Le plat mythique de Pessah pour les Tunes et les amoureux des bonnes choses !!!
http://femininisrael.com/2016/04/13/le-msouki-mhalta/
Le plat mythique de Pessah pour les Tunes et les amoureux des bonnes choses !!!
http://femininisrael.com/2016/04/13/le-msouki-mhalta/
Voici la recette incontournable du Gâteau de Pessah : Boucoutou, génoise aux amandes sans farine et sans gluten pour le petit dejeuner pendant Pessah :
http://piroulie.canalblog.com/archives/2008/04/10/8642071.html
Egalement, voici la recette des Petits biscuits aux amandes et à la fécule pour Pessah, sans farine, sans gluten :
http://piroulie.canalblog.com/archives/2011/04/17/20897464.html
Voici le lien vers une bonne recette qui fera des heureux pendant Pessah !!!
http://femininisrael.com/2016/04/13/les-biscuits-empreintes-de-pessah-vous-connaissez/?utm_source=FB&utm_medium=Profile&utm_campaign=SNAP%2Bfrom%2Bfemininisrael.com
L’une des questions les plus aigues qui se posent aujourd’hui à notre communauté est celle de sa gouvernance. Comme toute collectivité digne de ce nom, les structures du judaïsme ont besoin d’être dirigées par des hommes et des femmes animés du « feu sacré », guidés par une éthique et une vision, dotés d’un esprit de dévouement « au nom du Ciel – Lechem Chamaïm » mis au service d’une cause commune : le maintien et le développement de la vie juive sous toutes ses formes.
Cette gouvernance doit nécessairement se renouveler, se réincarner à chaque époque sous des visages nouveaux et des méthodes nouvelles pour faire face aux réalités et aux besoins du moment.
Mais notre diaspora est confrontée aujourd’hui à plusieurs phénomènes qui, en se conjuguant, sont venus perturber le cycle naturel de renouvellement de notre leadership :
Mais aujourd’hui, cinquante ans après l’épopée de ce « far-west » judéo-français, que reste-t-il de cette énergie créative, de ce débordement de générosité des fondateurs ? Certes, l’engagement altruiste et le militantisme pour les mille et une causes du judaïsme existent toujours. Mais, reconnaissons-le, la crise du leadership dont on parle si souvent n’est pas un vain mot, les rangs des volontaires au sein de la vie juive se sont clairsemés, la vitalité de certains mouvements de jeunesse, principal vivier du militantisme juif d’autrefois, n’est plus ce qu’elle était.
Le rôle du continuateur est de toute évidence moins exaltant que celui du pionnier : poursuivre le fonctionnement de structures associatives bien huilées n’entraîne pas la même adhésion euphorisante que les challenges des mises en chantiers ex nihilo qui s’imposaient à nos pères fondateurs.
Une grande partie des jeunes Juifs d’aujourd’hui ont effectivement grandi, depuis leur naissance, trouvant une « table dressée », avec tous les services et commodités communautaires et familiales disponibles. Cela les a peut-être amenés à se contenter de tendre la main et de consommer sans ressentir le besoin de reproduire à leur tour le geste nourricier en faveur des autres.
Il nous faut donc trouver le langage adéquat pour sensibiliser et former de nouveaux animateurs « portés par leur cœur », qui s’attacheront à reprendre le flambeau transmis par les anciens et à inscrire leur action dans la durée. C’est dans cette exigence de continuité que réside « l’héroïsme » de la responsabilité qui nous rend comptables des besoins des Juifs d’aujourd’hui et nous fait un devoir d’anticiper ceux de leur postérité.
Au vu des centaines de communautés qui lui sont affiliées et de ses innombrables services centralisés et décentralisés offerts à tous les publics, le Consistoire représente de loin la plus grande réserve d’acteurs bénévoles et professionnels du judaïsme européen, ce qui, loin de nous endormir sur nos lauriers, nous fait obligation de former, d’impliquer, d’encadrer, de soutenir et de renouveler les effectifs de ces militants hors pair qui sont à la fois le cœur et la colonne vertébrale de la vie juive organisée.
Au-delà du don d’argent qui constitue l’un des piliers de la solidarité juive, le don de soi, à travers le volontariat du service communautaire, représente le summum de la bienfaisance.
Le rav Léon Ashkénazi z.l. présentait les travailleurs communautaires d’aujourd’hui comme les Lévites des temps modernes, soulignant ainsi le caractère sacré du sacerdoce de tous ceux qui, inspirés par la grâce divine et le souci du prochain, se mettent au service de leurs frères juifs sous la seule bannière de l’Amour d’Israël.
Nous avons là quelques arguments forts pour toucher le cœur de notre jeunesse et de tous ceux qui, quel que soit leur âge, sont animés du désir de donner, dans le but de répondre à l’impérieuse nécessité de la relève des cadres et de la bonne gouvernance de notre peuple.
Espérons que cet appel nécessaire au volontariat suscitera quelques vocations dans nos communautés, répondant ainsi à la supplique de Moïse de ne jamais « laisser l’assemblée de D-ieu comme un troupeau sans berger ».
L’oubli est la pire des souffrances pour une famille endeuillée.
Il y a bientôt 4 ans, Arié, Gabriel et Jonathan Sandler ainsi que Myriam Monsonégo étaient froidement exécutés dans la cour de l’école Ozar Hatorah à Toulouse par un djihadiste plein de haine des Juifs et de la France.
Depuis cette tragédie du 19 mars 2012, notre pays et notre communauté ont été frappés par de terribles attentats. Leur seul point commun est d’avoir été prémédités et perpétrés par des Français pétris d’idéologie antisémite et antidémocratique barbare et meurtrière au profit d’une mafia du crime djiahdiste organisée.
Ce qui s’est passé à Toulouse a marqué les esprits et stupéfait les consciences.
Acte de terreur annonciateur du pire, il donnait à voir toute l’horreur de l’islamisme radical dans sa démesure meurtrière et sa logique de destruction.
Abattre sauvagement l’enfance sans l’ombre d’un doute ni d’un regret, a fait resurgir de la mémoire des parents et de nos mémoires d’autres scènes de violence où, par le passé, la vie d’enfants juifs pourchassés, massacrés et celle de millions d’innocents martyrisés n’ont pas compté pour que le monde se mobilise pour les sauver.
Un jeune rabbin et trois petits enfants juifs sont morts à Toulouse qui ne demandaient qu’à vivre et à faire vivre la Torah.
Aujourd’hui le monde libre a identifié ses ennemis et pris conscience de l’extrême dangerosité de la menace antisémite pour la survie des sociétés démocratiques. L’innocence et la grâce de l’enfance ont payé le prix fort de cette prise de conscience à retardement.
Nous ressentons tous spontanément que Toulouse possède un statut à part parmi tous les actes de terreurs islamistes perpétrés jusqu’ici. Moins parce qu’il inaugure une série d’attentats que nous espérons la plus courte possible, que parce qu’il nous glace par sa sauvagerie gratuite, par le déni total de ce qui constitue pour nous des évidences : la valeur de la vie, la préservation de l’enfance, l’innocence et la grâce de bambins dans la cour d’une école et l’amour d’un père.
« Inhumain » est le mot qui vient à l’esprit quand les valeurs suprêmes ne constituent plus un sanctuaire ni un rempart. La cruauté, la haine et le mal nous apparaissent alors avec effroi comme insondables, sans limite, absolu.
Il n’en est rien pourtant, si nous le voulons.
Arié, Gabriel, Jonathan Sandler et Myriam Monsonégo continuent et doivent continuer de vivre dans nos cœurs et nos mémoires avec toute la grâce qui fut la leur, fauchée en pleine vie. Leur souvenir est notre réponse au néant, notre refus d’un absolu du mal sans espoir.
La mémoire est notre rempart et la limite que nous opposons à la haine et à la mort.
Nous sommes avec vous, familles endeuillées.
Un peu plus d’un an est passé depuis le terrible attentat terroriste du supermarché HyperCacher, attaque qui a coûté la vie à François-Michel Saada, Philippe Braham, Yoav Hattab et Yohan Cohen.
Symbole de la solidarité des Juifs d’Israël avec les Juifs français, lundi 22 février presque simultanément à Paris et à Netanya, trois sifré Torah ont été offerts à la communauté juive française en mémoire des victimes de l’attentat de l’HyperCacher.
C’est en présence du Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim, du Président du Consistoire Joël Mergui et des familles endeuillées que l’intronisation de deux sifré Torah s’est déroulée au Beth Haya Mouchka. L’un des deux est destiné à la synagogue Ohel Yossef de Pantin, dont le frère de Philippe Braham est le rabbin.
A Netanya, c’est en présence de la famille Cohen, du ministre Uri Hacohen, du Rabbin de Netanya le rav Nacash, du Rabbin Laurent Berros et de René Taieb représentant le député-maire de Sarcelles que s’est tenue l’inauguration du sepher Tora en mémoire de Yohan Cohen et de toutes les victimes de l’attentat de l’Hypercacher.
Source : Consistoire, la lettre des communautés juives
Une cérémonie commémorative s’est tenue lundi 22/02 à l’école Haya Mouchka Bais, dans le 19ème arrondissement de Paris, non loin du site de l’attaque.
Des Rabbins, des personnalités publiques, des dignitaires religieux et les familles des victimes se réuniront pour une « Hachnasat Sefer Torah » (Inauguration d’un rouleau de la Torah) de deux nouveaux rouleaux de la Torah.
Les rouleaux ont été offerts par des Juifs d’Israël, ils seront placés dans une synagogue de la communauté française.
De nombreux israéliens ont participé à l’écriture des sifrei Torah dont des rabbins et de hauts responsables gouvernementaux, tels que le président israélien, le Premier ministre, le ministre de la Défense et d’autres.
Lors de la cérémonie, une bénédiction du Premier ministre Binyamin Netanyahou pour les Juifs de France sera projeté.
Source: tribunejuive.info
Communiqué
Le Consistoire félicite vivement le Conseil de Paris pour la motion votée mardi dernier condamnant notamment le boycott envers Israël et les appels à participer à ce boycott qui sont relayés lors de rassemblements sur l’espace public parisien et s’opposant publiquement à toutes les tentatives d’isoler Israël du concert des nations.
Le mouvement BDS, déjà condamné à plusieurs reprises par les tribunaux français du fait du caractère illégal de ses actions, fait partie de la mouvance antisioniste dont les plus hautes autorités de l’Etat reconnaissent désormais qu’elle n’est qu’une forme déguisée de l’antisémitisme.
En s’attaquant à la France qui lutte militairement contre le djihadisme, en ciblant la plus importante communauté juive d’Europe et en créant volontairement un amalgame pernicieux avec la communauté musulmane républicaine, les djihadistes ont cherché à démontrer qu’ils avaient, selon eux, le pouvoir de détruire notre monde, un monde moderne, libre et tolérant, où la fraternité constitue un horizon de sens à l’inverse de l’exclusion.
Depuis les attentats de Toulouse, de l’Hypercacher et maintenant les attaques au couteau à Marseille – confirmant tous le caractère antisémite de la guerre djihadiste contre la démocratie -, la question m’est sans cesse posée de savoir si les Juifs sont inquiets au point de renforcer encore davantage l’alya.
Je ne sais pas si, dans un tel contexte, il s’agit de la meilleure question à poser. Qui ne le serait pas en devenant les cibles privilégiés – par balles ou au couteau – des djihadistes qui nous détestent autant qu’ils détestent la France et la laïcité ? Pour autant la menace physique n’est pas le seul sujet d’inquiétude, la preuve en est que c’est en Israël que les Juifs français s’expatrient, pays à très haut risque d’attentats et menacé de destruction massive. Citoyens français de longue date, les Juifs français sont surtout inquiets pour leur pays, pour ses valeurs universalistes de plus en plus exposées aux tentatives et aux tentations de désunion créées et entretenues par les djihadistes. L’inquiétude des Juifs français est d’autant plus légitime que l’objectif de ces fanatiques est de morceler la communauté nationale en autant de petites communautés que d’origines différentes, de cultes ou d’opinions, pour mieux les diviser et ainsi briser l’unité nationale.
Nous n’avons pas oublié les cris de « morts aux juifs » dans les rues de Paris en Juillet 2014 et les manifestations anti-israéliennes soutenues par des irresponsables politiques ou associatifs qui font souvent le jeu des terroristes et des antisémites. Nous n’avons pas oublié non plus les discours qui prétendaient opposer dos à dos notre communauté à la communauté musulmane comme s’il existait entre elles une lutte communautaire du type dérive sectaire ou religieuse ! Or, non seulement les faits démentent ce type de raisonnement facile, mais cette perception de la réalité fait le jeu des terroristes. En effet, non seulement elle méconnait des différences majeures mais elle amalgame aussi à tort tous les musulmans à des djihadistes, par définition anti-républicains et anti-démocrates. En introduisant un doute, elle néglige les vrais problèmes et les vrais ennemis.Ce manque de discernement ne peut qu’inquiéter davantage les Juifs français qui se sentent encore plus isolés et incompris. De fait, si les enjeux et problèmes dépassent largement les Juifs et concernent toute la nation, les Juifs ont le triste privilège – malgré leur entière reconnaissance – de devoir étudier et prier sous haute protection militaire, comme ils sont les seuls, en pleine démocratie, à devoir s’imposer de choisir, à Marseille, entre la kippa ou la vie !
Si les djihadistes haïssent les Juifs, ils haïssent presque tout autant la laïcité, or c’est la France qui l’incarne le mieux et le plus ! Outre qu’à leurs yeux elle refuse de donner aux religions une place prépondérante dans le débat public – et plus encore à la leur, dont se revendique le djihadisme fabriqué sur mesure par et pour des criminels -, la laïcité a pour eux le tort d’être acceptée et admise par les Français et tous les cultes comme une évidence. L’évidence que l’État doit être neutre en matière de religions, comme inversement celles-ci doivent l’être dans les affaires de l’État qui concerne l’ensemble des citoyens et pas seulement les croyants !
Partant du constat de la détestation des djihadistes pour la laïcité, certains professent la radicalisation des règles laïques comme réponse à l’islamisme radical. Or, ce faisant, ils dénaturent non seulement l’essence de la laïcité, mais ils manquent complètement leur objectif et ne pénalisent en définitive que les Juifs ! La raison en est que, de tous les cultes, seul le Judaïsme requiert un rapport particulier au temps, à l’espace, à l’alimentation, au corps, ou à l’organisation sociale et familiale. Par conséquent, une radicalisation de la laïcité dans la pratique du culte n’impacterait véritablement que les Juifs !
De tous les cultes qui composent la diversité culturelle et religieuse de notre pays, le Judaïsme est le seul qui soit ainsi exposé à un triple défi : la menace antisémite, l’expatriation vers des pays où il est plus facile d’être Juifs, et l’effritement de la solidarité nationale au moment où la menace concerne désormais tout le monde et pas seulement les Juifs, premières victimes de la haine djihadiste.
Ce triple défi, c’est certes d’abord aux Juifs français de le relever, mais c’est aussi à la France, pays des Droits de l’Homme et terre de laïcité, de comprendre que le Judaïsme français doit pouvoir continuer d’exister comme culte vivant et que les Juifs français doivent pouvoir pleinement vivre comme des Juifs français.
Si nos valeurs républicaines et démocratiques doivent constituer notre plus petit dénominateur commun pour vivre ensemble, le consensus sur la préservation du Judaïsme et la sécurité des Juifs doit rester le plus petit dénominateur commun de la solidarité nationale, sous peine de donner raison à ceux qui croient pouvoir détruire la France laïque et fraternelle.
La France perdrait son âme et son combat contre l’obscurantisme, si un jour les Juifs français devaient devenir les « marranes, » du XXIème siècle, en étant obligés de se convertir en porteurs de casquette ou en « hipster » pour échapper aux poignards fanatiques de la haine antisémite.
Joël Mergui Président du Consistoire
Ce chiffre de 10.000 Français s’appuie sur une projection de l’Agence Juive pour les mois à venir.
La commission de l’Immigration de l’intégration et de la diaspora de la Knesset a entendu mercredi les projections des experts pour 2016. Il est clair que la tendance à la hausse constatée en 2015 va se poursuivre et qu’elle devrait même se renforcer. La France était arrivée en tête en totalisant 7 900 olim l’an dernier. Pour l’année en cours, l’Agence Juive et le ministère de l’Intégration maintiennent leurs prévisions à 10 000 immigrants en provenance de France.
Arielle di Porto, directrice de l’alyah de l’Agence Juive constate une augmentation du nombre des familles avec de jeunes enfants parmi les nouveaux arrivants français en Israël. C’est la hausse et l’aggravation des incidents antisémites et de l’insécurité qui représentent le premier facteur dans la décision de quitter la France pour Israël, alors que l’alyah de France était longtemps demeurée une alyah de choix et non de nécessité. A noter que l’alyah de Belgique a progressé de 25%.
Souce: Actuj.com, Pascale Zonszain
Les propos, mardi soir, du président du Consistoire de Marseille Zvi Ammar recommandant aux juifs de ne plus porter la kippa dans la rue ont suscité un flot de protestations dans la communauté juive. Serge Benattar (Zal) y avait consacré un éditorial il y a plus de dix ans, le 27 novembre 2003, qui reste plus que jamais d’actualité.
J’ai ôté ma kippa et coiffé une casquette, et la virgule Nike qui l’orne a mis un point final à mon signe ostentatoire de religiosité. Je n’étais plus agressif, je me fondais dans le paysage, je ressemblais à tout un chacun, à un Français moyen, comme tout le monde, en quelque sorte. J’étais enfin libre, je ne serais plus la risée de ceux qui se retournaient sur mon passage, je ne me sentais plus investi d’une mission, celle de donner l’exemple du Juif pieux. Je pouvais enfin traverser la rue au feu vert, rester assis dans le bus devant une vieille dame qui avait tout le mal du monde à rester debout, je pouvais enfin me permettre toutes les folies, je n’avais plus de signe distinctif, et je me demandais comment je n’avais pas pensé plus tôt à me libérer de ce carcan si lourd à porter. Et de plus, ce qui n’est pas le moindre des avantages, je me sentais enfin en sécurité. Quels ne furent donc pas mon étonnement, ma surprise, lorsque, au détour d’une rue, j’entendis : “ Sale Juif ”.
Déception. Et alors que je constatais devant mon miroir que mon initiative n’avait servi à rien, je compris presque instantanément que ma barbe faisait désordre, qu’elle aussi était un signe ostentatoire, et qu’elle devenait donc l’objet de tous mes nouveaux tourments. Non sans quelques hésitations, je branchais mon rasoir, et le temps d’une prière à D’ieu, histoire de me faire pardonner, mais quelque peu rassuré à l’idée qu’il comprendrait ma démarche, sécurité oblige, je décollais cette masse de poils qui faisait partie de mon faciès depuis plus de 35 ans. J’avais un visage de bébé et j’avais toutes les peines du monde à me reconnaître. La transformation fut radicale, j’étais un homme nouveau. Me voilà donc sur les boulevards, la casquette Nike rivée sur la tête, la “ peau-lice ”, sécurité oblige, bravant tous les regards. Je pouvais même me permettre de ricaner devant deux femmes musulmanes que je croisais et dont le visage était presque en totalité recouvert d’un voile blanc immaculé. Quel courage, pensais-je ! C’est alors, ô comble du malheur, qu’une d’elles me lança sans même se retourner : “ Sale juif ”. C’était un peu comme si le monde s’écroulait sur ma tête qui n’avait d’ailleurs plus de kippa. Tout était donc remis en question ? Comment avait-elle deviné que j’étais juif ? C’est alors que je m’aperçus que l’étoile de David que j’avais soigneusement camouflée sous ma chemise, inconsciente, à la faveur d’un faux mouvement, s’était éprise de liberté et trônait, à la vue de tous. Horreur ! Je la saisis à pleines mains, et m’assurant d’un regard furtif que personne ne me voyait, je donnais un coup sec à ma chaîne qui se brisa. Je fis ainsi sauter un des derniers maillons qui m’enchaînaient à des milliers d’années d’Histoire, de mémoire, de tradition. Sécurité oblige !
« C’est bien sûr mon âme que l’on me demande de vendre au diable de la sécurité, et au diable tout court ! »
Plus de kippa, plus de barbe, plus d’étoile, cette fois-ci, je pouvais sans crainte arpenter les rues de Paris. Je prenais un malin plaisir à aller et venir sur les Champs-Elysées, incognito, me fondant dans la foule qui ne faisait même pas attention à moi. Enfin. Après ces moments exquis de liberté, je décidais de rentrer chez moi. Et au moment même où j’ouvris la porte de ma BMW, un groupe d’adolescents m’entoura et d’un air moqueur me lança: « Eh, p’tit juif, on peut faire un tour avec ta turvoi de feuj’ ? ». Alors là, c’en était trop ! Tous mes efforts étaient réduits à néant. Qu’est-ce que j’avais encore oublié ? Quelles étaient les causes de ce nouvel acharnement ? Etait-ce mon signe ostentatoire de richesse ou tout simplement mon nez crochu déjà visible de l’autre côté de la rue ? J’étais las et exténué, à deux doigts de tout abandonner et de crier à la face du monde : « Je suis Juif, et j’offre mon corps à qui veut m’attaquer ». Ma kippa, ma barbe, mon étoile, ma BMW, mon nez crochu, et pourquoi pas mon âme ? Mon âme, mais c’est bien sûr mon âme que l’on me demande de vendre au diable de la sécurité, et au diable tout court ! Mon âme, je n’y avais pas pensé plus tôt. Cela m’aurait évité de balancer ma kippa, de raser ma barbe, de détruire mon étoile et, qui sait, de me précipiter chez un chirurgien esthétique (pour mon nez, bien sûr).
Allez vous étonner si demain, au fond d’un parking, je suis sauvagement agressé. Avec tous ces déguisements, même D’ieu ne me reconnaîtra plus pour me protéger ! Qui a parlé de sécurité ?
Serge Benattar Zal, Fondateur du journal Actualité juive
Le président du Consistoire israélite de France, Joël Mergui, a déploré mercredi l’appel lancé par le Consistoire israélite de Marseille à retirer la kippa temporairement après l’attaque à la machette perpétrée contre un enseignant juif.
« Je comprends la décision du président du Consistoire de Marseille face à ce qu’il vit mais il n’est pas question qu’on soit dans une position de renoncement. Ce serait un signal gravissime pour notre pays de renoncer à notre identité », a déclaré le responsable communautaire sur Itélé.
« Aujourd’hui, le problème en France, ce n’est pas la kippa qu’on doit enlever mais le terrorisme. Il ne faudrait pas qu’on en arrive à penser un jour que s’il y a un Juif qui est agressé que c’est de sa faute « , a-t-il poursuivi.
Le jeune terroriste turc, auteur lundi d’une attaque à la machette contre un enseignant juif à Marseille, a justifié son geste en évoquant les attaques terroristes palestiniennes.
mardi soir 12/01, le suspect a été transféré à Paris, dans les locaux de l’antiterrorisme avant une probable mis en examen demain, quelques jours avant ses 16 ans.
Source : Éric Hazan – © Le Monde Juif .info
A Créteil, le tragique assassinat d’Alain Ghozland, un pilier de la communauté juive
Alain Ghozland, conseiller municipal de Créteil (Val-de-Marne) a été retrouvé mort à son domicile, indiquent plusieurs sources, mardi 12 janvier. L’homme, âgé de 73 ans, a été retrouvé chez lui ce mardi matin. C’est son frère, inquiet de ne pas le voir à la synagogue lundi soir, qui a donné l’alerte. « L’appartement présente un grand désordre et la voiture de la victime a disparu », selon des sources policières.
Une autopsie pour déterminer les causes de la mort
Selon RTL, le corps présenterai des traces de coups de couteau. Le Parisien écrit pour sa part que la victime a été battue. La Brigade criminelle de Paris est chargée de l’enquête. Une autopsie va être pratiquée pour déterminer les causes de sa mort.
Alain Ghozland était conseiller municipal Les Républicains à Créteil, commune dirigée par le socialiste Laurent Cathala. Il était, selon RTL, l’un des piliers de la communauté juive de la ville.
C’est parce qu’il ne s’était pas présenté lundi soir à l’office de Minha que ses proches se sont inquiétés pour lui. Le lendemain matin, son frère a découvert son corps gisant au sol au domicile de sa maman. Âgée de 102 ans, elle était partie passer quelques jours en famille au moment des faits. Sans doute Alain Ghozland s’était-il rendu à son domicile pour récupérer son courrier ? Nul ne le sait pour l’heure. Il semble en revanche que l’appartement familial aurait été largement fouillé. Des cartes bleues auraient disparu, ainsi que les clés et la voiture de la victime.
Contrairement à ce qui a pu être dit, Alain Ghozland n’aurait pas subi de coups de couteaux, bien qu’il ait été agressé. Des morceaux de tissu arrachés, retrouvés dans sa main, accréditent la thèse d’une lutte. Aurait-il succombé suite à des coups ou après avoir fait une crise cardiaque ? Les médecins légistes doivent désormais déterminer les causes de cette mort tragique.
L’annonce de l’assassinat d’Alain Ghozland a plongé tous les habitants de Créteil dans l’effroi et la tristesse. Ce chef d’entreprise à la retraite était connu et apprécié de tous, y compris de ses adversaires politiques. Élu conseiller municipal Les Républicains et siégeant au conseil de la ville depuis dont il était le doyen, il était aussi actif à la mairie qu’au sein de la communauté juive dont il faisait là aussi partie des piliers. Ses parents, arrivés d’Algérie dans les années soixante-dix, avaient fait partie des premières familles juives installées dans cette nouvelle banlieue qu’était alors Créteil. Son père, Haïm Ghozland avait été l’un des fondateurs du centre communautaire de Créteil et adjoint au maire de la Ville.
« C’était une figure légendaire de la vie locale », raconte Michel Zerbib, le directeur de l’information de Radio J, qui était l’un de ses amis de longue date. « Il allait au centre communautaire tous les jours. Tout le monde le connaissait et l’appréciait. C’est absolument tragique », confie aussi Albert Elharrar, le président de la communauté de Créteil.
L’enquête ouverte pour « homicide volontaire » a été confiée à la Brigade criminelle de Paris. Toutes les pistes sont, pour l’heure à explorer même si celle d’un cambriolage qui aurait dégénéré semble être privilégiée.
Le président du Consistoire israélite de France, Joël Mergui, a dénoncé lundi la constance des autorités françaises à qualifier de « déséquilibrés » les auteurs d’attaques antijuives.
« Il faut qu’on arrête de dire que ce sont des déséquilibrés. L’auteur de l’attaque de Marseille est un brillant élève. Il n’a exprimé aucun regret et assume son acte tout en se revendiquant de Daech », a déclaré le responsable communautaire sur BFMTV.
« C’est un véritable problème. Ils (les auteurs d’attaques) n’ont plus peur de rien et encore moins de la force publique. La peur doit changer de camp », a-t-il poursuivi.
L’auteur de l’agression antisémite à Marseille, un jeune Turc d’origine kurde âgé de 15 ans, a revendiqué agir « au nom d’Allah » et du groupe Etat islamique.
L’adolescent a frappé par derrière l’enseignant juif qui portait une kippa, le blessant à l’épaule et au bras avec une machette qu’il a laissée sur place, avant de s’enfuir, puis d’être arrêté. Il portait également un couteau avec une lame en céramique qu’il destinait « aux policiers qu’il comptait agresser ».
Souce : Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR
Message de Haim Korsia, Grand Rabbin de France :
Révolté par l’abjecte et innommable agression antisémite dont a été victime ce matin un enseignant à Marseille.
Apres m’être entretenu avec lui, je lui renouvel…le mes vœux de prompt rétablissement et de bonne santé.
J’appelle une nouvelle fois et instamment les médias à utiliser les mots avec discernement et à cesser de qualifier les auteurs de telles ignominies de « déséquilibrés » alors même que ceux-ci revendiquent clairement leurs actes.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Albert Camus. Oui, les mots ont un sens, et nous avons collectivement la responsabilité de les utiliser à escient.
Un mineur, affirmant «avoir agi au nom de Daesh», a blessé légèrement avec une machette un homme qui portait une kippa lundi matin à Marseille, en pleine rue, avant d’être interpellé par la police et de revendiquer un geste antisémite.
L’adolescent de nationalité turque et d’origine kurde, qui aura 16 ans la semaine prochaine, a répété «avoir agi au nom de Daesh», a dit M. Robin, lors d’une conférence de presse, précisant que cette revendication avait eu lieu au moment de son interpellation et non de l’agression. Pour le procureur, «il s’agit à l’évidence d’une agression à caractère antisémite» avec une «forme de préméditation», et que le profil de l’agresseur «semble être celui d’une personne radicalisée via internet». Le jeune homme a porté des coups à la victime devant la mairie du 9e arrondissement de Marseille, devant des témoins, et a laissé l’arme sur place, a précisé cette source. La victime a été légèrement blessée au dos et à la main. Parti en courant, l’auteur présumé a été interpellé dix minutes plus tard par la brigade anticriminalité (BAC). «Il s’agit d’un individu très excité, mais qui revendique clairement son acte, qu’on peut qualifier d’antisémite», a indiqué une source proche du dossier.
«L’individu ne semble pas jouir de toutes ses facultés» (!!!), a précisé une autre source proche du dossier. «L’affaire est prise très au sérieux par les enquêteurs», a expliqué la source policière. Selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la victime est un enseignant d’une école juive. «L’enseignant de l’école juive a subi des blessures aux mains, s’est défendu et a mis en fuite son agresseur», écrit le Crif sur son compte Twitter. «L’enseignant de l’école juive a été poursuivi sur 50 mètres, sur le chemin de son travail».
Le parquet a ouvert une enquête pour «tentative d’assassinat à raison de la religion» et «apologie du terrorisme» suite à l’agression d’un enseignant à la machette par un jeune Turc qui se serait radicalisé sur internet.
Le parquet de Marseille a ouvert lundi une enquête pour «tentative d’assassinat à raison de la religion» et «apologie du terrorisme» suite à l’agression d’un enseignant juif d’une école hébraïque de Marseille. Le procureur de Marseille a affirmé lors d’une conférence de presse que l’agresseur de nationalité turque et d’origine kurde âgé de 16 ans s’est revendiqué de l’État islamique. «Il a dit avoir agi ainsi au nom d’Allah, de l’État islamique (EI), répétant avoir agi à plusieurs reprises au nom de Daech», a expliqué Brice Robin.
Suite à son interpellation par les forces de l’ordre, le jeune garçon s’est mis à évoquer Allah et a affirmé que, s’il sortait du commissariat, «il se procurerait une arme à feu et tuerait des policiers». L’adolescent, qui possède toutes ses facultés mentales selon le procureur, a ouvertement revendiqué aux policiers le caractère antisémite de son agression. Une perquisition a eu lieu aujourd’hui à son domicile situé à proximité du lieu de l’attaque. Inconnu des services de renseignement, ce lycéen est un bon élève sans antécédent judiciaire. Sa famille a confié aux services de police ne pas avoir remarqué sa radicalisation qui aurait eu lieu «via internet». Le parquet de Marseille devrait requérir sa mise en examen.
La victime, enseignant à l’Institut franco hébraïque de la Source, était coiffé d’une kippa et se regagnait l’établissement du IXe arrondissement vers 9 heures ce lundi matin quand l’agression a eu lieu. L’adolescent muni d’une machette à la lame émoussée a alors attaqué l’homme de dos au niveau de l’épaule puis à l’avant bras. La victime s’est protégée à l’aide de son livre religieux.
Plusieurs cérémonies officielles ont été organisées mardi en hommage aux victimes des attaques de janvier.
Le vieil homme attend, un chariot à la main. Monsieur Halimi est un habitué de l’Hypercacher. « J’y viens au moins deux fois par semaine. Je n’ai pas peur. De toute façon, c’est le mektoub ». Mardi matin, ce retraité doit patienter un peu plus longtemps que d’ordinaire. Le supermarché est visité par un hôte inhabituel : François Hollande. Au côté de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et devant les familles des défunts, le président de la République y a dévoilé une plaque « à la mémoire des victimes de l’attentat antisémite du 9 janvier ». Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. Quatre hommes tombés, il y a un an, sous les balles d’Amedy Coulibaly, un vendredi de janvier. « Il y a un paradoxe que m’a fait remarquer Samuel Sandler [qui a perdu une partie de sa famille lors de l’attaque de l’école Ozar Hatorah de Toulouse, en 2012] » note le grand rabbin de France, Haïm Korsia. « Il m’a dit : “Je m’interdis de prononcer le nom de l’assassin de mon fils et de mes petits-enfants. J’ai l’impression qu’on connaît plus son nom que les leurs”. Je crois qu’il a raison. Il faut que l’on connaisse leurs noms ».
Un peu plus tôt dans la matinée, François Hollande, accompagné notamment par le chef du gouvernement, Manuel Valls, et son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était rendu dans le XIe arrondissement pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo puis à Ahmed Merabet, le policier abattu par les frères Kouachi lors de la course poursuite qui s’était engagée après la fusillade. Sous le regard des familles, une minute de silence a été respectée et une plaque déposée, rue Nicolas-Appert, l’ancien siège du journal, et sur le boulevard Richard Lenoir. Des cérémonies suivies en direct sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux qui ont très vite relevé une coquille grossière sur l’une des plaques : le « i » final du nom du dessinateur Georges Wolinski, mort le 7 janvier, y avait été remplacé par un « y ».
« On s’attaque à la vie »
A travers le parcours présidentiel, c’est une géographie de la terreur qui (re)prenait forme dans la capitale. Une mise en lumière des nouveaux lieux de mémoire qui ont trouvé place dans la conscience collective des Français, meurtris par l’horreur des attentats de janvier et de novembre. « Aujourd’hui, chacun des symboles rappelle les autres » estime Joël Mergui. « Quand on est devant l’Hypercacher, on pense à Charlie Hebdo ; devant Charlie, on se souvient du Bataclan ». Pour le président du Consistoire, la prise d’otages a ouvert la voie à une prise de conscience. « Quand on s’attaque aux Juifs, on s’attaque à la communauté nationale, on s’attaque à la vie ». « Je crois que c’est toute la France qui devrait être mobilisée » ajoute Roger Cukierman, président du CRIF, qui organise un grand rassemblement unitaire samedi prochain devant l’Hypercacher. « C’est un combat commun que doivent mener toutes les forces de la démocratie contre la barbarie moyenâgeuse des djihadistes ».
Il est midi. Monsieur Halimi peut enfin entamer ses courses. « Il faut revenir ici, sinon on fait le jeu des terroristes ».
Un an après les attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher, la France reste aux prises avec ses démons
Les attentats de Paris contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, il y a un an, et plus encore ceux du 13 novembre, ont contribué à activer la recomposition politique en cours en France, mais laissé entières les fractures dont souffre le pays. Les 17 morts de l’hebdomadaire satirique et du magasin juif de la porte de Vincennes ont fait défiler dans la rue, le 11 janvier 2015, des millions de gens derrière une cinquantaine de dirigeants du monde entier venus exprimer leur solidarité. Mais « l’esprit du 11 janvier » n’a pas survécu aux débats sur la nature de ce sursaut populaire, au refus d’une partie de la population de se rallier au slogan « Je suis Charlie » et aux jeux politiques traditionnels, qui ont vite repris le dessus avec la campagne des municipales de mars. L’horreur des 130 morts du 13 novembre, en pleine campagne des régionales, marquée par la montée en puissance du Front national (FN), n’aura fait taire les polémiques politiciennes que le temps d’un congrès convoqué en urgence à Versailles.
Est-ce à dire que rien n’a changé en un an ? Évidemment non, estiment des analystes, sans nier le caractère souvent contradictoire des évolutions constatées. Les attentats jihadistes de 2015 ont « créé un besoin d’unité, de rassemblement et de réaffirmation de la cohésion nationale », en même temps qu’un « climat d’insécurité permanent », estime ainsi le député socialiste Christophe Caresche. « C’est le pays qui a obligé par le bas le personnel politique » à répondre à cette « aspiration au rassemblement de la nation » après les attentats de janvier 2015, renchérit le président de la société de conseil CAP, Stéphane Rozès. Une aspiration confirmée par les sondages et renforcée par le caractère massif et aveugle des attentats du 13 novembre. Pour M. Caresche, le discours du président François Hollande devant le Parlement, réuni en congrès le 16 novembre, puis ses vœux aux Français le 31 décembre ont marqué sa volonté de « capter ce sentiment » et de l’incarner.
Après avoir reçu les dirigeants des principaux partis, y compris du FN, M. Hollande a donné à son discours de Versailles une nette inflexion sécuritaire en reprenant des propositions de la droite, comme la déchéance de nationalité pour faits de terrorisme. Pour le président, ce ralliement est le prix à payer pour l’adoption par une majorité des 3/5es d’une révision de la Constitution pour intégrer l’état d’urgence. Si le durcissement du discours sécuritaire a ouvert une nouvelle bataille au sein du Parti socialiste (PS), les sondages montrent que ce durcissement est désormais soutenu par une très large majorité de l’opinion, gauche et droite confondues.
C’est aussi au nom de « l’unité nationale » que M. Hollande a annoncé, le 31 décembre, des mesures en faveur de la formation des chômeurs et de l’apprentissage pour lutter contre un chômage qu’il n’est toujours pas parvenu à enrayer. À droite, la montée du FN aidant, plusieurs dirigeants du parti Les Républicains (LR) ont également plaidé pour un dépassement des clivages partisans traditionnels sur des sujets comme l’emploi.
Ce discours se heurte cependant, dans les deux camps, à la résistance des tenants d’un clivage droite/gauche pur et dur, comme le président de LR et ex-chef de l’État, Nicolas Sarkozy, déterminé à reconquérir l’Élysée en 2017. Le principal rival de M. Sarkozy pour la primaire de LR, Alain Juppé, qui semblait jusqu’ici pouvoir incarner à droite l’aspiration à l’unité nationale des Français, a lui-même durci son discours contre le gouvernement et sur la sécurité.
« Ça va être l’enjeu de 2016… Est-ce qu’une perspective d’unité nationale s’affirme et s’incarne politiquement ou est-ce qu’on revient à un clivage classique ? » souligne M. Caresche.
Pour le politologue Thomas Guénolé, cependant, cette recomposition relève du « fantasme d’éditorialiste ». « Les enquêtes d’opinion montrent que la majorité de la population française veut l’union nationale, mais qu’elle est composée de sous-groupes qui se détestent de plus en plus les uns les autres », explique-t-il. Pour le dirigeant de l’institut Ipsos, Brice Teinturier, les régionales de décembre, perdues par le PS mais pas vraiment gagnées par la droite et marquées par la montée du FN, ont démontré la persistance de fractures sociales profondes. « Plusieurs France s’entrechoquent, explique-t-il. Celle des grandes métropoles qui se projettent vers l’avenir, celle qui se désindustrialise et a l’impression d’être broyée par la mondialisation, et une France indifférente, urbaine, des banlieues, qui se sent oubliée de la République. »
Ces fractures socio-économiques se doublent d’une crispation sur la question de la religion, particulièrement de l’islam, alors que cinq à six millions de Français sont musulmans. Le basculement de jeunes Français dans le jihadisme et les attentats de 2015 ont également été, une fois de plus, l’occasion d’une remise en cause du modèle français d’intégration.
Mais pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, le problème reste entier et aurait même empiré. M. Sopo déplore que les dirigeants français aient adopté une posture morale consistant « à dire qu’il y a une partie de la population à rééduquer », plutôt que d’affronter les défis économiques et sociaux de l’intégration.