéo Chrétienne à Sucy.

REPERES BIOGRAPHIQUES

Jeanine est née en 1922. Elle avait 20 ans lorsqu’elle a été le témoin à Coeully-Champigny de l’arrestation de son amie Dora. C’est à ce moment que la « question juive » comme elle dit « est entrée dans ma vie ».

Jeanine est restée totalement incroyante jusqu’à l’âge de 26 ans. Elle date sa conversion du 7 mai 1948. A travers un article du journal Combat parlant de la Citadelle de Saint Exupéry, elle prend conscience que « Dieu ne s’atteint pas, il se propose ».

Un peu plus tard Jeanine lit l’Evangile de Matthieu, elle est saisie par le chapitre 5 et elle découvre les « Béatitudes ». « Bienheureux, bienheureux… ».

C’est ainsi que le 13 août 1949 elle est baptisée à Paris avec ses deux filles.

En juillet 1978, 30 ans après sa conversion, elle participe à un voyage organisé en Pologne par Télérama et se rend à Auschwitz.

En 1990 elle rejoint l’association CŒUR (Comité Œcuménique d’Unité Chrétienne) et participera à Yad Vashem à Jérusalem avec 70 personnes à la démarche de repentance envers le peuple juif.

En avril 1992, Jeanine participe avec les enfants de déportés au « Train de la mémoire, 50 ans après le premier convoi vers Auschwitz.

En 1994 elle crée avec Raphy Marciano le Groupe d’Amitié Judéo Chrétienne du Val de Marne dont elle cédera la présidence en 1999 à François Lerossignol

En 2003 elle fait le voyage à Auschwitz avec le Père Emile Shoufani.

C’est ainsi que Mr Poirier, maire de Sucy en Brie pourra accueillir en septembre 2003, dans la salle des fêtes archicomble celui que l’on surnomme «  le curé de Nazareth ». [1]

En janvier 2015, le jour des vœux interreligieux, nous l’avons entouré pour lui dire au revoir. Elle quittait Sucy en Brie pour rejoindre son fils à Lyon.

Puis le 18 février 2015, Jeanine nous a quitté. Elle nous a quitté l’année du 70ième anniversaire de la libération de la France et l’année du 50ième anniversaire de la déclaration « Nostra Aetate ».

HOMMAGE A JEANINE

Suite à son décès de nombreux témoignages sont parvenues à l’AJC du Val de Marne. Nous ne pouvons pas tous les citer. J’en ai extrait quelques-uns.

  • Jeanine appartient à cette magnifique minorité des grands esprits. Elle a compris très tôt dans sa vie, la cruauté insoutenable de la persécution contre ses amis et voisins juifs.

Au lendemain de la libération, elle a été de ceux et celles qui considéraient que la lutte pour les valeurs, pour la résistance, ne s’achevait pas avec la libération des territoires. Il fallait faire en sorte que les fantômes de la haine, des soupçons, du mépris et de l’humiliation ne reviennent pas salir la conscience de notre démocratie.

Il ne s’agissait pas seulement pour Jeanine d’un devoir civique, d’une mission patriotique, d’un engagement national, il s’agissait aussi et surtout pour cette grande dame d’intelligence, de sensibilité et de compassion, de bâtir, après des siècles d’incompréhension, de méfiance et d’antagonisme, une passerelle entre les deux grandes religions du livre, le Christianisme et le Judaïsme.

Ce fut l’origine de l’Amitié judéo chrétienne du Val de Marne à Sucy. Des croyants juifs et chrétiens se sont rencontrés pour explorer ensemble, les fondements de leur héritage spirituel commun et pour réfléchir ensemble aux voies d’avenir dans lequel il y aurait place pour toutes les confessions dans la tolérance mutuelle, dans le respect réciproque et dans la conscience d’un héritage commun. [2]

  • Jeanine est partie, c’est une merveilleuse femme de bien, investie totalement dans le dialogue et le souci de rapprocher, de faire comprendre. Femme volontaire et convaincue, de celles qui font avancer les idées, sûres de leurs convictions, n’ayant aucune crainte de s’exposer. Qu’elle continue à nous apporter là où elle se trouve, son soutien dans la période si rude et pénible que nous traversons. [3]
  • Aujourd’hui le Groupe de Sucy est le premier en nombre d’adhérents de tous les groupes d’AJCF, avec des personnalités, juives et chrétiennes qui débattent de questions fondamentales de société. Judaïsme et Christianisme apportent ainsi, de façon précieuse, ensemble, leur pierre dans la construction d’un vivre ensemble qui est loin d’être achevé [4]
  • Ainsi nous pouvons dire : Heureuse est-tu Jeanine, dès à présent, tu te reposes de tes travaux et l’Amitié judéo-chrétienne du Val de Marne, ton œuvre, continue.
  • Plus qu’un souvenir, Jeanine est pour nous une petite flamme qui brille dans les rencontres qui existent et se poursuivent grâce à sa ténacité et sa générosité. Pour nous elle est présente, figure vivante de l’AJCF [5]
  • De Jeanine je ne dirai rien que nous savons tous. Je vous propose seulement de lever les yeux vers les deux étoiles de sa vie : l’étoile de David et l’étoile de Bethléem. Oui nous l’affirmons aujourd’hui : « Tout au long de ta longue vie, tu as marché en Sa présence sur la terre des vivants. »[6]

De tout cela Jeanine nous te disons merci et remercions le Tout puissant d’avoir croisé ta route.

Pierre Girard                                                                                                       Président du Groupe AJC du Val de Marne.

 

[1] http://www.leparisien.fr/val-de-marne/le-cure-de-nazareth-porte-son-message-de-paix-a-08-09-2003-2004371646.php

[2] Raphy Marciano, texte lu lors de la messe in memoriam du 17 mars 2015

[3] Un ami juif de l’Association Davar

[4] Bruno Charmet, Directeur de l’Amitié Judéo Chrétienne de France

[5] Gaby Barbier texte lu lors de la messe in memoriam du 17 mars 2015

[6] François Lerossignol, texte lu lors de la messe in memoriam du 17 mars 2015

Discours des communautés chrétiennes pour le 8 mai par Philippe Jospin

Madame le Maire, Mesdames et Messieurs les élus, chers amis,

Il me revient le redoutable honneur de prendre la parole au nom des communautés chrétiennes de Sucy. Je ne sais pas si je mesure bien l’ampleur de ma responsabilité, en cet instant.
8 mai 1945 – 8 mai 2015.
Soixante dixième anniversaire de la fin de la guerre en Europe, 70ème anniversaire de  la victoire.
Amère victoire qui arrive après que des dizaines de millions de combattants et de victimes civiles des bombardements soient morts. La France a elle-même perdu       200 000 soldats, près de 20 000 étaient maghrébins.
Après que des millions de juifs aient été victimes de cette abomination que fut l’holocauste. Après que des milliers de tsiganes, d’homosexuels, de résistants aient été victimes des camps de concentration.
Amère victoire qui a vu notre pays dévasté par la guerre et sa population épuisée après 5 ans d’occupation.
Amère victoire mais victoire qui mettait un terme à cette guerre de 30 ans, franco-allemande,commencée en septembre 1914.
Amère victoire, mais victoire qui portait en elle-même l’obligation de la réconciliation entre la France et l’Allemagne et aussi l’obligation de la réconciliation entre français eux-mêmes.
Cet anniversaire du 8 mai 1945 réveille en moi un certain nombre de souvenirs à tout jamais gravés dans ma mémoire.
Pendant la guerre, ma famille habitait un quartier populaire du 11ème arrondissement.
Je me souviens avoir vu, dans notre rue, un autobus de la RATP dans lequel des personnes étaient forcées de monter par la police française. Nous savions bien qu’il s’agissait de personnes juives et je me rappelle ma mère dire : « les pauvres gens ». J’avais alors assisté à un épisode de ce que l’on appellera, plus tard : »la rafle du Vel D’hiv  » en 1942.

Plus tard, en 1945, à l’école primaire j’ai eu des petits camarades de classe qui s’appelaient Cohen, Eskénazi, Goldestein (à l’époque l’usage du prénom n’avait pas cours) et d’autres. J’ai appris qu’ils étaient juifs. Ces jeunes garçons étaient orphelins, pupilles de la Nation.
L’un d’entre eux nous racontait avoir été caché dans une poubelle par une personne courageuse,
pour ne pas être emporté avec ses parents vers on ne savait quelle destination. Puis ce jeune enfant, 4 ans, a été pris en charge par des personnes de bonne volonté et jamais dénoncé. Il est devenu un copain d’école.
Plus tard encore, j’ai appris que deux villes d’Europe avaient été proclamées « Justes parmi les nations » par le mémorial Yad Vashem et que l’une d’elles se trouvait en France : Le Chambon sur Lignon. Vingt-cinq de ses habitants ont eux-mêmes été proclamées « Justes parmi les nations ».
Là, sur cette terre huguenote du nord des Cévennes, des centaines de personnes juives ont été accueillies, cachées, sauvées par des chrétiens qui, au péril de leur vie, ont mis en pratique ce Commandement essentiel des Evangiles : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Bien sûr, il y eut bien d’autres personnes en France qui ont eu ce courage. Je ne vous ai donné ces exemples que parce que je les connais bien.
Dans la nuit de l’occupation, tous ces français, du onzième arrondissement, du Chambon et d’ailleurs ont fait briller la lumière de la fraternité.
Ils ont résisté, ils ont sauvé l’honneur de la France. Nous leur devons une reconnaissance et un respect infini.
Réconciliation et Résistance : ce sont bien là les messages essentiels du 8 mai.
Aujourd’hui, à une époque où un vent mauvais souffle sur notre pays, le vent mauvais du racisme, de l’antisémitisme, du rejet de l’autre au motif qu’il est différent,               A une époque où des personnes juives sont assassinées à Toulouse ou à Vincennes au motif qu’elles sont juives, à une époque où la communauté catholique de Villejuif a fait l’objet d’un projet d’attaque dont les résultats auraient été dramatiques, au motif qu’il s’agissait de chrétiens, à une époque où, en conséquence, des mosquées sont dégradées, à une époque où des sépultures sont profanées, à une époque où nous sommes tous, sans exception, menacés parce que nous sommes français et républicains, par des barbares qui voudraient nous imposer une idéologie mortifère
qui n’a d’égale que celle du nazisme,
Nous avons, nous chrétiens, le devoir absolu de résister.
Résister à la tentation du repli communautaire et du repli identitaire,                 Résister à la méfiance vis-à-vis de l’autre,                                                          Résister à la tentation de la peur de l’autre,
Nous avons le devoir de nous réconcilier.
De nous réconcilier toujours avec nos frères, quelle que soit leur religion. L’appel lancé
par Mgr PONTIER, président de la Conférence des évêques de France, puis par Haïm KORSIA, Grand Rabin de France et enfin par Dalil BOUBAKEUR, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, est, à cet égard, exemplaire : soyons tous, plus que jamais, les gardiens de nos frères.
Nous avons ainsi  le devoir de, toujours davantage, développer la coopération et  la solidarité entre nos communautés.
Nous avons le devoir d’amener les jeunes de nos différentes communautés à se rencontrer pour se mieux connaître, pour comprendre les spécificités de leurs religions dans le respect mutuel et en pleine lumière. En pleine lumière car de l’obscurité nait l’obscurantisme.
Résistance et réconciliation. Voici, pour nous, chrétiens, les deux messages du 8 mai.
N’oublions jamais, à cet égard, l’exemple qui nous a été donné par Jeanine Devaux.
Antoine de Saint Exupéry a écrit : « l’Amour de Dieu a fait de l’espérance une vertu ». Que nos communautés soient toujours et toujours porteuses d’espérance pour nos compatriotes, d’espérance dans une société où chacun se sentira libre, où chacun sera traité de façon égale et où chacun pourra vivre la fraternité.
Je vous remercie de votre attention.

Philippe Jospin

Le Consistoire présent pour inaugurer la nouvelle plaque en mémoire d’Ilan Halimi…

Mardi 5 mai, le Ministre de l’Intérieur, le Président du Consistoire, le Grand Rabbin de France, le Président de la communauté juive de Bagneux, le Président du CCJ 92 ainsi que 150 personnes, politiques, élus ou simples citoyens sont venus inaugurer la nouvelle plaque commémorative en mémoire d’Ilan Halimi.

Tué en 2006 par le gang des barbares, l’affaire d’Ilan Halimi avait ébranlé la communauté nationale et bien plus encore, la communauté juive. Dégradée le week-end dernier, la stèle dédiée au jeune homme a été remplacée à l’identique et dévoilée hier soir au centre-ville de Bagneux.

Dans son allocution, Bernard Cazeneuve a notamment affirmé avec force qu’ « aucun acte, aucune agression, aucune profanation, aucune menace meurtrière ne doivent rester impunies » et il a aussi rappelé qu’une enquête pour « dégradation volontaire » était actuellement en cours « pour identifier les auteurs de cet acte abject ».

Le Maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, à l’initiative de ce rassemblement, a quant à elle fait part de sa « colère » et de son « indignation » et a conclu son discours par un émouvant « Bagneux n’oublie pas ».

Séisme au Népal : Israël envoie une équipe de sauveteurs

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Quelques heures après le puissant séisme survenu au Népal, le plus destructeur depuis 1934, Israël a dépêché sur place plusieurs avions composés d’aide de première urgence ainsi que d’équipes de secours et de sauveteurs. L’un des objectifs est de mettre en place un hôpital de campagne dans la capitale.

Rappelons qu’un puissant séisme de magnitude 7,8 a touché le Népal samedi, provoquant notamment l’effondrement de la tour historique de Dharhara dans la capitale. Katmandou, la capitale, a d’ailleurs été très touchée par ce séisme, qui a fait pour l’heure plus de 4 000 victimes. A peine remis du séisme de samedi, le Népal a été victime hier matin d’une réplique de magnitude 6,7. Dans l’Everest, où le séisme a déclenché une avalanche, de nombreux décès ont été confirmés et le bilan pourrait s’alourdir. D’autant que la réplique d’hier matin a provoqué de nouvelles avalanches. Des personnes ont aussi trouvé la mort dans des secousses au nord de l’Inde, en Chine, dans la région du Tibet ainsi qu’au Bangladesh.

Le Président israélien Reuven Rivlin ainsi que le Premier ministre Benjamin Netanyahou ont envoyé leurs condoléances au peuple népalais tout en assurant que l’État d’Israël “apporterait l’aide demandée”. Le ministère des Affaires étrangères, l’armée israélienne, et des organisations humanitaires israéliennes telles que ZAKA, Hatzalah ou encore une équipe de secouristes et d’urgentistes du Magen David Adom, seront tous impliqués dans les opérations de sauvetage au Népal. L’équipe d’intervention d’IsraAID est également en route vers les zones touchées. Ses efforts se concentreront sur l’aide médicale, la distribution de produits alimentaires et non alimentaires ainsi que la protection des enfants (Si vous souhaitez faire une donation à IsraAID cliquez ici et n’hésitez pas à partager le lien). Plus de 200 soldats et officiers de l’armée israélienne, spécialisés dans les situations de crise, ainsi que des médecins et infirmiers militaires prendront part aux recherches et aux sauvetages. Enfin, l’Ambassadeur d’Israël au Népal M. Yaron Meir et son personnel sont également mobilisés afin de coordonner les efforts sur le terrain, bien que l’Ambassade d’Israël ait été sérieusement touchée par le séisme.

La mission israélienne au Népal vise également à sauver et rapatrier les nombreux Israéliens présents sur place. Le Népal est un pays prisé par les touristes israéliens et environ 2.000 Israéliens se trouvaient sur place au moment du séisme. Dès que les ressortissants israéliens auront été regroupés, un avion spécialement affrété sera chargé de les rapatrier. Le centre communautaire juif “Beit Chabad” de Katmandou a également ouvert ses portes aux rescapés et blessés. Plusieurs bébés, nés de mères porteuses népalaises, qui appartiennent à des couples israéliens et qui se trouvaient pris au piège dans la capitale dans des conditions précaires, ont été rapatriés vers l’État d’Israël. Ce matin, le premier avion de l’armée israélienne transportant des rescapés israéliens a atterri sur une base militaire en Israël.

Rappelons que le gouvernement israélien, l’armée israélienne et les agences humanitaires d’Israël sont toujours parmi les premiers à envoyer des fournitures, une aide de première urgence et des experts dans les régions frappées par des catastrophes graves (comme les tremblements de terre, les tsunamis, les attaques terroristes, les accidents d’avion, etc.)

La SNCF séduite par la technologie israélienne…

La SNCF a signé un partenariat stratégique avec Smart Transportation .
Le groupe cherche des solutions face à ses nouveaux concurrents.

La SNCF sera-t-elle la prochaine entreprise tricolore à faire l’acquisition d’une pépite de la Silicon Wadi, la Silicon Valley israélienne ? A l’heure où l’opérateur public ferroviaire français accélère son virage dans le numérique et la mobilité, il prend en tout cas très au sérieux l’innovation technologique made in Israël. Témoin, la signature lundi d’un « partenariat stratégique » avec Smart Transportation, l’accélérateur israélien lancé l’hiver dernier, sous l’égide de l’université de Tel-Aviv, de l’initiative gouvernementale « Fuel Choices » et de la communauté locale des transports intelligents, EcoMotion.

« C’est une véritable opportunité d’accès aux start-up et aux technologies israéliennes les plus prometteuses », explique aux « Echos » Mathias Emmerich, le directeur général délégué performance SNCF mobilités. Avec 18 autres dirigeants du groupe, il a fait le déplacement à Tel-Aviv, à l’occasion du troisième événement annuel d’EcoMotion. Une nouvelle démonstration de la volonté de l’opérateur ferroviaire public de devenir un leader du voyage de « porte à porte » et « de renforcer l’innovation numérique » dans l’ensemble de ses unités.

Parmi les membres de cette « task force » figurent Yves Tyrode, le nouveau « chief digital officer » de la SCNF, ou encore Laurent Kocher, le directeur marketing, innovation et services de Keolis. Car, en matière de transports intelligents, l’Etat hébreu a beaucoup à offrir, comme en témoignent ces success-stories que sont le GPS communautaire Waze, cédé en juin 2013 pour de 1 milliard de dollars à Google, la solution anticollision Mobileye, introduite sur le Nyse l’été dernier, l’app Get Taxi, concurrent d’Uber, ou encore Moovit, le « Waze » des transports en commun dans lequel a investi Keolis en début d’année.

Avec une dotation de 25.000 dollars par projet, Smart Transportation, qui doit incuber 10 jeunes pousses par an, s’est hissé parmi les trois accélérateurs de référence sur le plan mondial, aux côtés de Start-upbootcamp (basé à Berlin) et de Techstars à Detroit.

« C’est la première fois que la SNCF soutient un accélérateur à l’étranger. L’enjeu, c’est de trouver ici des solutions « out of the box » notamment dans l’économie de partage », précise Mathias Emmerich. Et, ajoute-t-il : « C’est plus logique que nous le fassions à Tel-Aviv plutôt qu’en Californie, où personne ne nous attend comme acteur de transport traditionnel. »

S’adapter au défi de l’innovation

Le groupe français n’en est pas à son coup d’essai en Israël. En 2012, il avait pris une participation de 20 % dans DAN North, filiale de l’opérateur de transport urbain par bus DAN, chargé du premier projet de Bus Rapid Transit dans la métropole de Haïfa. L’année suivante, la SNCF avait annoncé un partenariat stratégique pour la modernisation des chemins de fer israéliens, lors du voyage de François Hollande en Israël.

« C’est dans la foulée de ces projets que l’on a eu l’idée d’approcher EcoMotion, une communauté spécialisée sur nos marchés », pointe Julie Reiner, directrice au pôle fusions-acquisitions et, par ailleurs, responsable du groupe en Israël. Selon le banquier-conseil de l’opérateur ferroviaire en Israël, Gilles Darmon, de Lavi Capital, la SNCF est «  un exemple à suivre » pour les grandes entreprises tricolores. Selon lui, « prendre part dans un délai aussi bref à l’écosystème israélien, cela montre que la SNCF a su à s’adapter au défi de l’innovation, et est en train de réussir son pari ».

Source : Nathalie Hamou, Les Echos Correspondante à Tel-Aviv

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150428/lec2_industrie_et_services/02133898730-la-sncf-fait-son-shopping-dans-la-silicon-wadi-israelienne-1114955.php?mtHeqcaI5ET0TjZa.99

Le Grand Rabbin de France à la rencontre des musulmans…

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M. Haim KORSIA, Grand Rabbin de France, a effectué mercredi 15 avril 2015 une visite d’amitié à la Grande Mosquée de Paris. Il a été accueilli par le Recteur Dalil BOUBAKEUR, président du CFCM ; Amar LASFAR, président de L’UOIF ; Anouar KBIBECH, président du RMF ; Ahmet OGRAS, président des musulmans turcs du CCMTF.
Cette visite qui s’inscrit dans la longue tradition d’amitié entre les juifs et les musulmans de France fut l’occasion de renouer les liens forts qui unissent les deux communautés malgré les tensions liées à l’actualité nationale et internationale.
Un déjeuner a suivi cette rencontre auquel étaient conviés Gérard DELBAUFFE le Général de la Flamme du Souvenir Français, d’Abdelkader ARBI, aumônier général musulman des Armées et de son homologue israélite le Rabbin Joël Jonas… et d’autres personnalités engagées dans le dialogue judéo-musulman, notamment le Rabbin Michel SERFATY, Président de l’AJMF (Amitiés judéo-musulmanes), le professeur Bernard KANOVITCH ainsi que Jean-Claude LALOU de la Fraternité d’Abraham et M. Djelloul SEDDIKI, directeur de l’Institut de théologie Al-Ghazali.
Dans son allocution de bienvenue, le Recteur Dalil BOUBAKEUR, a mis l’accent sur « l’importance de cette rencontre pour donner un nouvel élan à la relation ancienne et fraternelle entre Juifs et Musulmans en France. Un devoir citoyen dans le contexte actuel. »
 « C’est une rencontre de partage, de solidarité, dans ce lieu, la GMP, qui a protégé les juifs pendant l’occupation allemande, a déclaré le Grand Rabbin lors de cette rencontre. La présence aujourd’hui avec nous des présidents du Souvenirs Français et des aumôniers israélites et musulmans des Armées est un message d’espérance à l’ensemble de la Nation. Nous devons Juifs et Musulmans être les gardiens de la présence de l’autre dans la société sur tous les sujets de partage et de convivialité. C’est la France qui nous unit. Nous devons ensemble défendre une vision humaniste et plurielle de la société. »
Les échanges ont également porté sur le développement des rencontres entre imams et rabbins ainsi que la coopération dans la formation des cadres religieux afin de permettre aux étudiants des deux communautés religieuses de mieux connaître l’autre dans sa foi et sa culture.

Maladies cardiaques: dattes et jus de grenade conseillés par une étude israélienne

En plus des dattes et de la grenade, les haricots rouges, les poires ou les pommes seraient bons pour réduire le cholestérol…

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Consommer de manière régulière un verre de jus de grenade et trois dattes contribuerait à réduire les risques d’attaque cardiaque, selon une récente étude israélienne. Le tandem fruité serait ainsi un allié de poids pour lutter contre les maladies cardiaques, du fait de sa richesse en antioxydants polyphénoliques, des agents qui limitent l’oxydation du corps et protègent les cellules du cholestérol.

Le cocktail réduit le cholestérol artériel

Menée par le professeur Aviram, l’étude, parue dans la revue Food & Function s’appuie sur une analyse de cellules artérielles de souris à fort taux de cholestérol. Après ingestion du cocktail, le stress oxydant aurait été réduit de 33% sur les parois des artères des rongeurs, et leur cholestérol artériel aurait, lui, été abaissé de 28%.

Le Parisien rappelle d’ailleurs que les bienfaits du jus de grenade sont connus depuis longtemps. Outre ses vertus limitant les risques cardiaques, le fruit permettrait également d’inhiber les cellules cancéreuses.

Manger régulièrement des cacahuètes réduirait la mortalité cardiovasculaire

Par ailleurs, les flocons d’avoine, la farine d’avoine, les haricots rouges, les poires, les pommes, l’orge, les aliments riches en oméga 3 (saumon, maquereau, truite de rivière, etc.), les amandes et les noix constituent aussi des apports non négligeables pour lutter contre le cholestérol précise le quotidien. Alors à bon entendeur….

Source : Tribune juive.info