Sarah Halimi : la juge ne donne pas suite à une demande de requalification antisémite…

La juge en charge de l’enquête sur l’assassinat de Sarah Halimi n’a pas donné suite à une demande du parquet de Paris pour retenir le caractère antisémite et a rejeté lundi une demande similaire des parties civiles.

L’avocat des enfants de cette femme juive, morte défenestrée par son voisin musulman en avril 2017 à Paris, avait réclamé en décembre la requalification des faits en “assassinats” et avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme.

Selon la juge d’instruction,  les parties civiles n’étaient pas fondées à demander dans ce cadre une requalification de la mise en examen.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a qualifié “d’insulte à la mémoire de Sarah Halimi” la décision de la juge d’instruction.

Le Président du Consistoire Joël Mergui inquiet de la récente accumulation d’actes antisémites

Ces dernières semaines, la France a été le théâtre d’une forte recrudescence d’actes antisémites qui ne cesse de nous inquiéter et de susciter une vive émotion au sein de la communauté juive :

– Croix gammées peintes sur les devantures de magasins casher à Créteil

– Incendie d’un magasin casher à Créteil

– Agression d’une jeune écolière juive à Sarcelles qui s’est fait taillader le visage

– Courrier de menace de mort reçu à la synagogue de La Varenne St-Hilaire (94)

– Mise en vente d’objets faisant l’apologie du 3ème Reich sur le site « Le Bon Coin »

Cela sans compter les innombrables messages antisémites qui polluent les réseaux sociaux et internet, ni la poursuite de nombreuses manifestations de soutien au mouvement BDS, pourtant interdites par la loi.

Le Président du Consistoire a alerté le Ministre de l’Intérieur de cette situation afin que tout soit mis en œuvre pour enrayer cette dangereuse spirale. Une rencontre est prévue dans les prochains jours.

Par ailleurs, plus de neuf mois après le terrible assassinat de Sarah Halimi (zal), la justice de notre pays n’a toujours pas retenu la circonstance aggravante d’antisémitisme, et ce malgré tant le rapport d’expertise psychiatrique que le réquisitoire du Procureur de la République en date du 20 septembre, dans lequel il demandait au juge d’instruction de requalifier les faits dans ce sens. Le Consistoire s’interroge sur les raisons qui, à ce jour, ont conduit le magistrat instructeur à ne pas suivre les réquisitions du Parquet.

Dicours de notre Rabbin pour les voeux intercommunautaires au Maire de Sucy

Discours de Shimon Tapiero, Rabbin de Sucy-en-Brie

Dimanche 28 janvier 2018 pour les Vœux du Maire

– Madame le Maire

– Mesdames et Messieurs les Elus

– Chers Amis

Je me suis souvent posé la question de savoir quelle était la signification de cette cérémonie de vœux ?

Bien sûr, celle tout d’abord, Madame le Maire, de vous dire au nom de la Communauté Juive de Sucy, à vous, à vos proches, à votre famille, à tous les élus, à toute l’équipe municipale de Sucy-en-Brie notre profonde gratitude à votre travail et à celle de votre équipe, saluer toutes vos réalisations, pour le travail visible et celui aussi de l’ombre. Nos remerciements à toutes celles et ceux qui œuvrent quotidiennement pour notre bienêtre, l’entretien de notre belle ville de Sucy, sa sécurité, sa cohésion, sa richesse plurielle, sa diversité respectée, pour tous vos encouragements et votre soutien aux différentes communautés, l’exemplarité de nos rencontres, de notre dialogue qui nous enrichit mutuellement.

A l’aube de cette nouvelle année civile, nos pensées vont aussi à ceux qui œuvrent dans l’ombre et assurent nos services municipaux.

Pour notre part, nous avons toujours dénoncé le danger de l’enfermement, dans l’isolement, dans le narcissisme, dans l’auto satisfaction, dans la complaisance nombriliste, dans le repli sur soi. Il y a toujours, Madame le Maire, urgence en ce début de siècle à établir et à renforcer là où il existe, le dialogue entre les cultures, entre les peuples, les civilisations et les croyances. Une culture fermée est une culture qui s’éteint. Les sociétés se meurent dans le monologue, dans l’enfermement, dans la crispation, elles meurent de leurs propres certitudes.

Madame le Maire, nous poursuivrons avec votre aide ce dialogue et notre participation avec nos amis chrétiens et musulmans, qui enrichissent notre cité.

Cet engagement à poursuivre partout le chemin de la Paix et de la réconciliation comme nous l’enseigne la tradition juive. L’homme ne peut se préoccuper exclusivement de ses intérêts, il doit aller à la rencontre d’autrui dans un effort de sensibilités.

Que 2018 soit pour vous, Madame le Maire, pour nous tous et toutes chers amis, une année de santé, de douceurs, de réussite et d’audaces, de rencontres, de Paix et de créativité.

Recette de la traditionnelle confiture de coings

La confiture de coings

Ingrédients :

3 à  4 beaux coings, ½ citron, sucre en poudre, vanille.

Mise en place :

Bien laver et éplucher les coings.

Avec un couteau bien tranchant couper le coing en 2 dans le sens de la largeur.

C`est assez difficile a faire, car le cœur du coing est très dur.

Pour ne pas que ca glisse, aidez vous d`un torchon a disposer en dessous.

Ensuite couper en 2, puis en quartier.

Plonger les morceaux de coing au fur et a mesure dans 2 ou 3 verres d`eau avec 1/2 citron pressé.

Quand tous les morceaux de coing sont prêts, les disposer dans une casserole avec l`eau citronnée.

Ajouter de l`eau a hauteur si nécessaire, puis ajouter le sucre et la vanille. Remuer un peu.

Poser sur feu doux. A partir de l`ébullition, remuer encore une fois, puis laisser mijoter.

Ecumer de temps en temps.

La confiture va prendre une couleur rouge orangée.

La confiture est prête lorsqu`elle fait beaucoup de mousse même à petit feu.

Verser la confiture dans un pot a confiture ou un bocal hermétique préalablement plongé dans de l`eau bouillante pendant 5 a 10 mn puis égoutté sur un torchon très propre afin qu`il refroidisse.

On peut saupoudrer de grain de sésame le dessus.

Fermer le bocal ou le pot tant que la confiture est encore chaude.

Apres ouverture, conserver la confiture au frigo.

75e anniversaire du Vel’ d’Hiv : le discours très émouvant d’Emmanuel Macron

Au cours d’un solennel discours prononcé ce dimanche 16 juillet en hommage aux victimes de la rafle menée par la police française, qui mènera plus de 13 000 juifs à  être enfermés au Vel’ d’Hiv avant d’être déportés, Emmanuel Macron a laissé transparaître son émotion. Pour le président, il s’agissait de l’un des discours les plus importants, car « aux yeux d’Emmanuel Macron, la mémoire est essentielle dans la construction d’une nation« ,  « D’où ce texte, dont il s’est beaucoup imprégné, dont il a beaucoup réécrit certains passages, nous dit-on, parce qu’il voulait vraiment toucher les gens en évoquant ce tragique épisode de notre histoire. Une telle volonté de convaincre que sa voix s’est étranglée quand il a évoqué le sort de ces milliers d’enfants juifs arrachés à leur quotidien et envoyés dans les camps de la mort« .

Benyamin Netanyahou chaleureusement reçu à  l’Elysée

Emmanuel Macron avait ensuite rendez-vous avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou au palais de l’Elysée. « C’est la même méthode diplomatique que celle qu’il a utilisée avec Vladimir Poutine ou Donald Trump« . « Benyamin Netanyahou a été chaleureusement reçu aujourd’hui à l’Elysée, mais Emmanuel Macron lui a dit qu’il était pour une solution à  deux états dans le conflit israélo-palestinien, et lui a redit qu’il était contre la continuité des constructions dans les colonies« .

Texte de notre ami et éminent François Heilbronn :

Avez vous entendu ce discours ? Avez vous entendu ces mots ? Tous ces mots dits avec une force peu commune, une émotion palpable. Ces mots que nous attendions tant et espérions tant.

J’ai écouté, ré-écouté ce discours. Puis j’ai lu, relu ce beau texte. Jai relu ce texte, où j’ai vu défiler en un court moment 40 ans de mes combats, 73 ans des combats de nos pères, pour la vérité, la dignité et la justice.

Tout d’abord, dire la réalité historique du crime et de la complicité de l’Etat francais, de l’administration française dans la déportation et l’assassinat de prés de 76.000 Juifs de France.

Au fil de ce billet, je citerai en les présentant les phrases qui m’ont le plus touché.

Sur le rafle et la représentativité du régime de Vichy :

«Je récuse les accommodements et les subtilités de ceux qui prétendent aujourd’hui que Vichy n’était pas la France, car Vichy ce n’était certes pas tous les Français, vous l’avez rappelé, mais c’était le gouvernement et l’administration de la France.»

Sur les origines intellectuelles de Vichy, et la responsabilité des intellectuels et des hommes politiques antisémites des années 30. Et il n’oublie pas de trouver à  l’origine des crimes antisémites de Vichy, la trace des Drumont, Brasillach et Céline :

«Il est si commode de voir en Vichy une monstruosité née de rien et retournée à  rien ; de croire que ces agents sortis de nulle part reçurent à  la libération le juste châtiment qui les élimina de la communauté nationale.

C’est commode, c’est commode, oui mais c’est faux.

C’est parce que Vichy dans sa doctrine fut le moment où purent enfin se donner libre cours ces vices qui, déjà , entachaient la IIIème République : le racisme et l’antisémitisme 

Ce supplice, leur supplice, qui défie l’entendement, qui défie les mots a commencé ici, le 16 juillet 1942 au matin, parce qu’en France dans la conscience de citoyens français, de dirigeants politiques français, de fonctionnaires français, de journalistes français, l’antisémitisme et le racisme avaient fait leur chemin insidieusement, lentement ; avaient rendu l’infâme tolérable jusqu’à en faire une évidence, jusqu’à  en faire une politique d’Etat: la politique collaborationniste.

C’est la France de Je suis partout, de Bagatelles pour un massacre, c’est la France où Louis Darquier de Pellepoix, déjà  lui, peut sans être inquiété une seconde proclamer en 1937 : Nous devons résoudre de toute urgence le problème juif, soit par l’expulsion, soit par le massacre. C’est la France où l’antisémitisme métastasait dans l’élite et dans la société, préparant insidieusement les esprits au pire.

Parce que oui, mes amis, la barbarie n’avance pas à visage découvert. Elle ne porte pas l’uniforme. Et lorsque les bottes nazies frappent le pavé de Paris, il est déjà  trop tard

Et Emmanuel Macron n’analyse pas seulement de manière parfaite cet antisémitisme violent des années 30 qui ouvre la voie à la collaboration française, il dénonce aussi cet antisémitisme qui s’est réveillé en France depuis le début des années 2000 et qui a conduit au meurtre de 10 juifs en France, pour le simple fait d’être juif :

«En France aujourd’hui, cette corruption des esprits, cet affaiblissement moral et intellectuel que sont le racisme et l’antisémitisme sont encore présents et bien présents. Ils prennent des formes nouvelles, changent de visage, choisissent des mots plus sournois.

Et puis un jour, parce qu’on s’est tu, parce qu’on n’a pas voulu voir, le passage à l’acte intervient. Alors ce qui était des mots, ce qui n’était chez les uns que de la haine formulée différemment et chez les autres une forme de lâcheté ou une complaisance à ne pas vouloir voir, alors cela devient des vies fauchées et des gestes qui tuent

Et il égrène les noms, chaque nom, de nos martyrs depuis Ilan Halimi, jusqu’à  Sarah Halimi, oui Sarah Halimi, qu’il n’oublie pas :

«Et malgré les dénégations du meurtrier, la justice doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi

Il n’oublie pas de dénoncer les moyens modernes à la disposition de ces criminels et de ces porteurs de haine que sont les réseaux sociaux :

«Le racisme et l’antisémitisme disposent pour réaliser leur travail de sape de moyens inédits de propagande. Les réseaux sociaux en sont les grands pourvoyeurs et nous n’avons pas encore pris la mesure de leur influence à  cet égard. Nos magistrats et nos forces de l’ordre doivent y être mieux formés

Il salue mes frères et sœurs de combat, nos modèles dans la dignité et la véracité, les survivants de la Shoah :

«Nous devons chaque jour, chaque minute être dignes, comme le sont les survivants de la Shoah dont l’exemple nous apporte tant.

Ne cédez aucun pouce de cette humanité, ne cédez rien parce qu’à  chaque fois c’est notre humanité à  tous qui est remise en cause.»

Et pour la première fois dans l’histoire de France, un Président de la République prononce les mots qu’aucun de ces prédécesseurs n’avait dit. Ces mots que seul un courageux Premier ministre Manuel Valls, n’avait osé prononcer avant lui :

«Alors oui, nous ne céderons rien aux messages de haine, nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme

Vous avez bien lu : «l’antisionisme est la forme réinventée de l’antisémitisme».

Enfin un Président de la République a énoncé cette vérité que nous militants de la lutte contre l’antisémitisme clamons depuis toujours. Cette vérité que certains intellectuels courageux avaient criés, de Jankélévitch, à  Martin Luther King. Merci, monsieur le Président de la République d’avoir enfin souligné par votre parole, cette haine du Juif et cette négation de son droit à l’autodétermination qu’est l’antisionisme.

Enfin, beaucoup d’entre nous n’ont pu retenir leurs larmes. Et votre émotion Monsieur le Président était elle aussi si palpable quand vous avez fait cette promesse aux enfants juifs assassinés :

«Les enfants du Vel d’Hiv auraient aimé aller à  l’école de la République, obtenir un diplôme, un métier, fonder une famille, lire, aller au spectacle. Ils auraient aimé apprendre et voyager. Et leurs parents auraient voulu les voir grandir, vieillir ensemble. Tous auraient voulu aimer et être aimés. Nous leur avons redonné un nom, un prénom, des âges et des adresses.

A ces enfants, je veux dire que la France ne les oublie pas, je veux dire qu’elle les aime, je veux dire qu’elle fera tout pour que leur supplice nous exhorte sans cesse à  ne céder ni à  la haine, ni à la rancœur, ni au désespoir.

Nous ferons, les enfants, une France où vous auriez aimé vivre. Nous ferons, les enfants, une France où vous vivrez toujours.

Vive la République, vive la France

Monsieur le Président de la République, au nom de ces enfants juifs assassinés et de notre idéal de la République Française, que vous avez incarné ce jour, Merci.

François HEILBRONN

Discours prononcé par Marie-Carole Ciuntu, Maire de Sucy à l’occasion des Vœux interreligieux…

Discours prononcé par Marie-Carole Ciuntu, Maire de Sucy à l’occasion des Vœux interreligieux dimanche 22 janvier 2017 à 16h dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville.

Messieurs les représentants des communautés religieuses, juive, musulmane, catholique, orthodoxe, protestante, Mesdames, Messieurs les élus, Chers Collègues, Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite à tous la bienvenue dans cette salle des mariages de l’Hôtel de Ville. Comme il est de tradition désormais, nous nous retrouvons pour notre échange de vœux entre les communautés religieuses et la Municipalité. C’est toujours un moment chaleureux qui traduit le respect mutuel que nous nous portons, chacun dans notre rôle et avec nos missions. Vous, responsables religieux, détenteurs d’un message de vérité, de croyance et de foi. Nous, responsables politiques, qui avons la charge de gérer la Cité, avec nos qualités et nos défauts humains, la charge aussi, transmise par l’Etat, de protéger tous les Cultes. Pourtant, nous avons une mission commune qui doit nous rassembler : celle de favoriser le vivre ensemble, la tolérance, l’ouverture à l’autre. Oui, face à ceux qui cherchent à nous diviser, nous devons nous rassembler. A une époque où nos lieux de culte, toutes religions confondues, doivent être gardés par des policiers ou des militaires, auxquels je rends d’ailleurs hommage, cette phrase prend tout son sens.

En 2015 puis en 2016, nous avons été durement éprouvés. Je pense en particulier à la communauté juive, cible d’un terrorisme fanatique qui réveille les souvenirs les plus douloureux du passé. Je pense aussi au Père Jacques HAMEL, victime d’un assassinat odieux, dans son église le 26 juillet, à Saint-Etienne du Rouvray, après la tentative de Villejuif. J’ai alors exprimé ma solidarité envers l’Eglise et tous les catholiques. Au-delà de ces cibles précises et désignées de longues dates, c’est notre mode de vie, notre société, notre culture qui ont été visés dans leur ensemble. Nous l’avons bien vu, à Nice le 14 juillet dernier. Vous l’avez tous ici bien compris. Pour preuve, les réactions de solidarité ou de soutien des différentes communautés religieuses ont été chaque fois immédiates, en particulier celles de la communauté musulmane, qui doit pourtant sans cesse se défendre de tous les amalgames. Nul ne doit en effet se laisser tromper par un terrorisme qui utilise une religion pour justifier ses crimes. En vérité, ceux qui se réclament de la foi pour verser le sang de victimes innocentes en ont décidément bien peu ! Je cite souvent cette formule de Charles PEGUY qui me paraît s’appliquer si justement à eux : « Parce qu’ils n’aiment personne, ils croient qu’ils aiment Dieu ». NOUS, nous le savons. Mais faut-il encore que tous le sachent et en soient convaincus. NOUS, nous le savons , parce que nous connaissons l’histoire, que cette recherche de soi disante « pureté », ce soi-disant « retour aux origines », c’est en réalité le but affiché de tous les Totalitarismes qui parlent le même langage et se nourrissent à la même source depuis la nuit des temps ! NOUS, nous le savons et beaucoup d’autres avec nous mais comment le faire partager au plus grand nombre et en particulier aux plus jeunes ?

En cette année d’élection présidentielle, les programmes des différents candidats apporteront leurs propres réponses. J’espère que les français sauront se garder des vrais excès et des fausses solutions fondés sur des raisonnements simplistes. Les religions ont aussi certainement des messages à délivrer : un message de paix et un message de sagesse, la sagesse qui est le fruit de leur longue histoire – même pour la plus jeune des religions présentes ici parmi nous, la religion protestante, qui va célébrer en 2017 les 500 ans de la Réforme lancée par Martin Luther. Vous me pardonnerez ce petit trait d’humour ! Pour ma part, je me permets d’évoquer quelques pistes de réflexion personnelles : Je suis convaincue que les communautés religieuses peuvent être de formidables lieux d’intégration pour nous aider à former une société, certes diverse, mais unie sur des valeurs communes. L’inverse du communautarisme. J’ai été frappé d’entendre ce message si juste énoncé par Monseigneur SANTIER, évêque de Créteil, à l’occasion des 50 ans du Diocèse célébrés en octobre dernier. Je le reprends volontiers à mon compte. Je considère aussi, et cette conviction n’est pas nouvelle, que les pouvoirs publics doivent, dans le respect de la laïcité, encourager l’Islam paisible, respectueux des valeurs républicaines, celui pratiqué par la très grande majorité des musulmans de notre pays. Il faut continuer à avancer comme l’Etat le fait, même avec ses maladresses, vers un Islam de France, un Islam qui trouvera en son sein ses propres ressources financières. Nous devons également inlassablement lutter contre l’ignorance, contre les « théories du complot », contre les idées reçues qui constituent le terreau d’un possible endoctrinement. Pour cela, l’éducation a un rôle crucial à jouer. Nous pouvons certainement nous appuyer sur certains témoignages pour expliquer concrètement la situation. L’initiative récente prise par la Région Ile-de-France de faire intervenir dans les lycées et les CFA de « Grands témoins contre le terrorisme » répond à cette volonté de lutte contre la radicalisation, en confrontant les jeunes à ceux qui ont vécu la réalité du terrorisme dans leur chair. Cette initiative est parrainée par Latifa IBN ZIATEN dont le fils militaire a été abattu par Mohamed MERAH et Samuel SANDLER dont les enfants ont été victimes à Toulouse de ce même terroriste. Enfin, je crois que nous devons poursuivre plus que jamais ce que nous faisons ici à Sucy, depuis longtemps, je veux parler du dialogue inter-religieux et de toutes les initiatives qui ont lieu pendant l’année, par exemple lors du 8 mai ou à l’occasion de la fête des associations avec le partage d’un stand, qui suscite encore parfois quelques interrogations des habitants. Cela démontre que rien ne va jamais de soi et que le dialogue reste essentiel.

J’en profite pour accueillir publiquement parmi nous notre nouveau Curé, le Père Boniface SEBOGO, dont je salue l’arrivée à Sucy. Je suis certaine que vous avez déjà remarqué, Mon Père, l’ambiance particulière qui règne chez nous entre les différentes communautés pour laquelle je vous avais confirmé mon attachement lors de notre première rencontre. Je ne doute pas que vous y trouviez toute votre place. Cette tradition inter-religieuse est ancienne et chacun comprendra que j’évoque pour conclure un souvenir commun si fort qu’il nous unit à jamais, celui de la célébration œcuménique qui a rassemblé tous les cultes à l’église Saint-Martin après la disparition de Jean-Marie POIRIER. C’était il y a déjà 10 ans ! L’évocation de cette personnalité, profondément humaniste, viscéralement attachée à la Liberté, sincèrement ouverte à toutes les cultures, me ramène au début de mon propos : soyons rassemblés autour de ces valeurs, autour de nos valeurs communes de tolérance et d’ouverture. Nous savons combien ce message apaisant ne va pas de soi dans notre société. Nous sommes conscients que tous, à notre niveau, nous devons exercer une vigilance de chaque instant pour y parvenir. Et nous y parviendrons.

C’est le vœu que je forme de tout cœur en cette année nouvelle. Bonne et heureuse année à vous tous !

Islamisation du Mont du Temple : colère des Juifs de France, 1500 personnes manifestent contre le vote français à l’UNESCO…

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Près de 1500 personnes ont participé jeudi soir à Paris à un rassemblement, devant le Quai d’Orsay, pour protester contre le vote français à l’UNESCO sur Jérusalem.

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La France fait partie des 26 pays qui se sont abstenus pendant le vote de la première résolution, qui a été présentée par les Palestiniens et acceptée le 13 octobre.

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« Les falsificateurs de l’UNESCO viennent d’effacer tout lien entre le Judaïsme et Jérusalem, niant ainsi l’histoire juive et chrétienne », ont dénoncé les organisateurs, un collectif de plusieurs organisations juives.

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« Le gouvernement français s’est fait complice de cette infamie en ne s’opposant pas à cette négation historique », ont accusé les organisateurs.

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Parmi les manifestants, plusieurs ont déploré l’organisation de ce rassemblement plusieurs jours après le vote français, alors que la date du vote à l’UNESCO était connue depuis déjà plusieurs semaines.

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Mercredi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait exprimé « une profonde déception face au choix de la France de s’abstenir lors du vote au Comité Exécutif « .

« La France, disent certains, a corrigé l’erreur de son vote favorable d’avril dernier. C’est donner bien peu de sens à l’abstention ! S’abstenir, lorsqu’il s’agit de choisir entre la vérité et le mensonge, entre l’honneur de l’histoire et l’infamie du révisionnisme, n’est pas digne de la France et de ses valeurs. C’est l’expression d’un renvoi dos-à-dos insupportable et indécent, avait dénoncé dans un communiqué le président du CRIF », Francis Kalifat.

Malgré ces protestations, le CRIF compte tout de même inviter à son prochain Dîner annuel les principaux responsables de cette insulte au peuple juif, à savoir l’ancien président Nicolas Sarkozy, promoteur de l’entrée de la « Palestine » à l’UNESCO, et le gouvernement socialiste qui a choisi, au mépris de la vérité historique, de s’absenter lors du vote sur Jérusalem.

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photos : Le Monde Juif .info

Manifestation pour Jérusalem

Le Président du Consistoire a participé jeudi soir à la manifestation devant le Quai d’Orsay, suite au vote absurde et inacceptable de l’Unesco, niant le lien originel entre le judaïsme et Jérusalem. Il a notamment exprimé sa déception sur l’abstention de la France lors de ce vote.
De nombreux intervenants, du monde politique, associatif et culturel, se sont succédés à la tribune pour exprimer leur profonde déception, leur incompréhension, et leur révolte, devant une foule de plus de 3.000 personnes.
Le Consistoire remercie les organisateurs de cette manifestation pacifique et unitaire au sein de la communauté. Cette soirée a rassemblé bien au-delà des associations juives, tant cette résolution de l’Unesco conteste une vérité universelle, Jérusalem étant le socle des 3 religions monothéistes et de la culture occidentale.

Voeux de Chana Tova du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia…

Chers amis,

Cette année encore, la France fut la cible d’ennemis de la démocratie, de la liberté et des Lumières, qui ont semé la mort, à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre, à Magnanville, à Nice le 14 juillet dernier et à Saint-Etienne du Rouvray. Des terroristes ont attenté à la vie de centaines de personnes, mais aussi aux symboles qui nous rassemblent. Blessée au coeur, meurtrie dans sa chair, la communauté nationale s’est retrouvée autour des valeurs de notre devise qu’elle a choisi de porter en étendard. Elle est parvenue à se relever, elle continue de vivre, sans jamais oublier ni renier ce qu’elle est. Nous partageons aujourd’hui le risque, bien conscients que solidarité et fraternité sont la meilleure réponse républicaine à ceux qui veulent mettre à mal notre société.

Depuis peu, des voix s’expriment pour suggérer de nous inspirer collectivement de l’exemple israélien où la menace est malheureusement si présente et où la vie l’emporte, où la joie et le bonheur sont plus forts que tout. Certains parlent même d’israélisation de la société, ce qui est un bel hommage au courage et à la volonté de « choisir la vie » des Israéliens.

La religion peut et doit pouvoir apporter des éclairages aux questions auxquelles nous sommes collectivement confrontés. Les religions doivent avoir leur place dans le débat d’idées ; elles doivent continuer de se parler et d’échanger, sans syncrétisme, pour promouvoir et défendre les principes humanistes d’amour du prochain, de solidarité et de fraternité et mettre en échec les stratégies de ceux qui détournent ces préceptes, instrumentalisent et dévoient la religion pour tuer au nom de Dieu. Car la radicalisation islamique, ce fléau de nos temps modernes, ne peut concerner exclusivement l’islam de France, mais doit être la préoccupation de tous les citoyens.

A cet égard, on aurait voulu être en mesure de saluer l’initiative novatrice de quarante-deux intellectuels musulmans qui ont pris la plume dans le Journal du Dimanche du 31 juillet pour signer une tribune intitulée « Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités ». Encore aurait-il fallu qu’ils n’ « oublient » pas dans leur longue énumération des victimes de récents attentats, celles de l’Hypercacher, de Toulouse et de Montauban.

Que cette omission ait été consciente et volontaire, ce qui serait grave, ou involontaire, ce qui le serait plus encore, car venant d’un sur-moi incompréhensible, cette blessure est terrible et particulièrement douloureuse pour la communauté juive qui a si longtemps dénoncé et regretté le climat d’indifférence qui régnait au sein de la société française.

Parce que notre souffrance est grande et en fidélité à mon ami Samuel Sandler, je veux ici redire les noms des victimes et éclipser ceux des bourreaux, comme nous l’enseigne la Bible : « Efface le souvenir d’Amalek, mais n’oublie pas » (Dt. XXV ; 19) : Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Myriam Monsonégo, Arié, Gabriel et Jonathan Sandler, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yohann Cohen, Yohav Hattab, François-Michel Saada. Il est de notre responsabilité collective de conserver pieusement leurs noms.

Alors que nous nous apprêtons à refermer le livre d’une année à maints égards difficile, choisissons d’inscrire la nouvelle année qui s’ouvre dans le rassemblement et la fraternité. A nous de resserrer les liens qui nous unissent comme citoyens ; d’aller à la rencontre de l’Autre, dans le respect et la tolérance, sans que jamais personne n’ait le sentiment d’être abandonné au bord du chemin, car nous sommes à l’aube de nouveaux défis, de nouveaux combats.

L’élection présidentielle à venir suscitera sans nul doute questionnements et remises en cause. Peut-être verrons-nous également poindre des tentatives de segmentation de la communauté nationale. Il nous faut plus que jamais, et plus fermement encore, rappeler le danger des extrêmes, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, et en particulier ceux qui cherchent à démystifier un passif antisémite honteux et prônent la mise au ban de certains de nos concitoyens, alors même que la Constitution ne reconnaît qu’une seule entité, la communauté nationale. A vous, à nous, de faire nos choix en conscience, pour partager et non diviser, pour porter haut et tous ensemble les couleurs de notre drapeau, pour construire chaque jour cette France que l’on aime et incarner ses valeurs humanistes et universelles que l’on admire.

Continuons à faire vivre au quotidien nos synagogues et nos centres communautaires, à développer leurs activités et leurs projets. L’engagement de chacune et de chacun est notre fierté, car sans votre implication, ce judaïsme de la rencontre, de l’ouverture et de l’accueil se perdrait. En ce sens d’ailleurs, la reconduction du Chabbat mondial, initié par le Grand Rabbin d’Afrique du Sud pour une troisième édition les 11 et 12 novembre prochains (Chabbat Lekh Lekha) permettra au plus grand nombre, je l’espère, et en particulier à celles et ceux qui se sentent parfois éloignés, de vivre rassemblés les joies et l’esprit de Chabbat.

Ce souffle qui nous porte de semaine en semaine est toujours partagé avec nos proches, avec des invités ou des gens de passage. C’est ce même souffle de fraternité que nous participons à créer lors des grandes fêtes de Tichri, en nous rassemblant largement dans nos synagogues, en particulier lors du dernier jour de Soukot, la fête des cabanes, pour Hochana Raba. Nous utilisons un bouquet de branches de saule. Le Imré Emet, Rabbi de Gour au début du XXème siècle, en donne la signification suivante : parmi les quatre espèces agitées quotidiennement à Soukot (le palmier, la myrte, le cédrat et le saule), ce dernier est le plus modeste, car il ne donne aucun fruit comestible, ni ne dégage le moindre parfum. Il représente ces personnes dépourvues de la connaissance de la Torah et distantes de la pratique des commandements. Au terme de notre chemin de vingt jours d’élévation spirituelle du mois de Tichri, nous tenons, en nous saisissant de ces branches de saule, à associer au destin de notre peuple, toutes ces personnes, de leur tendre la main et leur garantir qu’elles ont leur place dans nos communautés, dans nos synagogues et dans nos coeurs. C’est avec la diversité et la fraîcheur qu’ils portent que nous ferons bouger les choses et que nous retrouverons le bonheur de faire découvrir notre judaïsme si ouvert. J’ai rencontré nombre de communautés et j’ai pu mesurer votre volonté si forte et si belle de faire perdurer ce judaïsme si chaleureux et si vivant, partout en France. A vous, à nous, de transmettre les valeurs du judaïsme, toujours dans le respect de la Halakha et des lois de la République. C’est le projet du Consistoire, dont la devise est Religion et Patrie, celui que nous portons et défendons en permanence, en France et à l’étranger, et c’est celui que nous porterons avec vous, si l’Eternel nous prête réussite et bonheur.

Que cette année soit douce et belle, qu’elle vous comble et vous réjouisse.

Puisse cette année être porteuse de santé, de bonheur, de paix et de prospérité pour la communauté juive, pour la France, pour Israël et pour le monde.

Puissiez-vous, ainsi que vos proches et celles et ceux qui vous sont chers, être inscrits dans le Livre de la Vie.

Chana Tova

« Étudiants juifs de France, la laïcité ne vous interdit pas de célébrer Yom Kippour »…

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a appelé mercredi les présidents d’universités à se conformer à la loi Fillon relative aux autorisations d’absence pour les grandes fêtes religieuses.

L’UEJF lance un appel :

« Depuis quelques jours, nous recevons des séries de messages et d’appels d’étudiants alarmés parce que leur université refuse d’excuser leur absence, pour le jour de Kippour. Les étudiants nous transmettent les réponses que leur ont adressées leur professeur, ou l’administration de leur fac », déplore l’UEJF dans un communiqué.

« Il ne s’agit pas de modifier les plannings, mais seulement d’excuser l’absence de quelques élèves pour le jour le plus solennel de l’année juive. Cette demande n’est pas excentrique. L’Etat s’est prononcé à ce sujet, par une circulaire publiée chaque année en décembre au BOEN (Bulletin officiel de l’Education nationale) qui indique les grandes fêtes religieuses ouvrant droit à des autorisations d’absence : trois fêtes orthodoxes, trois fêtes arméniennes, trois fêtes musulmanes, trois fêtes juives (Kippour, Rosh Hashana, Chavouot), une bouddhiste. Kippour fait partie des trois fêtes juives autorisées et excusées », poursuit l’organisation juive.

« Etudiants juifs de France, vous avez le droit de demander à être excusés pour Yom Kippour. Si vous rencontrez des difficultés, contactez-nous, nous vous aiderons à faire valoir vos droits », conclut le président de l’UEJF, Sacha Reingewirtz, qui appelle les présidents d’universités à « faire respecter tant la lettre que l’esprit du principe de laïcité qui constitue l’un des fondements de notre République ».

Selon la circulaire du 18 mai 2004, « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé (…). L’institution scolaire et universitaire, de son côté, doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses ».

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info

Israël et le peuple juif en deuil : mort à 93 ans du Nobel de la Paix Shimon Peres…

COMMUNIQUE :

Une cérémonie à la mémoire de Shimon Peres (zal)

en présence de Aliza Bin Noun

Ambassadeur d’Israël en France

aura lieu

jeudi 29  septembre 2016

à 18h30

Grande synagogue de La Victoire

44 rue de la Victoire – 75009 Paris

Le Consistoire honore la mémoire de Shimon Peres, dernier père fondateur de l’Etat d’Israël, prix Nobel, visionnaire et artisan de la Paix.

Il nous a quittés cette nuit, entouré de l’affection de tous les siens et du respect de tous les grands de ce monde.

Le Consistoire partage le deuil et la tristesse de sa famille et de l’ensemble de ses frères et soeurs israéliens, pour lesquels il était le dernier père de la Nation.

Shimon Peres a joué à maintes reprises un rôle décisif dans la survie du jeune Etat d’Israël, en permettant à son armée d’assurer sa mission avec des moyens militaires adaptés sous la supervision de David Ben Gourion.

Européen de naissance et francophile convaincu, il aimait la terre des Droits de l’Homme, son histoire, ses arts et sa culture de la liberté et de l’égalité. Imprégné des valeurs du Judaïsme et amoureux de l’Etat d’Israël, Shimon Peres n’a eu de cesse de convaincre tous ses interlocuteurs de la nécessité vitale d’établir la paix entre Israël et ses voisins arabes. Il a disparu hélas avant d’avoir vu se réaliser son rêve, commun à l’ensemble du Peuple d’Israël.

Le Consistoire prie pour que la nouvelle année qui s’annonce laisse derrière elle son lot de tristesse et soit une année de Paix et de réjouissances, en France, en Israël et partout dans le monde.

L’ancien président israélien Shimon Peres est décédé mercredi à l’âge de 93 ans, à l’hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, près de Tel-Aviv.

En début d’après-midi, l’état de santé du dirigeant israélien, déjà peu rassurant, s’était brusquement dégradé. L’hôpital avait appelé la famille pour lui permettre de faire ses adieux.

Shimon Peres, 93 ans, était le dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l’Etat d’Israël.

Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-1996, puis président de 2007 à 2014, il a occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes à responsabilité: Défense, Affaires étrangères, Finances…

M. Peres avait reçu en 1994 le prix Nobel avec les dirigeants israélien Yitzhak Rabin et palestinien Yasser Arafat « pour leurs efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient ».

L’ancien président, dont le dernier mandat s’est achevé en 2014, est resté actif dans la sphère publique par le biais de son « Centre Peres pour la Paix », qui prône la paix et la coexistence entre Juifs et Arabes au Moyen-Orient. Il était également très actif dans la promotion des innovations technologiques partout à travers le monde.

Yaakov Tanenbaum – © Le Monde Juif .info

L’ancien grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk est mort, Barouh Dayan Haemet

bougie

Avec une immense tristesse nous vous annonçons la perte du
RAV JOSEPH HAIM SITRUK zatsal, Barouh’ Dayan Haémet.

Joseph Sitruk, grand rabbin de France pendant plus de 20 ans et gardien sourcilleux de l’orthodoxie religieuse, est mort dimanche à Paris à l’âge de 71 ans, indique l’entourage de son successeur Haïm Korsia.

Ce séfarade, né à Tunis le 16 octobre 1944 et malade depuis plusieurs années, a été le guide spirituel de la première communauté juive d’Europe de 1987 à 2008.

C’est un Maître incontesté, un orateur hors pair dont aucun n’est arrivé à imiter.
Le plus grand rav jamais en France, Joseph Haïm Sitruk (né Joseph Sitruk à Tunis en Tunisie, le 16 octobre 1944) nous a quitté il y a peu de temps après avoir été envoyé à l’hôpital suite a une détérioration de son état général.

Il a été le grand rabbin de France de juin 1987 à décembre 2008 et le 22 juin 2008, Gilles Bernheim a été élu pour lui succéder le 1er janvier 2009.
Le prénom Haïm (signifiant « vie ») a été ajouté à son nom en 2001 dans l’espoir d’une guérison après l’attaque cérébrale dont il est victime suivi par une tumeur au visage.
Rabbin diplômé depuis 1970 après ses études en école rabbinique, il est nommé rabbin de Strasbourg et aumônier de la jeunesse, avant de devenir l’adjoint du grand rabbin Max Warchawski.
En 1975, le rabbin Joseph Sitruk succède à Israël Salzer au poste de grand rabbin de Marseille. Il est élu en 1987 pour occuper la charge de Grand-rabbin de France. Il est ensuite réélu pour deux autres mandats de 7 ans chacun. Il est notamment à l’initiative des différents Yom Hatorah (au Bourget et au Parc Floral de Paris), événements qui ont réuni des milliers de personnes.
Dans les années 1990, il crée à Neuilly-sur-Seine, hors le Consistoire central, le centre Aleph, centre communautaire strict quant à la halakha qui correspond mieux à sa conception du judaïsme que la synagogue consistoriale de Neuilly. Ce centre est en 2009 dirigé par le rabbin Ariel Gay, gendre du grand rabbin Sitruk.
Le 16 mars 2007, il reçoit la distinction de Commandeur de la Légion d’honneur.
Début février 2008, il annonce son intention de briguer un nouveau mandat de Grand Rabbin de France , alors que le grand rabbin Gilles Bernheim se déclare aussi candidat. Le 22 juin, Gilles Bernheim est élu pour lui succéder. Le mandat de Bernheim qui est de sept ans prend effet le 1er janvier 2009.
Il était marié et laisse sa femme Daniele et ses neuf enfants : Rebecca, Yacov, Hanel, Elie, Sarah, Ephraim, Esther, Isaac et Myriam.
Il est fort possible que son corps soit envoyé en Israel, pour y être enterré.
C’est une grande perte pour toute la communauté juive en France mais aussi en Israël.

Une cérémonie d’hommage aura lieu ce soir

dimanche 25 septembre à 19h30

à la Grande Synagogue de La Victoire

44 rue de La Victoire – Paris 9ème

TIENS, TIENS ! QUAND ON EST INTRANSIGEANT, ET QU’ON S’EN OCCUPE, LES ACTES ANTISEMITES RECULENT…

Sur les 7 premiers mois de 2016, « Des actes antisémites en baisse de 64% par rapport à l’an dernier ».

Ils restent hélas encore à un niveau très élevé. Mais avec un Premier Ministre Manuel Valls qui n’a pas peur de déclarer, comme il l’a fait à l’université de Tel-Aviv à mes côtés:

« Cette réception à l’université de Tel-Aviv, restera pour moi un souvenir émouvant, témoignage de cette belle relation entre nos deux pays, et reconnaissance de mon combat personnel, le combat d’une vie contre l’antisémitisme. Quand on s’attaque aux Juifs, on s’attaque à la France et à la civilisation ».

« Le combat d’une vie ». Et il l’a prouvé, en nommant, il y a près de deux ans, à la tête de la DILCRA, un préfet déterminé, sans concessions aucune avec les antisémites de tout bord, le préfet Gilles Clavreul

Lisez cet interview de Gilles Clavreul, dont je salue, le courage, la détermination, la luciidté et les résultats.

Par leur action, Valls et Clavreul démontrent ce que beaucoup de militants contre l’antisémitisme clament depuis 16 ans:

En nommant le crime, en pratiquant la tolérance zéro contre les antisémites, par la répression des actes, la formation des professeurs et l’éducation cela permet de contenir, voire de faire reculer les actes antisémites.

Lisez cet interview de Gilles Clavreul (*ci dessous). Il est lucide, il sait que le combat sera encore long. Il trace le lien entre l’antisémitisme, le racisme comme terreau des terroristes. Mais au moins avec lui et Valls, le combat est engagé et porte ses premiers fruits.

Espérons, qu’après 2017, celui-ci continue et que nous ne retombions pas dans les aveuglements de Chirac et Jospin, comme de l’inaction de Sarkozy malgré ses déclarations.

Francois Heilbronn

  • La DILCRA vient de publier le bilan de la première année de mise en œuvre du plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Des résultats qui, comme l’estime le délégué interministériel, encouragent à poursuivre les différentes actions.

Actualité Juive : Le premier bilan publié par la DILCRA montre des résultats plutôt satisfaisants dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme…
Gilles Clavreul : La décrue est amorcée depuis juin 2015, après la forte hausse observée en 2014 et début 2015. Pour les 7 premiers mois de l’année, on enregistre une baisse des actes antisémites de 64% par rapport à l’an dernier. Si cette tendance se poursuit, nous passerons sous la barre des 400 faits annuels, l’un des meilleurs résultats des quinze dernières années. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne on comptabilise quelque 900 à 1000 faits par an.
Même s’il n’y a pas de corrélation immédiate et totale entre l’ensemble des actions que nous avons engagées et la baisse des actes de violence, celles-ci ont fait leur œuvre. Les mesures de sécurité et de protection mises en place aux abords des synagogues et des écoles juives ont eu un effet dissuasif. Les mesures que nous avons engagées en matière éducative ont sans doute aussi contribué à une prise de conscience collective. Enfin, nous avons assisté à un sursaut citoyen qui dépasse l’action des pouvoirs publics. Au sein de la société française, on se dit qu’il n’est plus possible de laisser progresser la haine, d’où qu’elle vienne et quelles qu’en soient les cibles.

A.J. Les attentats de novembre et d’août dernier ont visé l’ensemble de la société française. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme ne risque-t-elle pas d’être perdue de vue dans ce contexte de menace globale ?
G.C. : Non, bien au contraire car le racisme et l’antisémitisme sont au cœur du sujet. Depuis les premiers attentats, l’approche des facteurs et des modalités de basculement dans la radicalité s’est beaucoup enrichie et affinée. Beaucoup de jeunes qui basculent développent ce que l’on pourrait appeler une tolérance à l’intolérance : l’accoutumance aux images violentes, l’adhésion aux théories complotistes dans lesquelles des êtres malfaisants – juifs ou allégories du juif, la plupart du temps – tirent les ficelles et font le malheur des peuples, tout cela rend possible la rupture.
Si tous les conspirationnistes ne deviennent pas djihadistes, tous les djihadistes ont commencé par adhérer à une vision manichéenne. Lutter contre le racisme, l’antisémitisme et plus généralement contre toutes les formes de haine, c’est se situer au niveau de la prévention primaire. La DILCRA a d’ailleurs été associée aux différentes démarches de lutte contre la radicalisation.

« Education, formation, sensibilisation »

A.J.: La DILCRA soutient plus de 250 associations et institutions qui luttent contre le racisme et l’antisémitisme. Comment les choses s’opèrent-elles concrètement ?
G.C. : Notre axe d’action dominant est celui de l’éducation, la formation, la sensibilisation, le partage de la mémoire et de la connaissance historique. Nous avons ainsi signé des conventions de partenariat avec les grandes institutions mémorielles (mémorial de la Shoah, Camp des Milles…). Ces actions permettent notamment d’accueillir davantage de scolaires et de former plus d’enseignants.
Nous soutenons aussi beaucoup les actions des associations locales à travers nos comités départementaux. Lors du lancement de notre appel à projets, nous avons reçu plus de 350 dossiers, souvent de grande qualité. C’est dire à quel point il y a, sur le terrain, une volonté de mener des actions qu’il nous fallait ranimer et soutenir.
On nous a longtemps expliqué que c’était des questions trop complexes, trop délicates, qu’il ne fallait pas gratter les plaies, etc. J’ai acquis la conviction inverse : le racisme prospère dans le silence et l’évitement. Il faut mettre des mots sur la haine si on veut la combattre.

source : Actuj.com

Etiquetage des produits israéliens : Scandaleux, Auchan remplace Israël par « Palestine »…

L’enseigne Auchan d’Olivet (à proximité d’Orléans, Loiret) a remplacé Israël par la « Palestine » sur une pancarte d’étiquetage de dattes de la marque israélienne Mehadrin.

Le groupuscule français anti-israélien EuroPalestine a qualifié cet étiquetage de « tricherie ».

La marque israélienne Mehadrin est victime depuis plusieurs années d’appels au boycott de ses produits par les organisations anti-israéliennes, dont le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS).

En 2015, la Commission européenne, dans le but de faire pression sur Israël, avait adopté des « lignes directrices » imposant un étiquetage spécifique sur les produits israéliens des localités juives de Judée-Samarie, territoire juif non reconnu comme tel par la communauté internationale et revendiqué par les Palestiniens.

Les dirigeants israéliens accusent l’UE de pratiquer une nouvelle forme d’antisémitisme en appliquant un étiquetage spécial à Israël alors qu’il y a plus de 200 territoires disputés dans le monde.

Fin janvier, l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait justifié cet étiquetage au nom du « droit à l’information » des consommateurs européens.

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info |

Deux vitres de la synagogue de Bussy-Saint-Georges ont été brisées dans la nuit de vendredi à samedi à coups de poutres

Selon le quotidien local, ce sont des membres de la communauté juive qui ont fait la découverte, ce samedi matin. Aucune inscription antisémite n’a été constatée.

« Allez soulever ces poutres ! Et puis les fenêtres sont en hauteur. Les vitres sont en triple épaisseur. Il faut de la force. Ce sont des adultes qui ont fait ça », a dénoncé un fidèle pour qui il s’agirait d’un acte hostile aux juifs.

La synagogue de Bussy se trouve dans un bâtiment préfabriqué. La première pierre du futur édifice sera posée dans les mois à venir.

Présente sur place, Chantal Brunel, la maire LR, s’est engagée à installer une caméra à l’entrée de l’esplanade des religions, là où se trouvent plusieurs lieux de culte, précise Le Parisien.

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info |

LA VICTIME JUIVE, L’ANGLE INVISIBLE DU TERRORISME,… par Francois Heilbronn.

Dans une belle tribune du JDD un collectif de musulmans français lucides appelle à une réaction des Musulmans français et de France à se mobiliser contre le djihâd et le terrorisme. Bravo à elles et eux.

Ils débutent leur tribune par:

« Après l’assassinat de caricaturistes, après l’assassinat de jeunes écoutant de la musique, après l’assassinat d’un couple de policiers, après l’assassinat d’enfants, de femmes et d’hommes assistant à la célébration de la fête nationale, aujourd’hui l’assassinat d’un prêtre célébrant la messe… L’horreur, toujours plus d’horreur et la volonté très claire maintenant de dresser les ­Français les uns contre les autres. Pour ­détruire la concorde nationale qui tient encore. »

Où sont les victimes juives de l’école Ozar Hatorah de Toulouse et de l’Hyper casher. Où sont mes camarades parachutistes?

Mais ils ne sont pas les seuls à avoir cette mémoire sélective. Dans un séminaire gouvernemental le 23 juillet, Najat Valaud Belkacem a déploré que pour la première fois des enfants ont trouvé la mort à Nice. Et Myriam, Aryeh et Gabriel en 2012 à Toulouse? Pas des enfants assassinés par un terroriste?

Mais la liste ne s’arrête pas là. Depuis quelques semaines, au moins 2 éditos sur 3 ou prise de position politique débutent par « depuis les attentats de janvier 2015… »

Ah oui, j’avais oublié il ne s’était rien passé en mars 2012 à Montauban et à Toulouse. La preuve d’ailleurs, suite à l’assassinat de 3 parachutistes et de 4 juifs dont 3 enfants, seulement 10.000 personnes presque toutes juives avaient défilé dans les rues de Paris, alors. Nous y étions bien seuls.

On va encore m ‘accuser d’être parano. Mais pensez aussi aux Juifs dans vos prières, éditos, appels divers. Nous le serons moins.

Les Juifs sont souvent les premières victimes des régimes totalitaires, jamais les dernières. Vous commencez hélas à le redécouvrir…

Francois Heilbronn